Trafic d’héroïne et cocaïne, l’Albanais qui livrait la marchandise condamné à Lyon

Si l’Albanais de 27 ans a pu être présenté devant la justice, c’est grâce au travail des enquêteurs de police. Le prévenu a été identifié, dans une enquête, comme étant un des rouages d’un large réseau albanais de trafic de cocaïne et d’héroïne sévissant dans l’agglomération lyonnaise. 

Plusieurs revendeurs l’ont en effet désigné comme leur fournisseur principal en héroïne. L’un d’entre eux explique même être un client de l’Albanais depuis près de deux ans. Un autre estime, quant à lui, avoir acheté près de 350 grammes d’héroïne sur une période d’un peu plus d’un an au prévenu. 

Ce dernier, présent en France depuis quatre ans en situation irrégulière, ne parle pas un mot de la langue. Une interprète lui a donc été diligentée par le tribunal. 

Ubérisation du trafic d’héroïne

L’individu, devant les yeux embués de sa fiancée présente dans la salle d’audience, n’a reconnu qu’une partie des faits et nie l’idée qu’il aurait participé à l’acquisition de la marchandise qu’il transportait. 

Selon Me Bertrand Sayn, l’avocat de la défense, son client ne serait qu’un livreur de marchandise qui n’aurait eu aucun rôle dans l’organisation du trafic. “Un système bien connu des services de police”, explique-t-il au tribunal. 

Les clients de notre protagoniste, spécialisé dans la vente en demi-gros d’héroïne et cocaïne, passeraient en effet commande par téléphone directement en Albanie. Le prévenu serait, selon la défense, ensuite appelé à son tour par ses supérieurs avec des instructions de livraison.

“On télécommande le livreur en lui disant : “tu vas à tel endroit avec telle quantité”,  a commenté l’avocat. “Monsieur participe au trafic mais dans des conditions qui méritent d'être relevées (...), ce n'est pas lui qui en récupère les bénéfices”, plaide Me Sayn. 

Selon lui, son client aurait versé la majeure partie des recettes de ses ventes à ses supérieurs albanais et n’aurait gardé qu’un salaire fixe compris entre 2000 et 2500 euros par mois. C’est pourquoi, ce mercredi, l’avocat plaidait en faveur d’une relaxe pour les faits d’acquisition. 

Une défense qui n’a visiblement pas convaincu le tribunal de la 14e chambre. Le prévenu, conformément aux réquisitions du procureur de la République, a fait l’objet d’une condamnation à 18 mois de prison ferme avec maintien en détention, couplée d’une interdiction du territoire français pour une durée de 10 ans. 

Les scellés découverts dans son appartement, comprenant 108 grammes d’héroïne, 15 grammes de cocaïne et de l’argent liquide, ont été confisqués.

J.B