"On ne sait pas si on va pouvoir rester ouvert". Les mots lâchés par Grégoire Ros, propriétaire de deux sociétés de jeux pour enfants en intérieur, sont clairs.
Grégoire Ros a racheté son actuelle société en septembre 2019, peu avant la pandémie. Si les prêts garantis par l’Etat (PGE) ont pu l’aider à tenir le coup, la période pour les rembourser a débuté. Et ce sont 2000 euros mensuel que le propriétaire doit rendre à l’Etat. Une dépense supplémentaire qui vient s’accumuler à d’autres déjà très importantes.
"Lors du renouvellement de mon contrat, le prix du kilowattheure est passé de 8 centimes à 41, soit une hausse de plus de 500% » confie-t-il. Et encore, il estime qu’il s’en sort "plutôt bien". "En renouvelant mon contrat avec un autre fournisseur d’électricité, le prix du kilowattheure aurait été plus de deux fois supérieur".
Le beau temps a pu lui permettre de retarder l’allumage du chauffage. Ce qui l’arrange bien puisqu’il doit chauffer un bâtiment de 1000 mètres carrés à Saint-Bonnet-de-Mure. Si sa facture d’électricité sur l’ensemble de l’année 2021 s’élevait à 14 000 euros, avec cette hausse brutale, il s’attend à ce qu’elle passe donc à environ 70 000 euros sur un an. Ceci, ajouté aux mensualités des PGE et à son loyer, il estime que cela atteindra environ 120 000 à 130 000 euros sur l’année à venir. Soit, selon son estimation, plus de 50% de son chiffre d’affaires annuel. Chiffre qu’il n’a jamais atteint depuis le rachat de la structure fin 2019 puisque la pandémie est passée par là.
N'étant ouvert que le mercredi et le week-end, Grégoire Ros ne peut pas se permettre de couper le chauffage les quatre autres jours durant lesquels son établissement est fermé, "sinon, en arrivant les jours où nous travaillons, il ferait 0 degré". Pas forcément agréable pour les employés mais surtout pour les clients, qui resteraient moins longtemps sur place.
Et pour faire face à ces coûts supplémentaires, il ne peut pas non plus augmenter ses tarifs. "Nous avons déjà un prix relativement bas, à 10 euros. Si nous le passons à 15 ou 20, les gens ne viendront plus".
L’espoir du bouclier tarifaire
Mais il existe tout de même un espoir pour les professionnels de ce secteur. L’instauration d’un bouclier tarifaire. Ou plutôt la modification de ses conditions d’accès. Puisque Grégoire Ros, par exemple, est dans les clous pour la majorité des conditions, sauf une. Sa structure ne possède pas le bon compteur électrique. Un compteur électrique au tarif bleu de 36 kilos-voltampère (kVA) est nécessaire pour avoir accès à ce bouclier tarifaire. Mais lui en possède un de 60 kVA au tarif jaune. Le faire modifier lui coûterait non seulement plusieurs milliers d’euros, mais surtout, ce compteur ne serait pas adapté à la taille de sa structure.
L’association "Space" qui regroupe plus de 250 professionnels du secteur négocie avec l’Etat pour supprimer ou assouplir cette condition et permettre aux professionnels comme Grégoire Ros de profiter du bouclier tarifaire. Mais pour l’instant, rien n’est fait.
En attendant, la moindre petite économie sera la bienvenue. "Nous avons deux fours et deux crêpières. Pour limiter la consommation d’énergie, nous n’allons en utiliser que la moitié" avoue Grégoire Ros. Même chose pour l’écran géant LED de 7 mètres carré, qui permettait aux parents de regarder des matches de sports ou aux enfants des dessins animés. "Nous allons le couper avoue-t-il. Nous n’avons pas le choix".
T.B.
Et oui contrairement à ce qu'on pourrait le penser, ces activités ne sont pas neutre en energie...
Signaler RépondreOn produit l’électricité mais les ineptes Hollande et Macrons permis l'indexation de l’électricité sur le cours du pétrole, du coup on doit payer aussi cher que les pays qui n'ont pas investi dans la structure de la centrale nucléaire. Les producteurs de pétrole font payer moins cher l'essence aux habitants ou il y a du pétrole, mais nous on a des dirigeants complétement à la masse.
Signaler RépondreSi il n'y avait que cette profession qui est en détresse à cause du coût de l'énergie. Hélas, il y en a tant d'autres dans le même cas.
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