Lyon Mag : Que faîtes-vous par rapport à ces Roms ?
Alain Veysset : Ce collectif regroupe différentes associations. La Ligue des Droits de l’Homme s’occupe de cette thématique spécifique, Médecins du Monde pour les problèmes de santé, C.L.A.S.S.E.S pour la scolarisation des enfants Roms, et ATD Quart-Monde qui va plutôt faire du social. On essait de voir toutes les questions qui concernent ces gens qui ne sont pas spécialement accueillis dans notre agglomération.
Vous avez recensé combien de personnes que l’on peut estimer Roms dans l’agglomération ?
On estime actuellement la population Roms de l’agglomération aux alentours de 600 à 700 personnes, dont 40% ont moins 14 ans. C’est un chiffre stable depuis plusieurs années, il n’y a pas d’augmentation ou de diminution. La différence que l’on note, c’est que les squats ou les bidonvilles qu’ils occupent sont plus dispersés. On a eu à faire il y a quelques années à de gros bidonvilles jusqu’à 450 personnes. Maintenant, c’est plutôt 150 personnes pour les plus gros, et beaucoup de squats de trente, quarante personnes.
Où recense-t-on ces squats aujourd’hui ?
Les squats sont, de fait, liés au problème du foncier sur l’agglomération. Donc ils se situent essentiellement dans le sud et l’est de l’agglomération, qui sont des terrains qui appartiennent au grand Lyon, qui sont liés à la restructuration immobilière du Grand Lyon. En particulier Vaux-en-Velin, Décines, Villeurbanne, Oullins, Pierre-Bénite et Saint-Fons.
Quand on parle de Roms, d’où viennent ces populations ?
Ce sont principalement des Roumains pour 85%. Pour 15% environ, il s’agit de personnes d’ex-Yougoslavie. Ces personnes ont deux problématiques différentes au niveau de leurs droits. Ceux qui viennent de Roumanie sont dans l’espace européen, bénéficiant de la plupart des droits, dont la liberté de circulation. Ils viennent souvent en France comme touristes. S’ils restent, ils se retrouvent dans la situation de tout ressortissant européen, c’est à dire qu’ils doivent faire preuve de revenus suffisants et d’une assurance maladie, ce .qui n’est oas le cas pour ces populations qui sont très discriminées en Roumanie. Pour ceux qui viennent de l’ex-Yougoslavie, c’est plus problématique. Ils ont été chassés du fait de la guerre et son actuellement dans des situations de non-droits puisqu’ils ne sont ni expulsables ni régularisables. Pour expulser quelqu’un qui n’a pas de statut particulier, il faut que le pays d’accueil puisse les reconnaître. Hors, leur pays d'origine, qui ne les reconnaît même pas, ne leur délivre aucun visa ! Donc il reste sur notre territoire sans aucune situation et ne peuvent pas travailler.
Le principal souci aujourd’hui, c’est qu’ils ne sont ni expulsables, ni régularisables ?
Uniquement pour ceux qui viennent d’ex-Yougoslavie. Le problème que l’on a aujourd’hui, et si l’on ré-intervient en tant que collectif, c’est à propos de la trêve hivernale. Tout le monde sait que la trêve hivernale ne concerne que le logement locatif, donc toutes les personnes qui vivent en ville et en squats ne sont pas concernés par la trêve hivernale. Ces gens là, qui n’ont pas grand chose, et qui vivent dans des conditions assez déplorables, sont explusables à tout moment et tout au long de l’année. C’est pour cela que nous demandons une extension de la trêve hivernale.
Pourquoi ces personnes fuient leur pays ?
Essentiellement à cause de la discrimination pour les Roms de Roumanie. Il y a un vrai problème de non-accès à l’école, non-accès à la santé. Un certain racisme également qui fait que ces personnes partent : c’est une immigration de la pauvreté. Mais ce ne sont pas de gens du voyage, ce que je souhaiterai préciser. Eux, dans leur pays, ce sont des sédentaires, qui vivent dans les campagnes, dans les quartiers, presque dans des ghettos. Mais ce ne sont pas des gens du voyage.
Y a-t-il une histoire d’accueil des Roms à Lyon ?
Non. L’accueil se fait plutôt dans les grandes villes. Il y en a beaucoup dans la région parisienne, il y en a sur Bordeaux, sur Nantes, sur Lillie... Ce sont des endroits où ils peuvent trouver des terrains ou des lieux à squatter, et des ressources du fait de la manche. L’activité économique des personnes qui n’ont pas de travail, c’est la manche. C’est vrai qu’une grande ville présente plus d’intérêts que les villages ou autres. Après il y a un phénomène d’immigration spécifique. A Lyon, on retrouve des personnes de certaines régions de Roumanie. Les gens se regroupent par région d’origine.
Qu’est ce qu’on peut faire aujourd’hui pour aider ces populations ?
Il y a deux types d’aides. Pour le citoyen lambda, cela sera de participer à la vie des associations. Donner de son temps pour aider les gens qui sont dans la difficulté. La deuxième manière est plus politique. nous pensons qu’une agglomération comme Lyon, 57 communes, 1,4 millions d’habitants, peut accueillir 600 personnes en mettant à disposition des terrains avec des caravanes ou des mobiles-home. Il faut pérenniser ces personnes dans un lieu de façon à ce que le travail d’insertion, le travail de suivi médical puisse être assuré pour ces personnes là. Le problème des expulsions à répétition, sachant qu’un squat tient à peu près trois mois et demi, empêche une insertion par le travail et par la scolarisation. tout le suivi au niveau de la santé pose un problème. Ces gens, du fait de leurs conditions de vie, ont souvet des pathologies plus ou moins lourdes.
La fermeture des squats ne résout rien ?
Ça ne résout rien puisque les gens reviennent dans un autre lieu. Et toujours dans les mêmes espaces de l’agglomération puisque ce sont les lieux où il reste de la place. On va d’un squat à un autre squat et on ne règle aucun problème.
L’objectif de ces Roms est de rester en France ou de retourner dans leur pays ?
Ils peuvent retourner dans leur pays. certains d’ailleurs font des allers-retours à certaines périodes car il reste de la famille sur place. Souvent, l’ensemble de la structure familiale ne fait pas le déplacement, les grands-parents, oncles et tantes, parfois les petits enfants, restent sur place. Ils viennent ici car ils se sentent mieux ici, malgré les conditions d’accueils que leur propose la France. Je pense qu’il faut que les gens comprennent que l’on ne s’exile pas par plaisir. Ils
Mardi 1 Décembre 2009 à 17h42
Qui sont les Roms ?
Ils n’attirent plus votre attention ou vous font baisser le regard. Vous les croisez souvent dans le transports en commun ou au feu rouge. Les Roms, ces fantômes de la rue, font partie de notre paysage urbain lyonnais. Qu’est-ce qui pousse ces gens de l’est à faire le choix du départ, pour venir s’installer en France dans des conditions souvent indignes et déshumanisées ?
Alain Veysset, animateur du collectif Rom des associations de l’agglomération lyonnaise, collectif créé aux alentours de 2004 pour coordonner l’ensemble des associations intervenant sur ces ressortissants, nous éclaire sur le sort de ces personnes méprisées dans leur pays et ignorées en France.
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Bonjour, je suis choquée que Lyon Mag laisse diffuser de tels propos à la limite du racisme et du ségrégationnisme à la suite de ses articles.
Signaler Répondrekoukou blabla on peut meme pas editer nos message ici
Signaler RépondreLes pauvres.
Signaler Répondrej'aurais voulus corriger mon message et quelques fautre svp
Signaler RépondreC'est triste pour eux, mais 4 ou 5 millions de chômeurs en France et 4ou 5 millions de travailleurs pauvres... pourquoi en rajouter encore et encore?
Signaler RépondreDu n'importe quoi! IL y a tellement de chômeur pauvre et travailleur pauvre en France deja qui ne sont pas aider! Idée complètement folle et à coté de la plaque de vouloir tous leurs donner! On s'est très bien que c'est sur pour eux, mais franchement et nous?? Sincèrement qu'attendez vous pour les accueillir chez vous? Bien sur JAMAIS! Trop facile de se donner "bonne conscience" avec ce genre d'association et SURTOUT avec l'argent des contribuables!
Signaler Répondreune seule personne des associations a t'elle constaté le squat de la saulaie à oullins ? mais pourquoi donc ne les prenez vous pas chez vous s'ils sont si bien !!!!! avez vous pensé aux habitants du quartier (eux paient leurs impôts), STOP !!!!!!
Signaler RépondreSans parti pris?Alors il fallait, en face d'un "gentil" associatif(subventionné?) donner aussi la parole aux riverains et la police! Ras le bol de ce pipeau médiatique! Tant qu'on récitera les mêmes antiennes bobos au lieu de donner une vision réelle des choses(ni facho ni béni-oui-oui) on ne sera pas crédible.
Signaler RépondreHonte à vous le malin, jean et léa ! Puissiez-vous vous réincarner en l'une de ces personnes dont vous faites le procès en 3 secondes puisant vos arguments dans la peur et la haine. Profitez donc de votre chance d'être français, arrêtez de râler et de vous plaindre de votre condition et commencez dès aujourd'hui à aider les plus démunis. De vous trois, lequel pourrait nous dire depuis quel siècle il est français ? Pour ma part, c'est depuis le XVème, et vous ? Pour une fois que Lyonmag traite d'un sujet sans parti pris, voilà que ses lecteurs déversent leur fiel et leur phobie en bas de page. Serait-ce voulu ?
Signaler Répondreces femmes et ces gosses aux intersections c'est dangereux car si vous en accroché un c'est encore des points en moins sur le permis
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