Depuis plus de cinq ans, Serge Bensoussan assiste les victimes, ou leurs proches, dans leur quête de justice après un drame de la route via le collectif Et 6 c’était vous ? Quelques jours avant le dépôt d’un projet de loi plus punitif envers les chauffards, le coprésident de l’association nous avait accordé un entretien paru dans le magazine LyonMag du mois de septembre, encore en kiosques pour quelques jours.
LyonMag : Cela va faire six ans qu’Anne-Laure Moreno a été tuée par un chauffard cours Vitton. Depuis, vous vous battez notamment pour gonfler les peines de 10 à 15 ans de prison pour les meurtriers de la route. Pourquoi cela n’a encore jamais abouti ?
Serge Bensoussan : C’est juste une question de volonté politique. Avec l’affaire du fils du chef Yannick Alléno (tué par un chauffard à Paris en mai dernier, ndlr), nous pensions que ça allait faire bouger les choses, hélas non. La femme du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas avait été tuée en 1970 dans un accident de voiture, c’est à partir de là que les autorités se sont occupées de la sécurité routière. Il faut des événements graves, avec retentissement médiatique, pour que ça avance. Une proposition de loi est portée, puis mise au programme et enfin votée avec des amendements. L’enclenchement du premier stade ne s’est même pas fait. Il y a d’autres priorités. Pour la loi sur les rodéos, nous avons été questionnés. Nous avons fait des propositions, mais aucune n’a été retenue. Alors que nous savons bien qu’il faut être hyper dissuasif. Ça commence avec la saisie des véhicules, mais les peines ne sont pas réellement appliquées. Quand les délinquants se rendront compte que leur copain a passé quelques années en prison, ça peut faire réfléchir.
Vous retentez votre chance et souhaitez convaincre des parlementaires de vous aider. Où en êtes-vous ?
Nous allons aller voir les nouveaux députés lyonnais pour qu’ils portent notre projet de loi, nous sommes prêts. Nous rappellerons les précédentes tentatives qui ont échoué, puis nous leur expliquerons quel peut être leur degré d’implication. Nous les suivrons de très près.
Vous aimeriez rajouter dans la loi deux nouvelles circonstances aggravantes : l’usage du téléphone portable et celui du protoxyde d’azote au volant. Ce sont des fléaux que les autorités ont du mal à mesurer ?
En juillet 2020, une jeune fille, qui était passagère d’un véhicule dans le virage de la Femme morte à Parilly (sur le périphérique à Vénissieux, ndlr), avait été projetée hors du véhicule et était morte sur le coup. Tous dans la voiture avaient consommé du protoxyde d’azote. La police fait un travail fantastique, ils connaissent leurs affaires et font le nécessaire. C’est la suite judiciaire qui ne va pas, comme elle n’envoie pas de message fort. D’une part aux délinquants qui sont mis en cause et puis, aux potentiels autres délinquants.
On remarque bien souvent, lors des procès de chauffards, que ces derniers ont du mal à éprouver du remord, à s’excuser. La promesse d’une peine plus lourde, à faire jusqu’au bout, pourrait-elle leur faire changer de comportement au volant ?
Nous l’espérons. En Allemagne, il y a quelques années, deux individus faisaient la course à Berlin et ont tué une personne. Ils ont pris perpétuité. Est-ce que la délinquance a baissé ? Je n’ai pas cette information. Aux États-Unis, en Angleterre ou en Italie, c’est aussi fortement sanctionné. Ici, nous attendons. Faut-il qu’un enfant de ministre ou son épouse soient tués sur la route pour que ça bouge ? J’ai bien peur que oui.
Vous avez demandé à rencontrer Gérald Darmanin lors de son retour à Lyon le 5 septembre. Est-ce que ça a été accepté ? Que voulez-vous lui dire (question posée avant la venue du ministre le 9 septembre finalement ndlr) ?
Nous attendons un retour du ministère de l’Intérieur, mais nous avons peu d’espoir puisqu’il vient pour la sécurité, je dirais "traditionnelle", dans les rues. Nous, notre affaire est orientée vers la grande délinquance routière. Il nous avait pourtant promis qu’il allait faire bouger les choses ; il était d’ailleurs impliqué dans un projet de loi pour mieux punir les chauffards. Nous attendons toujours. Durant cette potentielle rencontre, nous pourrions lui poser une question plus pernicieuse : combien faut-il qu’il y ait de morts ou blessés graves pour avancer ?
Quel travail réalise Et6c’était vous au quotidien ?
Nous mettons en contact les familles avec un réseau de psychologues, nous avons aussi un accord avec le Samu pour que des médecins les accompagnent. Ensuite, un volet judiciaire : nous donnons des noms d’avocats, nous expliquons la procédure.
Autre exemple, nous alertons sur les experts des compagnies d’assurance, qui font en sorte que ça coûte le moins possible à leurs entreprises. Il faut alors demander un autre avis. Par ailleurs, comme Et6c’étaitvous a plus de cinq années d’existence, nous sommes habilités à être partie civile pour les victimes qui le veulent, afin d’alourdir les peines des grands délinquants. Il est temps d’envoyer un message fort, nous croyons à la force de l’exemple.
L’explosion des rodéos et des refus d’obtempérer, ou encore la mort de deux adolescents percutés par une ambulance quai Maréchal Joffre, montrent que la violence routière est toujours plus présente. Comment lutter ?
Aujourd’hui, de plus en plus, tous les freins naturels liés à l’éducation sont partis en fumée. Tout le monde se permet tout, c’est catastrophique. En l’occurrence, pour l’affaire des deux adolescents mortellement renversés, nous avons affaire à un cas. L’ambulancier n’avait plus que deux points sur huit sur son permis probatoire et avait connu un retrait de permis en 2019. C’est un cas classique d’accident qui aurait pu être évité si les individus avaient une prudence élémentaire. Alcool, drogue, défaut de permis ou encore vitesse excessive, les auteurs sont souvent titulaires de facteurs aggravants.
Propos recueillis par J.D.
Le permis de tuer est sur la route
Signaler RépondreLes politiciens s'en moquent
Sauf si cela les touche
Heureusement que des associations se battent pour rétablir la justice ...
Mais le laxisme a encore de belles années devant lui
c est un militantisme pour une noble cause
Signaler RépondreJe ne le crois pas, et alors ?
Signaler Répondreil y a de plus en plus d'accidents mortels dans lesquels des individus foncent sur des personnes piétons ou trottinettes ou même vélo. et prennent la fuite et se rendent ou pas à la police plus tard je vais finir par croire que tout cela fait parti d'une idéologie. il y en a trop ces derniers mois pour être le fruit du hasard. j'espère que le ministere de l'intérieur prendra le problème à bras le corps et analysera chaque cas. je souhaite aussi que les juges se réveillent
Signaler RépondreIl a raison... c'est au conducteur a s'adapter à son environnement, quel qu'il soit...
Signaler RépondreUn accident peut arriver mais s'adapter à son environnement est de la responsabilité du conducteur.... Un arbre ou un poteau ne poussent pas en 5 secondes.... S'il était là, c'était au conducteur à faire en sorte d'en tenir compte... J'vois pas où est le problème...
Quand il pleut, qu'il neige, qu'il y a du brouillard, que la route est étroite, qu'une "cuvette" sur autoroute peut laisser présager une accumulation de pluie et donc de l'aquaplanning, un croisement de route, une sortie d'école ou de parking, etc... c'est au conducteur à adapter sa conduite.. Point Barre !.. Votre commentaire n'a pas de sens...
Même en F1, certaines courbes en épingle à cheveux sont passées à 80...le pilote adapte sa conduite au circuit.. c'est aussi simple que ça ! Pffff ! Faut juste pas être un bourrin, c'est tout !
...oui le poteau est bien cité mais dans un exemple précis. je suis d'accord que beaucoup de fous du volant ont un QI de moustique et n'apprendront jamais de leurs erreurs (hier encore un gros SUV me doublait sur une ligne continue en pleine nuit car j'avais l'outrecuidance de rouler à la limitation des 80km/h (bon à 83km/h, j'avoue mon inconscience) et que cette personne avait un pet de travers mais l'infrastructure routière est importante : un poteau mal placé peu tuer, une glissière peu décapiter, un dos d'âne peu sauver un enfant qui cours à la sortie de l'école d'une petite voiture qui peut etre ébloui par le soleil, etc... Pour résumer, l'éducation de tous est encore et toujours au centre de tout mais la sécurité routière est un tout : attention, routes en bonne état, bienveillance, intelligence (ces deux derniers points sont absents de toute l'agglomération lyonnaise depuis de nombreuses années).
Signaler RépondreEt le poteau en béton, je l'ai inventé ?
Signaler RépondreA tout fin utile et bravo pour cette association
Signaler Répondreet6cetaitvous@gmail.com
vous êtes trop fort vous! il parlait d'arbre des cause pour une arborescence de détail (afin d'éliminer les causes d'un accident par étape) et non d'une mini forêt...
Signaler RépondreUn pote a vous c est évident
Signaler RépondreLes comportements irresponsables doivent être sanctionnés plus sévèrement : alcool, stupéfiants, comportements dangereux (j'inclus ici les accidents provoqués par les écervelés qui circulent en trotinette électrique ou en vélo sur un trottoir). Les peines encouruent se doivent d'être dissuasives pour mettre un terme au n'importe quoi. Quand on roule alcoolisé, sous l'emprise de stupéfiants (souvent les 2), ou comme un débile sur un trottoir, il faut avoir conscience qu'on risque très cher en cas d'accident.
Signaler Répondretout mon soutien à ce Monsieur et s’il y a une pétition à signer, je le ferai avec plaisir et utilité
Signaler RépondrePaix à Anne-Laure, victime qui n’avait rien demandé à personne !!!
dans ce cas, il faut mettre tous les titulaires du permis de conduire, en prison à vie de manière préventive, car lis peuvent avoir un accident. bonne idée non ??????
Signaler Répondreparfois la douleur égare !!
on comprend rien à ce que vous dîtes !!!
Signaler RépondreCroire que les plus vulnérables ne sont jamais en tord est une imbécile sans nom.
Signaler Répondreah bon, mince !!
Signaler RépondrePeut-être parce que c'est le nom de l'association ''Et 6 c’était vous'' ?
Signaler RépondreLisez l'article avant de sortir des anneries, vous êtes ridicule.
Le journaliste (??) responsable du titre se veut certainement original? C'est raté, ce n'est que simplement minable et stupide!
Signaler RépondreTotalement d'accord,
Signaler RépondreJe vois aussi les commentaires d'irresponsable essayer de rejeter la faute sur un arbre, une pile de pont qui aurait été placé là par un politique,
On voit bien que l'on a donné le permis à des abrutis,
Comme si c'était l'arbre qui percutait la voiture.
Comme si c'était le piéton qui écrasait la voiture...
Les plus vulnérables (piéton vélo trott...)ne sont pas le problème face à une voiture, c'est celui qui apporte le danger,le conducteur de la voiture,
Il doit maîtriser sa vitesse en fonction de son environnement, il doit ralentir, pour s'arrêter s'il le faut a tout danger, passage piéton, intersection...
Mais on roule en téléphonant, defoncé par quelques drogues, médicaments ou simplement fatigué ou emporté par l'adrénaline comme un pilote de course,
C'est la responsabilité du conducteur.
Total soutien sur l'initiative d'augmenter les peines judiciaire.
Surpopulation des villes donc plus de chance d'avoir un accident et ça va continuer !
Signaler RépondreComment voulez-vous faire tenr un pont sans pilier ? Par lévitation, peut-être ? Quant aux arbres et autres obstacles, les autoroutes ont été faites pour ça. Difficile de déboiser la France entière pour faire plaisir à quelques automobilistes. L'automobiliste doit rester maître de son véhicule et surtout ne pas conduire lorsqu'il a bu, pris de la drogue, des somnifères, en lisant ou téléphonant au volant. Ce sont les règles de base que beaucoup veulent ignorer en se croyant supérieurs aux autres.
Signaler RépondreC'est pour cela qu'il ne faut pas rouler à 180km/h dans le tunnel.
Signaler Répondrealcool ou drogue ty fais un accident mortel on devrait retenir la premeditation tu le sais on le sais tous que c’est interdit certains prennent le risaues et n’assume pas quand ils sont pris. il faut mettre ceux qui font plus que des erreurs face aux consequences de leurs actes
Signaler RépondreQuel délire ! On parle ici de comportements irresponsables et meurtriers, qu'est-ce qu'un arbre ou poteau en béton viennent faire là-dedans ?
Signaler RépondreLa vitesse excessive en circonstances NON adaptées (brouillard, verglas, pluie, chaussée dégradée, etc.) est un facteur aggravant qui ne doit bénéficier d'AUCUNE excuse. En agissant ainsi le conducteur se met VOLONTAIREMENT en état de tuer. ce qui ne veut pas dire qu'il tuera mais en cas d'accident, il le fera, donc pas de pitié, il assumera et aura le temps en prison de réfléchir à ses actes qui jouent avec la vie des autres.
Signaler RépondreSi les accidents de la route sont très majoritairement le fait d'erreurs ou de fautes humaines, personne ne parle des fautes commises par les responsables de l'administration qui, sous prétexte de pourrir la vie des automobilistes, créent de toute pièce des risques qu'ils chargent les usagers d'éviter qu'ils se transforment en accidents.
Signaler RépondreOn peut également leur reprocher de ne jamais faire d'arbre des causes des accidents graves, qui pourraient permettre d'apporter des corrections évitant que ces accidents se répètent. L'exemple le plus frappant est celui de l'accident de la princesse Diana il y a 25 ans. Certes, les fautes du conducteur paraissaient manifestes, mais l'infrastructure accidentogène (poteaux en béton) n'a jamais été évoquée et ce risque évident n'a jamais été corrigé.
Le souci est que le responsable d'un accident mortel en est rarement à son coup d'essai. Cela découle le plus souvent d'une manière d'être sur la route, et tant que "ça passe...", jusqu'au jour où...Il suffit de regarder les antécédents de la plupart des coupables : Leur parcours est parsemé "d'alertes" qui ne les font pas se remettre en question, un peu comme ces gens qui ne comprennent pas la pédagogie du permis à point où un ou deux points se récupèrent très vite automatiquement.
Signaler RépondreSans parler des entreprises qui poussent leurs chauffeurs à l'infraction en imposant des cadences impossibles à assumer en respectant le code de la route. J'en ai fait l'expérience moi-même, où il était impossible de rentrer dans les temps sans griller tous les feux rouges nocturnes comme faisaient les autres chauffeurs...
Vous feriez mieux d'apprendre aux gens à conduire.
Signaler RépondreDe toute façon, des générations entières de conducteurs n'ont pas ressenti la peur du gendarme sur la route, redoutant tout au plus des contrôles de vitesse automatisés.
Signaler RépondreIl n'y a pas de secret, il faut remettre les forces de l'ordre au bord et sur la route pour refaire naître cette peur, que chaque automobiliste ressente cette appréhension au moment de prendre des libertés pour jouer avec la vie des autres.
Pas compris.
Signaler RépondreDarmanin nous a appris quels quels trucs :
Signaler Répondre1 - pour qu il réponde et fasse une action ponctuelle, l affaire doit être ultra médiatisée et passer par Twitter
2 - seule la violence fonctionne, on a Bien vu avec les corses
Moi je retiens surtout :
- une absence de Police dans les rues, de jour comme de nuit (ou des policiers qui ont des ordres de laisser faire…. Ça sent la corruption)
- une absence de sanction due à un manque flagrant de places de prisons (on attend toujours celle promises en 2017 par Macron… et même celle de Sarko)
- une culture de la délinquance
- une déresponsabilisation la plus totale des parents qui laissent leur gosse sombrer dans la délinquance (notamment les rodéos)
- une déresponsabilisation la plus totale des adultes, jugés parfois 2ans après les faits, avec des peines de sursis, même pour des délinquants notoires colllectionnant les sursis… (le bracelet électronique ne sert à rien)
Je suis navré de dire à ce monsieur qu il devra se débrouiller seul et plutôt compter sur des actions locales, financées par les locaux, car Etat centralisateur et la macronie aujourd’hui, s en foutent royalement!
Bizarre quand même de mettre sur le même plan les auteurs de rodéos, faits volontaires, dangereux, répétitifs; et ceux d'un accident mortel ce qui est tragique mais ne relève pas d'une intention délibérée. Imaginez un face à face sur une route glissante, par exemple.
Signaler Répondre15 ans de prison pour ça?
Des peines alourdies pour ceux qui roulent régulièrement comme des dingues, qui forcent les barrages, qui se foutent de risquer la vie des autres, ça OK.
On va revenir une fois de plus sur la justice qui pose problème sur le fond car elle n'existe plus en France...
Signaler RépondreSauf comme cette personne le dit bien, quand c'est médiatique avec une personne connue, sinon rien.
Avec un garde de sceaux toujours mis en examen, comment peut-on avancer ?
Je me demande depuis plusieurs décennies combien d accidents mortels ou graves l état devrait efficacement intervenir, ainsi que les communes?
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