Les immenses tours sont les emblèmes de la Darnaise à Vénissieux mais certaines, devenues trop vieillissantes sont embêtantes pour leur bailleur Grand Lyon Habitat qui planifie leurs démolitions. Mais en attendant, les habitants vivent dans des conditions désolantes. Dans la tour 38, les gens sont contraints de vivre avec les cafards, les vers, les rats, les squatteurs et les dealeurs sans que Grand Lyon Habitat ne fasse rien pour y remédier.
Cela fait un an ce jeudi que les conditions de vie se sont dégradées pour les habitants de la tour 38. Le 2 février dernier, en pleine nuit, une importante inondation s’est déclarée dans un logement du 13ème étage ravageant l’appartement d’origine et ceux des alentours. Ce n’est pas seulement cet étage qui a été impacté mais bien tout l’immeuble puisqu’il y avait de l’eau jusqu’au rez-de-chaussée. Le bâtiment étant vieillissant, le gel et le froid font péter les canalisations devenues fragiles, les dégâts des eaux sont devenus monnaie courante dans la tour.
C’est dans l’appartement de Cathy Ranc que l’inondation s’est déclarée alors quand elle était absente, les coups de haches de l’intervention des pompiers sont encore visibles aujourd’hui puisque la porte n’a toujours pas été changée depuis un an.
Elle a tout perdu, c’est une vie qui est partie dans ce dégât des eaux. Aujourd’hui encore ses murs sont pleins d’eau, ses meubles s’effondrent et ses sols s’effritent. "Si elle fait tomber de l’eau par terre ça coulera dans l’appartement du dessous" nous explique sa voisine d’un rire jaune. Son appartement est pratiquement vide désormais, elle est obligée de stocker ses affaires et ses habits en tas sur son balcon, mais rien n’est fait par Grand Lyon Habitat pour essayer de changer cette situation.
"Ça fait 1 an que je n’ai plus de porte, ils ont réparé la fuite mais autour tout s’effondre, le sol a jauni, je dors avec les cafards aujourd’hui j’en peux plus", énonce Cathy Ranc. Les assurances, semblent elles aussi avoir laissé tomber les habitants de la tour 38 puisqu’elle n’a été dédommagée qu’à hauteur de 1000 euros, alors même qu’elle a perdu toute sa vie dans cet incident. Pendant des mois elle a dû apprendre à vivre sans accès à l’eau courante, c’était ses voisins qui l’aidaient à se fournir en eau.
Aujourd’hui c’est sa voisine Marie-Christine Olivier, qui se bat pour essayer de faire porter sa voix et celles de tous les habitants de l’immeuble mais désormais elle "ne sait plus quoi faire." Tout comme Cathy Ranc, Madame Olivier a aussi été impactée par ce gros dégâts des eaux, et a perdu énormément de biens matériels. Elle doit désormais apprendre à cohabiter avec les cafards qui ont infesté tout son appartement, aucune pièce n’est épargnée, elle est contrainte de changer ses pièges plusieurs fois par semaine.
C’est pourtant le mépris et l’inaction de Grand Lyon Habitat et de son assurance qui l’affectent plus. "Pour eux on n’est rien, on fait toutes les démarches, on se bat pour essayer de se faire rembourser mais rien ne se passe". A ce jour, elle et ses autres voisins du 13e étage n’ont reçu aucune indemnisation de la part de leurs assurances. La vie avec les dealers et les squatteurs est presque anecdotique dans cette histoire tellement les conditions de vie au sein de la tour sont déplorables. " Je ne sais plus quoi faire", répète-t-elle.
Grand Lyon Habitat semble aussi s’autoriser le droit de retirer les APL des locataires quand il le souhaite. En janvier, Marie-Christine n’a pas reçu son aide personnalisée au logement, ce qui la prive de 239 euros. "C’est régulier maintenant, ça a dû m’arriver 3-4 fois l’année dernière, c’est eux qui décident. Ils ne font rien mais nous privent de tout, la dernière fois GLH menaçait d’envoyer les huissiers à ma voisine pour un impayé de 26 euros !", lance-t-elle désabusée.
A présent beaucoup ont fui la tour, ils ne restent plus que des familles, des personnes âgées et des personnes handicapées qui n’ont pas d’autre choix que de rester ici. Des départs successifs qui laissent des appartements vacants dans la tour 38, mais ils ne restent jamais sans locataire bien longtemps puisque les dealers et les sans-papiers viennent forcer les portes et s’y installent en toute impunité. On croisera d’ailleurs un de ces squatteurs en train de prendre du crack dans l'ascenseur.
Les problèmes sont encore nombreux, chauffage qui ne fonctionne pas, déchets partout autour de l’immeuble, ascenseurs dégradés, charges abusives, trafic de drogue au pied de l’immeuble de Vénissieux… Les réponses sont inexistantes. Plutôt que de s’atteler à régler tous ces problèmes, dernièrement Grand Lyon Habitat a décidé d'installer des lumières indiquant les sorties de secours à chaque étage comme une incitation à fuir les lieux.
Aujourd’hui les habitants sont lassés de vivre dans des conditions pareilles, ils ne savent plus quoi faire pour que Grand Lyon Habitat fasse son travail de bailleur et leur donne des conditions de vie dignes.
GLH est resté injoignable pour répondre à nos questions.
C.R.
Il y a des immeubles plus anciens gérés par les mêmes bailleurs qui ne sont pas dans cet état.
Signaler RépondrePourquoi ?
Le profil des locataires.
Mais à chaque fois les médias omettent d'évoquer la responsabilité première de ces états de faits, des locataires très bien identifiés par tous les acteurs qu'ils soient bailleurs, voisins, justice qui laissent ces individus ne rien repsecter.
Jet d'ordures par la fenêtre, sac poubelle déposé dans les parties communes, aires de jeux pour les plus petits dans les parties communes, ...
Ces immeubles ont moins de soixante ans, et ont bénéficié d'une rénovation. Pourquoi sont-ils dans un tel état de délabrement, est-ce dû à une mauvaise qualité de construction ou un défaut d'entretien? sont-ils déjà en fin de vie, puisque GHL envisagerait de les démolir?
Signaler RépondrePuis .. les remplacer par quoi...
sur le radeau de la meduse
Signaler Répondrepriorite aux nouveaux arrivants !!
Signaler Répondretousses?
Signaler RépondreComme c'est pas a Marseille, l'histoire n'intéressera pas la presse nationale.
Signaler RépondreCe n'est pas la peine de chercher...
Signaler Répondrehttps://www.lyonmag.com/article/111645/oncle-de-bruno-bernard-a-la-tete-de-grandlyon-habitat-un-recours-de-la-droite