La majorité présidentielle est clairement en recul avec 4 députés de moins qu’en 2017 mais résiste en fait assez bien sur le Rhône et sur la Métropole.Elle devra sans doute se repenser, se rassembler, des déçus partis ailleurs ou nulle part aux amis des différentes sous-chapelles.
Fouziya Bouzerda, candidate à la Mairie de Lyon, Sarah Peillon, responsable locale de Renaissance, Christelle Delmas, responsable du suivi du territoire au niveau national et d’autres chefs locaux auront sûrement l’occasion d’en parler.
Au niveau de la NUPES, si les gains sont réels, certains affichaient pourtant mauvaise mine dimanche en préfecture. Alors que d’autres auraient tort de prendre comme un blanc-seing de politique locale et de caution à l’entre-soi souvent reproché à une partie de la majorité municipale et métropolitaine. La NUPES bénéficie aussi d’un phénomène de dynamique électorale qu’on retrouve partout en France, les villes centres de métropoles étant des plus favorables à cette force. Comme en témoignent ses bons scores à Paris, Bordeaux, Marseille, Toulouse etc…
Niveau LR enfin on peut certes s’inquiéter d’une quasi disparition du parti de droite des villes centres des grandes agglomérations. Mais aussi se féliciter qu’un tiers des députés groupe parlementaire se situent dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Où le parti de Laurent Wauquiez a remporté l’ensemble de ses dix-neuf duels de second tour.
Niveau RN enfin, aucun candidat d’extrême-droite n’a su ici se hisser au second tour. La fédération locale avait par ailleurs perdu beaucoup de cadres partis chez Reconquête!
1ère circonscription (ouest et sud de la ville de Lyon) : Thomas Rudigoz (Ensemble-Renaissance) était donné en difficulté dans sa circonscription après un résultat de premier tour pas simple face à la surprenante mélenchoniste Aurélie Gries, soutenue par de nombreux élus municipaux à commencer par le talentueux Tristan Debray. La candidate avait donc réservé un bar fort sympathique mais curieusement en en-dehors de sa pourtant étendue circonscription, pour fêter sa victoire ou consoler sa défaite. De façon séparée de la soirée prévue par les 3 autres candidats de la NUPES, de sensibilité écologiste.
C’est finalement le député sortant qui est sorti vainqueur du duel, avec notamment un excellent score dans son fief du 5e. Sa jeune directrice de campagne Eléonore Branchy pouvait se féliciter de la réussite d’une stratégie basée sur une campagne de terrain de tous les instants. Et le député de retrouver l’Assemblée Nationale où il souhaite notamment travailler sur la question de la police municipale.
2e circonscription (Duchère, Vaise, Croix-Rousse, nord de la Presqu’ile) : Hubert Julien-Laferrière (NUPES-Génération Ecologie) a gagné sur le fil. Apprenant sa victoire lors d’un coup de fil élégant de son adversaire de la majorité présidentielle Loic Terrenes pour le féliciter de la victoire. Hubert Julien-Laferrière amènera son expérience, sociabilité et ouverture au groupe écologiste à l’assemblée nationale et sa patte de spécialiste des questions internationales et des droits humains
Terrenes perd de très peu pour sa première campagne sur son nom et aura prouvé à 25 ans qu’il faut compter sur lui pour l’avenir, après une campagne dont la solidité et la qualité aura surpris bien des observateurs.
3e circonscription (Guillotière, Jean Macé, Monplaisir, Préfecture) : La candidate EELV Marie-Charlotte Garin l’emporte nettement avec 54% des voix, un peu moins largement que prévu après un excellent premier tour, dans une circonscription qui vote à gauche depuis une quinzaine d’années et se renouvelle fortement. Sa campagne fraîche, dynamique et inventive à destination du cœur de son électorat a payé. Cette ceinture noire de karaté pourra donc ajouter une écharpe de parlementaire à sa tenue. Et a pu délaisser une soirée la grenadine qui a accompagné sa campagne le temps d’un gin tonic de victoire.
En face Sarah Peillon (Ensemble-Renaissance) pouvait craindre d’être écrasée. La suppléante de l’ancien député Jean-Louis Touraine réussit, dans un contexte difficile, à faire le même nombre de voix que son patron en 2017 après une campagne opiniâtre et volontariste . Pas mal du tout, après une journée passée avec son directeur de campagne, Fabien Guéguen, à recoller des affiches dégradées et à porter des constats pour anomalie dans les bureaux de vote.
4e circonscription (Lyon 6e et une partie du 3e) : Anne Brugnera, la sortante (Ensemble-Renaissance) , était très favorite. Elle est la mieux élue des parlementaires de Lyon avec plus de 59% face à l’écologiste Benjamin Badouard. Il est loin le temps où, en tant que socialiste en remplacement de Najat-Vallaud Belkacem qui avait décliné la place, elle se présentait pour l’honneur en 2012 dans la circonscription la plus à droite de la ville. Elle pourra continuer à porter ses propositions et actions en matière de patrimoine culturel et de métiers de la médiation sociale.
5e circonscription (Caluire, Monts d’Or, Val-de-Saône) : Comme prévu l’ex LREM aujourd’hui MoDem Blandine Brocard, connue par exemple pour son travail sur le harcèlement scolaire a battu le socialiste Fabrice Matteucci qui portait les couleurs de la NUPES. Matteucci aura réussi avec panache à se hisser au second tour alors qu’il lui était promis d’être devancé par LR.
6e circonscription (Villeurbanne) : Emmanuelle Haziza (EX LR passée à Horizon) a porté les couleurs de la majorité présidentielle. Mais le candidat NUPES-LFI Gabriel Amard l’a clairement emporté dans une circonscription clairement marquée à gauche depuis presque toujours, balayant les polémiques basées sur son statut de gendre de Jean-Luc Mélenchon, de parachuté et renforçant l’assise de Cédric Van Styvendael, Maire de Villeurbanne qui a, après un temps de réticence,a clairement soutenu le candidat face aux dissidences, notamment celles de l’ancien Maire Jean-Paul Bret.
7e circonscription ( Rillieux, Vaulx, Bron) : C’était sans doute la circonscription la plus imprécise du Rhône et de la Métropole. Avec des mairies de droite et de gauche, un bon score de Mélenchon, une sortante (Ensemble-Renaissance) battue au premier tour et qui avait appelé à voter NUPES. Et en face un candidat LR qui avait le soutien d’Edouard Philippe. Ajoutez à celà une kyrielle de candidats de gauche dissidents et un taux d’abstention gigantesque dans certains quartiers...
Attaqué de toutes part, le LR Alexandre Vincendet, qui avait raté la marche de peu il y a cinq ans, bat cette fois Abdelkader Lahmar (NUPES-LFI). Dans son combat à des moments solitaires, le Maire de Rillieux a pu compter sur son collègue LR de Bron Jérémie Bréaud qui a fait du terrain pour son candidat et a tapé sur un challenger de gauche vivant à Caluire-et-Cuire. Avec succès puisque à Bron c’est 56% des voix qui sont allées au candidat de LR.
Un nouvel élu fan de courses automobiles dont le positionnement LR mais Macron compatible le rend particulièrement précieux en ces temps d’instabilité de la majorité.
8e circonscription Nord-ouest lyonnais, l’Arbresle, Tarare) : Au vu de l’évolution de la sociologie de la circonscription Nathalie Serre, l’une des deux seules députées du département à siéger dans l’opposition de droite et s’étant penchée lors de son mandat précédent sur les questions de défense, aurait pu perdre son siège. D’ailleurs nous étions nombreux à le penser. Dominique Despras n’a pu offrir au MoDem et à la majorité présidentielle un nouveau siège. La sociologie de la majorité actuelle correspondait pourtant très bien à cette circonscription mais sans doute que les évolutions étaient moins rapides que prévues dans cette circonscription grande et contrastée. Où l’ancien député de droite Patrice Verchère, a aussi activé ses réseaux avec succès au profit de Nathalie Serre.
9e circonscription (Villefranche, Beaujolais) : Le duel de jeunes gens entre Alexandre Portier (LR) et Ambroise Méjean (Ensemble-Renaissance) a clairement tourné à l’avantage du premier, qui a clairement écrasé son concurrent dans des proportions surprenantes avec plus de 61% des voix. L’implantation locale et le réseau d'élus et d’associations du gagnant du soir ont clairement été des atouts qui ont plus que fait la différence face au chef national des Jeunes avec Macron qui ne votait pas dans cette circonscription où il avait été envoyé.
10e circonscription (Saint-Genis-Laval, Monts du Lyonnais) : La socialiste Michèle Edery a fait campagne avec les énergies disponibles dans une circonscription absolument ingagnable pour la gauche. Elle récolte quand même 15895 bulletins roses dans les urnes.
Le membre du parti de centre-droit Agir (majorité présidentielle) et ex LREM Thomas Gassilloud s’est certes un peu énervé dans les derniers jours de campagne, accusant son adversaire PS de soviétisme parce qu’elle avait le tort de se plaindre de l’absence de débat entre les deux candidats entre les deux tours. Mais il n’en reste pas moins très largement plébiscité par les électeurs avec plus de 65% des voix, ce qui en fait le député le mieux élu du Rhône. Ce spécialiste reconnu des questions de défense va donc pouvoir retrouver le Palais Bourbon.
De quoi siroter un verre pépouze dans les animations d’été prévues à Saint-Genis-Laval par la maire Marylène Millet.
11e circonscription (Givors et sud-ouest lyonnais) : Jean-Luc Fugit, le sortant (Ensemble-Renaissance) était donné ultra-favori face à son adversaire (NUPES-PCF) Abdel Yousfi. Avec un score herculéen de plus de 64%, ce scientifique devrait pouvoir continuer à contribuer aux travaux sur l’énergie et l’écologie au sein de l’assemblée nationale de son accent chantant cachant un vrai sérieux.
12e circonscription (Tassin, Sainte-Foy, Oullins, ouest lyonnais) : Certains font l’erreur de prendre le décalé et sympathique Cyrille Isaac-Sibille (Ensemble-MoDem) pour un fantaisiste. En tutoyant les 63%, le bosseur député de la circonscription rempile pourtant facilement pour un nouveau mandat à l’assemblée nationale devant son adversaire (NUPES-EELV) Jean-François Baudin qui avait peu de chances face au sortant et a eu le mérite de porter le combat dans un endroit difficile. Cyrille Isaac-Sibille pourra continuer à porter ses propositions sur la participation citoyenne et également sur la protection de l’enfance.
13e circonscription (Décines, Meyzieu, est lyonnais) : Sarah Tanzilli est l’une des vraies surprises de la campagne. Il y avait en début de campagne sur le papier assez peu de chances que la jeune assistante parlementaire retrouve le siège de sa patronne, qui avait été une députée plutôt discrète et face à qui la droite avait une vraie chance de gagner. En l’emportant par 62,65% face au candidat de la NUPES issu du parti d’Aymeric Caron, Victor Prandt.
Sarah Tanzilli est donc une des révélations locales de cette campagne. Et sera sans nulle doute une députée plus active, que ce soit sur la cause arménienne comme sur d’autres combats que ce qui se déroulait auparavant sur la circonscription… A observer avec intérêt.
14e circonscription (Vénissieux, St-Fons, une partie de St Priest) : Le député Yves Blein (Ensemble-Renaissance) se représentait pour un 3e mandat. Ce bon connaisseur de l'éducation populaire avait d’abord siégé en tant que socialiste dans le 1er avant de siéger comme marcheur dans le second. Face à lui après divers psychodrames, c’est Idir Boumertit (NUPES-LFI) qui avait été investi par l’opposition. Si l’abstention a plus de 65% a été la grande gagnante dans la circonscription, c’est Boumertit qui a remporté largement le scrutin. Bien implanté, tant à Vénissieux où il est élu qu’à Saint-Fons où il est investi dans le taekwondo, le vainqueur a esquivé les débats d’entre deux tours. Mais aussi parfois les attaques plus que virulentes sur les réseaux sociaux dont il fut l’objet par le sortant.
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Romain Blachier
Cette assemblée sans majorité préfigure ce que pourrait être une assemblée composée d'élus à la proportionnelle ....mais faut - il encore que les députés abandonnent leur posture idéologique:
Signaler Répondrevoter entre le oui ou le non selon l'origine de la proposition de loi...
Les députés devraient voter "en leur âme et conscience" comme les jurés d'assises et non pas selon les consignes de leur groupe politique d'appartenance...
72 sièges pour LFI moins que....... et PAF le 1er sinistre
Signaler Répondreet même en maillot de bain
Signaler Répondrece sont les discours fleuves des militants marxistes apres le repas du midi à la cantoche:ça va somnoler severe pendant la digestion sur les bancs de l hemicycle.......les photographes de presse vont se regaler!
Signaler RépondreDu côté de la NUPES, on va voir défiler à l'Assemblée une belle brochette de vainqueurs. Et on n'est pas au bout de nos surprises; il y a parmi eux des élus incapables de comprendre les projets sur lesquels ils devront se prononcer. Je ne pense même pas aux tiraillements qui ne vont pas manquer de se produire entre ceux d'entre eux qui ne partagent pas du tout le même point de vue sur les sujets qui seront inévitablement abordés. Mélenchon va tenter de nous refaire un coup politicien de derrière les fagots, mais je doute que les écolos, les socialistes bon teint, les insoumis et les communistes puissent cohabiter longtemps en essayant de nous faire croire qu'il sont une force d'opposition unie.
Signaler RépondreLa NUPES va faire pschitt très vite, vous allez voir... Le RN a un vrai boulevard pour s'implanter
Signaler RépondreC'est pas grave, Romain, on va tous finir en slip de toute façon.
Signaler RépondreLe fonctionnement de la NUPE est très claire quant à son fonctionnement à l'assemblée, c'est du vent, à cause d'eux le RN va être chef de commission... ha ça va être bien, bon retour à l'ère des cohabitations des années 80/90 et à l'instabilité de la 4e ...
Signaler RépondreLa NUPES va sièger en groupes différents. C'est prévu depuis le départ. C'est aussi ce qui permettait d'enteriner des divergences, par exemple sur l'Europe.
Signaler RépondreIl est vrai qu'avec assez peu de députés finalement ce n'est pas une reussite même si il y a progres. Simplement une partie des électeurs de gauche sont rentrés à la maison.
Signaler RépondreAutre enseignement : le groupe PS a l'assemblée sera sans doute plus grand que le pôle écologiste.
dans mon billet qui parle de la peur du rouge coté LR et de l'anti macronisme primaire coté NUPES? Il n'y a aucune veste à retourner.
Signaler RépondreMais au final ces législatives ?
Signaler RépondreElles vous permettent au final de ne pas retourner votre veste comme vous vous y étiez préparé dans votre billet précédent.
L'ensemble de la gauche, en ratissant pourtant très large (de LFI à EELV), fait seulement 26% au niveau national.
Signaler RépondreIl n'y a vraiment pas de quoi se réjouir.
Mélenchon et la NUPES devraient assumer cette catastrophe électorale au lieu de pavaner devant les médias.
Espérons qu'avec la retraite de Mélenchon, les vraies valeurs de gauche et les vrais débats républicains reprennent.
Sur un plan national détaillé: Ensemble 245 députés / RN 90 / FI 80 / LR 68. Il n' y a pas photos. Majorité absolue 289. Abstention 53,77%. Dissolution dans les 2 à 3 ans ? Bonjour le tango éléctoral !
Signaler RépondreRésultats: le bouledogue va retrouver sa niche...Jupiter sera moins glorieux et triomphant
Signaler RépondreIl va y avoir des débats à l'assemblée nationale pour faire voter les lois..mais avec des "hauts ' et '"des bas"...
Il est probable que la nupes s'émiette pour que chacun garde sa part du gâteau...
Quant au facho de droite ils pourront toujours continuer à se plaindre que c'était mieux avant ...
La Colombie, cette bonne vieille ancienne dictature communiste biendisante de gauche...
Signaler RépondreCe sont les Farc qui ont "élu" démocratiquement la "gauche" colombienne ? Castro / Mélenchon je reconnais c un peu pareil
pas d'accord : 0 députés RN dans la métropole et ce sont plutôt des partis rmodérés (Ensemble, LR, EELV) qui ont tiré leur épingle du jeu. Et les deux LFI ne me semblent pas les plus durs de la bande.
Signaler Répondrebonne idée
Signaler RépondreVous pouvez faire toutes les analyses du monde.
Signaler Répondre1) Plus personne ne vote et tout le monde s'en fou
2) Seul l'extrème gauche et l'extrème droite se mobilise
l'extrème gauche à lyon fanfaronne mais c'est une catastrophe !!!!
oui on corrige ;) merci de la vigilance
Signaler RépondreSinon, y'a mon QQ qui organise un diner à l'Assemblée mercredi. Venez nombreux, y'aura du champion du monde!
Signaler RépondreC'est pourtant très révélateur de ce qui attend la France avec une droite aussi nulle.
Signaler RépondreOK, merci, on parle ici de la Colombie, pas de la France.
Signaler RépondreLa "gauche" de Colombie est aussi surement plus réaliste et plus investi que LFI, et plus cohérente que la NUPES, qui au final est un gloubi-boulga inconsistant.
Bonjour,
Signaler RépondreCet article était intéressant à lire car malgré le fait que je vote depuis plus de 30 ans à Lyon, et toujours dans la même circonscription, je ne connais pas tout le monde.
Maintenant, il faudrait refaite ce genre d'article dans un AN, pour un bilan de toutes ou tous ces élus.
Un bilan sur leur présence, leur travail ??
Je pense que ça permettrait, peut être, à chacun des électeurs de se faire un opinion sur le vote qu'ils ont mis dans l'urne.
Qu'en pensez-vous ?
8 + 4 + 3 = 15.
Signaler RépondreSur 14 circo, "les calculs sont pas bons Kevin" !
Ceux qui croient que la gauche a atteint ses limites devraient ètre plus prudents : https://www.liberation.fr/international/amerique/la-colombie-vire-a-gauche-pour-la-premiere-fois-de-son-histoire-20220620_DYDNVD4ZONHIRAA7KIDTQDKL2M/
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