Toni Musulin : case prison

Toni Musulin avait disparu avec son fourgon blindé lors d’une tournée dans le 8e arrondissement. 9 millions d’euros avaient été retrouvés 3 jours plus tard, dans un box de garage. Après 12 jours de cavale, Toni Musulin s’est en effet rendu en début d’après-midi à la brigade de sureté de la Principauté de Monaco. Pour l’instant, beaucoup de zones d’ombre persistent sur cette fin de fuite : on sait juste qu’il aurait dit qu’il n’avait pas, ou en tout cas qu’il n’avait plus d’argent sur lui. Selon les premiers policiers qui l’ont vu, il avait d’ailleurs un air bizarre. Seul, portant une barbe de dix jours. Toni Musulin serait arrivé au commissariat à moto, sur une grosse cylindrée BMW 800 ST, un véhicule loué à Lyon. Porteur uniquement de son passeport, le fugitif ne savait visiblement pas qu'il était à Monaco. On ne sait toujours pas les motivations exactes qui l’ont poussé à se rendre. Il a été remis à la police judiciaire niçoise, accompagnée d'homologues lyonnais, à la frontière française de Cap d'Ail, au Jardin Exotique plus précisément, et sans menottes. Il a ensuite été exfiltré jusqu'au commissariat Auvare de Nice, ou il a été entendu, et sa moto perquisitionnée. Il a ensuite été transféré vers 19h45 à Lyon.

L'enquête ouverte aujourd'hui par le juge d'instruction permettra, sans doute, de lever certaines zones d'ombres sur la reddition de Toni Musulin. Deux pistes s'ouvrent aux enquêteurs. La première est celle de l'épuisement, de la fin de cavale, confortée par l'état de fatigue physique extrême du convoyeur. Nourri par les policiers, visiblement peu au fait de son lieu de reddition, le fuyard semblait en bout de course. Une hypothèse peu vraisemblable. La seconde piste est celle de la reddition volontaire. En effet, la moto louée à Lyon utilisée pour son retour en France laisse à penser que le fuyard a sciemment balisé et sécurisé ses moyens de déplacement, pour mieux mettre en place sa capitulation. Pourquoi ? Les deux millions et demi d'euros introuvables ont très bien pu être cachés en Serbie par le fugitif, pour mieux les retrouver après son passage entres les fourches caudines, plutôt clémentes, de la justice française pour ce type de méfait.

Toni Musulin, muet durant sa garde à vue, sera présenté demain au Parquet où il sera mis en examen. Deux choses ressortent toutefois. Les enquêteurs peuvent maintenant affirmer avec certitude que Toni Musulin s'est rendu en Italie quelques jours avant sa reddition. Aussi, et c'est la deuxième information, Toni Musulin sera mis en examen demain pour le vol du fourgon, mais devra aussi répondre d'une autre affaire : en février dernier, il s'était rendu en Serbie avec une Ferrari, d'une valeur de 120 000 euros. Mais Toni Musulin était revenu en France par ses propres moyens et avait déclaré le véhicule volé en France. L'homme est poursuivi pour deux chefs d'accusation : "vol simple" et "tentative d'escroquerie à l'assurance." Or il nie ce dernier chef d'accusation. Il a été mis en examen mercredi en fin d'après-midi. Les enquêteurs tentent de retrouver la Ferrari et vont maintenant éplucher ses comptes bancaires. En tout, il risque 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende. Selon son avocat, la justice « est peut-être tentée d’enrichir le dossier car Toni Musulin encourt seulement trois ans de prison pour le vol et n'a aucune mention à son casier ».

Voir la vidéo des premières images de Tony Musulin.