Si je suis de ceux qui défendent le pouvoir d’achat des Grands Lyonnais, je crois dans la qualité de notre service public, lequel n’a jamais ni fonctionné ni reposé sur de l’argent magique, théorie récente illusoire et déresponsabilisante, mais bien sur un mécanisme de financement collectif, juste et solidaire. Les transports sont en effet financés par les collectivités membre de SYTRAL Mobilités, par les usagers et par les entreprises avec le versement mobilités et la part employeur.
Voir aujourd’hui certains groupes politiques qui, en responsabilité avant 2020, avaient commandé des études pour connaître les effets d’une telle mesure demander la mise en place d’une commission de travail est étonnant. Les études avaient en effet clairement montré à l’époque l’impossibilité d’emprunter cette voie si nous souhaitions maintenir un niveau d’investissement minimum et une qualité du réseau.
Cela laisse d’autant plus interrogatif que ce sont les mêmes qui avaient régulièrement diminué au précédent mandat la participation de la Métropole au SYTRAL.
Nous le voyons, la qualité du réseau se dégrade. Le comble, c’est que ce réseau n’a jamais été aussi peu performant que depuis l’arrivée d’un président écologiste à la tête du SYTRAL. Nous ne comptons plus les pannes. Elles frappent de plein fouet les travailleurs de la Métropole qui, principe de réalité, peu à peu, pourraient détourner les usagers des transports publics.
Si le président de la Métropole souhaite lancer cette concertation et lui donner les chances d’aboutir, gageons qu’il ait vérifié sa capacité financière à accompagner les pertes à subir pour le SYTRAL estimées à 300 millions d’euros par an. Espérons qu’il ait aussi concerté les collectivités partenaires. Mais si la Métropole a cette capacité de dégager une telle marge de manœuvre, pourquoi la nouvelle majorité n’a-t-elle pas abondé plus tôt justement pour investir plus fort et plus vite sur le réseau ? Le vice-président Jean-Charles Kohlhaas aurait-il menti sur le métro E ?
Si ces capacités existent réellement et si ces choix politiques importants pour l’accompagnement de notre territoire peuvent-être faits, ces centaines de millions d’euros/ an amenés par la Métropole au SYTRAL pourraient permettre de consacrer en fonction des chiffres affinés, près de 2 milliards d’euros à l’investissement. De quoi engager tous les 6 ans une ligne de métro par exemple, d’investir dans des bus plus propres...
N’est-ce pas ce vers quoi, en responsabilité l’éxécutif métropolitain devrait tendre pour répondre aux besoins des grands lyonnais de même qu’aux objectifs partagés d’amélioration de la qualité de l’air ?
La gratuité pourrait occasionner entre 15 et 30% de hausse de fréquentation, ce qui impliquerait de renforcer l’offre en heure de pointe. Investir demeure donc dans chaque scénarii comme un invariant. Comment investir en connaissant de tels déficits d’exploitation ?
Les études montrent que ces hausses de fréquentation proviendraient d’ailleurs davantage de la marche à pied et du vélo plutôt que d’automobilistes. Ce qui ne répond pas aux objectifs du plan de déplacement urbain. Mais aussi, ceux qui auraient le plus besoin de cette gratuité en bénéficieraient finalement assez peu ; les études montrent que le report modal avec la gratuité concerne plutôt les déplacements courts dans la ville-centre, bien maillée en lignes structurantes que des déplacements plus longs concernant les habitants de la périphérie qui disposent d’une offre moins étoffée.
Les options qui se posent aujourd’hui sont donc finalement assez simples : soit on poursuit la logique vertueuse qu’embrasse le SYTRAL sans qu’aucune forme de populisme, de démagogie faite de conclusions à la hâte ne viennent perturber les débats ; soit on plonge dans la "théorie de l’argent magique" qui conduira inéluctablement à ce que l’argent public finance des déficits d’exploitation qui ne feront que se creuser au détriment d’investissements indispensables pour le réseau.
Le SYTRAL était jusqu’en 2020 observé comme une entité à la gestion performante et remarquable. Capacités d’investissement retrouvées, endettement faible… Par exemple, le déficit / voyage est l’un des plus faibles connus ; il était en 2015 à 0,37 euro par voyage contre 1,00 euro pour les 11 autres grands réseaux et 1,70 euro pour les réseaux de plus de 100 000 habitants.
Prétendre aujourd’hui pouvoir assurer la gratuité des TCL dans une Métropole comme la nôtre, qui se développe, et dont les besoins en matière de transports publics ne peuvent que s’accroître est un mensonge fait aux grands lyonnais. Évidemment, il faut penser au pouvoir d’achat et aux plus vulnérables. Il existe de nombreux dispositifs de solidarité qui garantissent l’accès aux plus fragiles à nos transports et avec la prise en charge à 50% par les entreprises des abonnements transports, 96% des abonnés paient environ 1 euro/jour.
Cette éventualité de gratuité ne favoriserait en rien la diminution de la voiture, mettrait à mal autant la qualité du réseau que la capacité du SYTRAL à investir, ce qui est absolument nécessaire pour l’entretien de l’existant comme pour prévoir le déploiement d’autres lignes structurantes. Notre territoire en a besoin.
Bastien Joint
Conseiller municipal délégué (Les Républicains) de Caluire-et-Cuire
La com, la com, Il n’y a que ça qui compte pour les Verts….Quelle catastrophe pour les lyonnais, ceci dit, ils l’ont bien cherché et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux !
Signaler RépondreMerci de ces paroles responsables et intelligentes
Signaler RépondreJe suis conducteur TCL sur une ligne de Caluir et j’ai déjà échangé avec cette élu
il est très bien
bravo
Dites à BERNARD que le 1er Avril, ce n'est pas dans 4 jours .....
Signaler RépondreOn ne peut pas toujours faire miroiter la gratuité , celà n'existe pas. Notre président de la Métropole monsieur Bruno Bernard devrait aisément le savoir.
Signaler RépondreSi nous avions des transports de qualité et réguliers,
tout en nous assurant la sécurité de transport et des passagers peut-être que cela nous inciterait à prendre les transports en commun.
Quelles raisons poussent LyonMag à interroger régulièrement ce Conseiller Municipal de Caluire ? Sa proximité avec le maire condamné de cette commune ? Une mise sur orbite contrariée lors des élections législatives où il a été sorti dès le premier tour ? L’espoir qu’il succède à Philippe Cochet aux prochaines municipales pour dissimuler certaines affaires ? Tout cela est flou, et quand c’est flou !
Signaler RépondreLe président de la métropole n'a de nom que ce titre. En vérité, il est aussi incompétent que le doucet.
Signaler RépondreMerci pour cet article très instructif sur les idées toujours aussi farfelues, irréalistes et démagogiques de nos élus verts décidéments complètent hors sol.
Signaler RépondrePlus que jamais, ils sont les grands spécialistes pour dépenser l'argent des autres en donnant l'illusion au peuple que tout est possible avec l'argent magique.
La Métropole est bien mal partie avec des huluberlus pareils !
Vivement 2026 !