C’est le 27 mars 2008, à Lyon, que ce projet immobilier sans précédent commença. Le richissime entrepreneur des Emirats-Arabes-Unis, Buti Saeed Al Ghandi, contemplait alors Lyon du haut de la grande roue, installée sur la place Bellecour, dans le
2e arrondissement. C’est là qu’il tomba sous le charme de la capitale des Gaules.
Mais, au lieu d’emporter une photo souvenir chez lui, le membre de la famille régnante dubaïote décida d’exporter la ville avec lui, chez lui, à Dubaï. Un nouvel épisode de la folie des grandeurs des EAU débuta alors : celui de Lyon-Dubaï City.
L’entrepreneur avait pour objectif de créer un quartier lyonnais, une ville à l’européenne dans Dubaï. L’avis de Lyon sur ce projet pharaonique ? Pour Gérard Collomb, le maire de Lyon de l’époque, c’était un grand oui. Attaché à accroître le rayonnement international de sa ville, il signa ce contrat un mois plus tard.
Pour Jean-Michel Daclin, alors adjoint au maire et vice-président de la Métropole de Lyon délégué aux Relations internationales et à l’Attractivité du territoire, l’objectif était clair : "Permettre aux chefs d’entreprise lyonnais de faire du
business dans cette partie du monde (tout en attirant) des investisseurs dubaïotes à Lyon", nous confie-t-il. Dans une "logique de politique de séduction", la Ville souhaitait "débourser le moins d’argent possible en ayant le maximum de retours possible", poursuit Jean-Michel Daclin.
Autrement dit, d’après lui, "ce n’était pas à la municipalité de mettre les sous du contribuable (dans ce projet), mais aux autres acteurs du projet d’investir". C’est pourquoi Lyon, en tant que collectivité territoriale, ne déboursa pas un centime dans Lyon-Dubaï City. Un soulagement quand on connaît la suite du projet.
Apporter l'âme de Lyon au bling-bling de Dubaï
Attention, Buti Saeed Al Ghandi ne souhaitait pas reconstruire une partie de la ville, comme cela peut se faire à Las Vegas, mais il voulait réellement implanter l’atmosphère de Lyon à Dubaï. Il s’agissait d’apporter le charme lyonnais au tape-à-l’oeil dubaïote. Pour ce faire, l’entrepreneur décida de nouer un partenariat avec la Ville de Lyon et certains de ses acteurs culturels, éducatifs, sportifs et gastronomiques.
Dans ce projet immobilier de 400 à 600 hectares, l’homme d’affaires imaginait construire des bureaux, près de 3000 appartements, des commerces ainsi que des lignes de bus et de tramways similaires à celles de Lyon. Toutes ces constructions devaient se faire dans le style architectural lyonnais : rues étroites, immeubles bas, etc.
Le Dubaïote avait de grandes ambitions pour son projet. Au programme : une antenne du musée des Tissus avec une exposition tous les deux ans, un centre d’entraînement permanent de l’Olympique lyonnais, une école hôtelière Paul Bocuse, un autre campus de l’école de commerce emLyon avec son propre diplôme, une cinémathèque de l’institut Lumière et une seconde université Lyon II. D’autres partenariats pouvaient venir s’ajouter à cette liste par la suite.
Toujours dans la démesure, des fleuves artificiels devaient être formés afin de recréer la Presqu’île de Lyon. À long terme, une liaison aérienne entre Lyon et Dubaï allait même être mise en place.
Pour l’emplacement géographique de Lyon-Dubaï City, deux options étaient envisagées : une zone urbanisée à proximité
de la tour Burj Khalifa ou un espace désertique entre Dubaï et Abu-Dhabi.
Au total, un budget de plus d’1,8 milliard d’euros était nécessaire pour faire sortir ce projet de terre. C’est la société
dubaïote de capital investissement Emivest, dont Buti Saaed Al Ghandi est le président, qui le finança.
Un projet mis au placard
Même si les travaux devaient être plus rapides qu’en France, tout ne se passa pas comme prévu. En effet, en novembre 2009, après la crise financière des subprimes de 2008, une nouvelle crise toucha Dubaï. L’île en forme de palmier fut au bord de la faillite, avec une dette de près de 80 milliards de dollars.
Pour rappel, l’émir de Dubaï demanda un sursis pour le paiement des 59 milliards de dollars de dette de Dubaï World, un important propriétaire dubaïote de filiales immobilières. Mais, ce risque de défaut de paiement provoqua une onde de choc sur les bourses, les banques et les marchés mondiaux. Avec une fortune basée sur l’immobilier, le tourisme de luxe et la finance, ce furent les premiers secteurs dubaïotes touchés.
Par conséquent, un an après son lancement, Lyon-Dubaï City fut mis au placard par l’émir de Dubaï. Sans bâtiment, les partenariats avec les institutions lyonnaises furent, eux aussi, arrêtés. Au final, l’ambitieux projet ne dépassa pas le stade de plans.
Après cette crise, Buti Saeed Al Ghandi resta en contact avec la Ville de Lyon mais ne poursuivit pas Lyon-Dubaï City. "Il nous a dit qu’il avait d’autres projets à l’époque et qu’il ne jugeait pas opportun de relancer celui-ci", témoigne Jean-Michel Daclin.
Et du côté de Lyon, aujourd’hui ? "Compte-tenu du profil (de la nouvelle municipalité écologiste), cela m'étonnerait qu’ils aient envie de se lancer dans ce type d’opération", conclut l’ancien vice-président de la Métropole. Par ailleurs, la plupart des acteurs lyonnais, politiques, économiques ou culturels ont tous été remplacés depuis.
À l’image de son projet démesuré, Buti Saeed Al Ghandi a disparu des radars. Sa proximité avec l’émir ne l’a pas laissé sur la paille. Il cumule aujourd’hui de nombreuses fonctions dans différents conseils d’administration. Bien loin de Lyon, coup de foudre passager…
M.N.
Et bien comme ça il passera plus souvent ses vacances à LYON !
Signaler RépondreRien de tel que l'authenticité.
c est tout bati sur du sable
Signaler RépondreOk, mais quel est le lien avec mon commentaire précédent?
Signaler RépondreLa génération écolo où l'apparence passe avant tout. Ca suffit!!! Il faut aussi s'en débarrasser ! Déjà vieille et déclinante !
Signaler RépondreOn nous bassine avec l'écologie mais on continue de penser comme dans les années 2000 !
Bab el la Guille ,c'est chouette la nuit ;vautours,drôle de types,rodéos mais en vélov par des jeunes futurs assassins comme ils en existent beaucoup et tout le reste ,sous les yeux des voisins du coin
Signaler RépondreLes influenceuses arnaqueuses sur les réseaux sociaux vont pouvoir aller encore + facilement à dubai se faire…. Par les riches arabes
Signaler Répondrel’idéologie de nos dirigeants verts ne va sûrement pas s’accorder avec le coté ultra riche des dubiotes.
Signaler RépondreIls ont de ces idées...
Signaler RépondreVisiblement vous n’avez pas bien lu l’article. Il s’agissait d’un projet à Dubai. Il n’a nul été question pour cet investisseur de bâtir quoi que ce soit à Lyon
Signaler Répondreouf on l a échappé belle, il n y a rien de plus horrible que ces immeubles immenses ,du béton encore du béton
Signaler RépondreLa génération Colomb ou le pognon passe avant tout ça suffit!!! faut aussi se débarrasser du couloir de la chimie ,on nous bassine avec l écologie mais on continue de penser comme dans les années 80
Eh ben, en v'là une qui défend des projets pharaoniques à l'encontre de l'écologie de base. Pauvres chers petits bambins sacrifiés au nom d'idéologies destructrices !
Signaler Répondretoujours brillante Cendrine , nous somme de plus en plus nombreuses à la suivre !!
Signaler RépondreLe cheikh de Dubai vient à Eurexpo faire du vélo. Entre Genève et Londres, il serait peut être intéressant de faire de la région lyonnaise une étape touristique pour les Arabes du Golfe (un peu de marketing et de l'hôtellerie haut de gamme en campagne pour goûter aux spécialités locales).
Signaler RépondreT'inquiètes, avec le réchauffement climatique qui va s'amplifier, la France aura aussi des températures dignes de Dubai. Et peut-être verra t-on du sable à Lyon et pas que sur la place Bellecour.
Signaler RépondreSacré wallah, toujours la..ça commence à se voir
Signaler Répondreje rejoins votre pensée , cendrine , pour une fois vous faites appel à notre intelligence
Signaler RépondreC'est quoi ce blougi boulga ??? Mélanger Robespierre, Dubai, les verdâtres......Il fallait oser !!!
Signaler RépondreCette perspective d’instabilité totale, justifie amplement nos hésitations, pour ne pas dire notre refus d’aller vers cet avenir inconnu. Ce serait pourtant l’honneur d’un peuple, d’oser se lancer dans une telle aventure. De l’entreprendre sans violence, et en évitant les écueils du passé que furent la recherche de la vertu de Robespierre, la revanche de classe en URSS, ou la mise au ban des intellectuels pendant la révolution culturelle chinoise. Une voie courageuse, héroïque même, telle que le fut jadis la Révolution Française. Et qui peut dire, si cela nous coûterait si cher ?
Signaler RépondreL'arragance de ces tours construites dans le sable !
Signaler RépondreDubai, fameuse capitale gastronomique, dont Capucine Anav et sa cousine Magali Berdah apprécient beaucoup les spécialités locales.
Signaler RépondreLes électeurs LFI du 8 ème aimeraient trouver Lyon à Dubaï.
Signaler RépondreAu lieu de ça,on retrouve Bab el oued à la Guillotière.