Loïc M., présenté aux Assises de Lyon mercredi dernier, paraît abattu et garde la tête baissée de honte sur le banc des accusés. Le jeune homme de 23 ans, étudiant, comparaît pour avoir violé sa meilleure amie et la cousine de celle-ci trois ans auparavant.
Des faits reconnus et des regrets
“Je suis vraiment désolé de tout ce qu'il s'est passé. Je n'ai jamais voulu faire de mal à qui que ce soit et, en 3 ans et demi, il n’y a pas un seul jour où je n’ai pas pensé à elles (ses victimes, ndlr), par rapport à ce que j'ai fait qui a été monstrueux”, commence le jeune accusé, après que le juge lui a rappelé les faits qui lui sont reprochés.
“Je ne comprends pas comment j'ai fait pour me permettre de faire ça, il n'y a aucune justification possible”, conclut-il, avant de se rasseoir.
Pendant les deux jours de l’audience, l’accusé reconnaît les faits malgré son manque de souvenirs de la soirée. “J’ai des flashs et des souvenirs de position, mais je ne me rappelle pas du déroulé exact (...), mais si elles le disent c’est que c’est vrai”, dit-il au tribunal.
De la drague lourde au viol aggravé
Le 19 janvier 2020, Clara (les prénoms des victimes ont été modifiés) fête son anniversaire chez elle à Tassin-la-Demi-Lune avec ses plus proches amis. Sa cousine, Lucie, est elle aussi de la partie. Tard dans la nuit, alors que le petit salon se vide peu à peu de ses invités, Loïc, meilleur ami de la star de la soirée, décide de passer à l’action.
Depuis sa rupture avec son ancien compagnon, Loïc a “envie d’essayer avec une femme” et semble avoir développé des sentiments romantiques à l’égard de sa meilleure amie. A plusieurs reprises dans la soirée, il se montre “entreprenant”, l’attrape par la nuque pour l’embrasser et lui confesse ses sentiments naissants. Malgré les refus, le jeune homosexuel revient à la charge et se montre insistant.
Clara, elle, pense que son ami a trop bu, qu’il n’est plus lui-même, et n’y prête pas plus grande attention. Toutefois, elle lui fait part, sans ambiguïté, que les sentiments ne sont pas réciproques.
Partie se coucher dans son lit, elle est réveillée à l’aube, en sursaut, par son ami qui s’est plaqué contre elle et lui touche les seins et les fesses. En colère, la jeune femme lui demande d’arrêter et tente de le repousser. Loïc bloque ses tentatives et remonte avec force son t-shirt pour lui mordre les tétons et la violer digitalement. Face aux multiples tentatives de Clara pour s’extraire, l’accusé persévère et lui lèche les parties intimes.
“Loïc a essayé de nous baiser”
Parvenue à se retirer, Clara file s’enfermer aux toilettes et appelle son ex petit-ami. Ce dernier, malgré leur rupture quinze jours auparavant, partage toujours l’appartement avec elle mais a décidé de le lui laisser pour qu’elle puisse fêter son anniversaire. Il passait donc, jusqu’ici, la nuit dans sa voiture.
“Loïc a voulu nous baiser”, crie la victime de viol au téléphone.
Malheureusement, pendant ce temps, c’est au tour de Lucie, sa cousine, de vivre ce calvaire. Elle aussi est réveillée par Loïc qui l’attouche et la caresse. Elle aussi se fait pénétrer digitalement contre son gré.
C’est finalement l’ex-petit ami de Clara qui met fin au supplice en extirpant Loïc de l’appartement en attendant que les gendarmes viennent l’interpeller. À l'arrivée des militaires, Loïc est planté devant la porte. “C’est pour moi, je crois que j’ai fait une connerie”, dit-il à la patrouille.
“Gentil”, “à l’écoute”, “agréable” : l’accusé bien sous tous rapports
Rien, de son casier judiciaire vierge aux descriptions qui sont faites de lui, n’explique ce passage à l’acte.
Appelé à la barre pour que les magistrats comprennent mieux la personnalité de l’accusé, le meilleur ami de Loïc témoigne. “C’est un garçon gentil qui est très à l’écoute (...), il a toujours été là pour moi”, commence l’ami, qui explique qu’il était un des premiers à apprendre que Loïc était homosexuel.
“Avant son coming-out, on a eu différentes discussions par rapport à mes anciennes copines, ça l’avait intrigué. Il m’avait indiqué vouloir essayer”, explique-t-il. “Vous a-t-il évoqué ses sentiments naissants pour Clara ?”, lui demande le juge. “Il m’a notifié dans une discussion que c’était un peu ambigu entre eux, mais que malgré tout ça restait de l’amitié”. “Ça veut dire quoi ambigu ?”, questionne le magistrat. “Qu’il y avait quelques flirts”, répond le témoin.
Rien, selon lui, n’a préfiguré le drame.
“De toute manière, je vous le dis clairement. Si j’avais constaté un aspect bizarre ou dangereux chez Loïc, j’aurais coupé les ponts directement".
"J’aurais pas hésité une seule seconde. J’aurais essayé de le raisonner, mais s’il ne souhaitait rien entendre, j’aurais coupé les ponts directement”, affirme le camarade de Loïc.
Même le gendarme, qui a dirigé l’enquête et mené à l’instruction du dossier, fait état d’une personne agréable. “La garde à vue s’est déroulée tout à fait normalement et il répondait aux questions. J’ai le souvenir d’une personne agréable, qui ne provoque aucun incident”.
“J’avais l’impression qu’il avait des pulsions sexuelles, qu’il avait soif de nouvelles rencontres”
L’ancien compagnon de l’accusé apporte lui aussi un éclairage à la cour. Maquilleur de profession, l’homme a partagé un an de sa vie avec Loïc et n’a jamais constaté de penchants hétérosexuels chez lui. Il a fini par rompre avec lui quelques mois avant le drame.
“C’est une personne très empathique qui a toujours été là pour moi quand j’ai perdu ma maman. Il était très présent, trop présent pour moi”, se remémore-t-il. “Il essaie de tout faire pour ne pas trop blesser les autres, il était très maladroit”. S’ils ont rompu brusquement à l’époque, c’est parce que Loïc s’est montré infidèle “numériquement” à plusieurs reprises.
“Les derniers temps, il a voulu avoir un échappatoire avec d’autres garçons je pense, car je lui demandais beaucoup de choses”, explique le maquilleur, qui semble avoir pris du recul sur sa relation passée. “On s’est séparés parce que j’ai trouvé dans son téléphone des photos qu’il envoyait à d’autres garçons”.
Parmi les heureux destinataires des photos intimes de l’accusé ne figurait aucune femme. “Je ne savais pas forcément qu’il avait une attirance pour les femmes aussi”, ajoute-t-il. “Je n’avais vu aucune femme dans ses discussions, que des hommes”.
“J’avais l’impression qu’il avait des pulsions sexuelles, qu’il avait toujours soif de nouvelles rencontres et expériences”, explique toutefois l’ex-copain.
“Il avait des notifications sur des applications de rencontre alors qu’on essayait de se mettre ensemble”. Interrogé sur la définition de “pulsions”, l’homme répond : “quand le désir prend le pas sur les promesses et la fidélité, ce sont des pulsions”.
L’expertise psychiatrique, clé de voûte du dossier ?
Dix mois après les faits, un psychologue avait rencontré Loïc pour tenter de comprendre ce curieux et violent passage à l’acte. L’expert, bien que circonspect au sortir de cet entretien, apporte quelques éléments de réponse à la cour.
“Dans sa psyché, il y a un penchant du côté féminin qui est entravé, quelque chose le freine, l’inhibe et le rend coupable quand il veut rencontrer une femme”, raconte l’expert. “Les faits ne se sont pas passés spontanément, il avait envie de vérifier quelque chose avec les femmes mais ne le pouvait pas. L’alcool a été l’agent désinhibiteur”.
Présenté comme “immature”, l’accusé semble être “dans une grande difficulté pour reconnaître qu’il a fait ces actes. Il est très ambivalent sur cette reconnaissance, puisque reconnaître ces faits, c’est endosser une responsabilité importante et grave”, ajoute le psychologue.
“Je n’ai pas perçu de culpabilité ou de remords chez lui, tant il se maintenait dans une posture psychique d’évitement (...), les deux victimes ne sont pas évoquées, comme s’il ne pouvait pas se mettre à leur place et penser à ce qu’elles ont pu éprouver”, notait le psychologue clinicien, en novembre 2020.
Entre les faits et son entretien psychiatrique, Loïc avait arrêté l’alcool et semblait avoir entretenu des pensées suicidaires. “Il a moins d’intérêt pour les filles car il a peur de faire quelque chose de déplacé”, explique ensuite l’expert à la barre.
Une réquisition importante mais une sanction bien moindre
L’avocat de la défense, Maître Xavier Moroz, a finement joué son coup. Avec un client qui reconnaît ce que le tribunal lui reproche et ouvre l’audience en demandant pardon aux victimes, la moitié du travail est fait. Le conseil de l’accusé n’a plus eu qu’à jouer sur la corde sensible des jurés.
Homosexuel et pointeur, le profil n’aurait pas plu aux co-détenus. “S’il va en détention, il va mourir”, a plaidé l’avocat. L’apparence physique de l’accusé a peut-être, elle aussi, joué dans la décision. Une bonne tête, des lunettes, le front baissé et un léger surpoids, le violeur n’a pas une apparence de caïd et se serait fait “bouffer” en prison.
Si le viol aggravé est puni de vingt ans de réclusion criminelle, rares sont les affaires qui entraînent une telle condamnation. Le procureur, pour les faits de janvier 2020, requiert une peine de réclusion criminelle de 12 ans.
Les magistrats et jurés, dans des délibérations qui resteront secrètes, ont finalement opté pour une peine bien plus légère. Cinq ans d’emprisonnement dont trois avec sursis probatoire. Autrement dit, les deux ans de prison, pour des faits remontant à 2020, seront automatiquement aménagés. Vraisemblablement en une assignation à domicile avec bracelet électronique.
“Une peine très, très, très clémente”
Maître Jean Sannier, quant à lui, plaidait de l’autre côté du tribunal. Il était l’avocat de Lucie dans cette affaire.
“C’est une peine très, très, très clémente”, a réagi l’avocat de la victime, qui souligne les conséquences dévastatrices d’un viol et l’expérience traumatique que représente un procès aux Assises pour les victimes.
“Le viol est une infraction très dévastatrice qui laisse la victime mi-morte mi-vivante. Cette dernière vit souvent une longue période d’errance même bien après les faits”, nous explique l’avocat. “Les victimes d’un viol présentent souvent les même symptomes, s’apparentant au syndrome des “biens avariés”. C’est quand une victime de viol perd toute estime de soi et éprouve un dégoût de soi tel, que la pourriture qu’elle sent en elle la hante toute sa vie”.
“Et puis, il y a une choséification. La victime d’un viol devient un objet sexuel aux yeux du violeur et c’est parce qu'elle est un objet qu'elle a énormément de mal à survivre”, déplore Me Jean Sannier.
“Quant aux Assises, avec cette grande, belle et majestueuse salle, c’est très impressionnant pour les victimes qui, de surcroît, voient leur viol être ressassé dans les moindres détails dans la salle”, continue l’avocat des parties civiles.
“Il y a une idée sous-jacente, même dans la justice, que la victime a, elle-aussi, une part de reponsabilité dans ce qui lui est arrivé. Le juge d’instruction, par exemple, leur reprochait d’avoir trop bu ce soir-là (...), et quand l’avocat de la défense leur demande : “Pourquoi n’avez-vous pas accepté la requalification en agression sexuelle”, c’est extrêmement dur pour les victimes”, détaille-t-il.
J.B
Question importante : ce jeune homme eut été costaud, on l'aurait mis en prison parce qu'il aurait mieux résisté à la prison ?
Signaler RépondrePire : il aurait été hétéro on l'aurait mis en prison parce qu'il n'y aurait pas fait l'objet de discriminations ?
Mais comment peut on entendre ces sornettes ?
Sa va il leur a pris juste le petit comme à à son habitude avec ses copains 😆
Signaler Répondrele petit robert qui veut se faire larousse?
Signaler Répondreauquel vous etes simplement impermeable
Signaler Répondrevous êtes obligés de donner autant de détails ? c'est indécent. d'habitude vous êtes beaucoup moins prolixe. je me demande pourquoi tant de détails.
Signaler Répondreoui
Signaler RépondreVous ironisez sans doute sans vous en rendre compte.
Signaler Répondre"il n'y a pas mort d'homme".
Ici, l'homme c'est l'agresseur, non il n'est pas mort, sauf un peu de honte🙄rassurez vous!
Tout est détaillé avec précision, j'ai pas compris la longueur de cet article et rapidement survolé pour aller à la conclusion.
Signaler RépondreOn dirait une plaidoirie pour un gentil homo ("l’accusé bien sous tous rapports") contre 2 inconscientes jeunes femmes ("Le juge d’instruction, par exemple, leur reprochait d’avoir trop bu ce soir-là")
Avec en conclusion:
"Pourquoi n’avez-vous pas accepté la requalification en agression sexuelle"
Viol = 15 ans de prison...
Agression sexuelle = 5 ans de prison et de 75 000 € d’amende.
Ici c'est clairement décrit comme un viol
("...la violer digitalement...").
Et la sentence est celle d'une agression sexuelle sans l'amende et sans la prison!
Le "gentils" jeune homme en plein questionnement sur son homosexualité aurait pu s'en sortir avec juste du sursis pour agression plutôt que viol
La présentation des faits et bien ficellée pour nous le faire admettre.
Vous par exemple !
Signaler Répondrele doigt dont vous parlez ,à quel endroit vous le mettez?
Signaler Répondrebin oui!!j en connais qu y font çà..........
Signaler RépondreIl se déclare homo ? Bizarre tout de même de violer 2 femmes ....
Signaler RépondreTrop chiant et trop long à lire votre résumé.... comme ce fait divers.
Signaler RépondreNe jamais répondre juste un doigt quand on vous propose un verre
Signaler RépondreOula si on dit que c'est un homo le lobbing LGBT va porter plainte... xd
Signaler RépondreMoralité : mieux vaut être migrant qu'homosexuel.
Signaler RépondreSympa la nana qui laisse son ex dormir dans la voiture et qui l'appelle au secours.
Quand je pense qu'à l'époque de mon service militaire, le lieutenant-colonel envoyait un homosexuel de notre service convoyer sa fille de 14 ans à un anniversaire chez une amie, et la ramener complétement saoule à la maison. Il la pensait en sécurité. A la lumière de ce fait-divers, on voit que rien n'est certain...
Signaler RépondreUne peine ridicule pour un viol...
Signaler RépondreEt le traumatisme des victimes ???
S'il avait été migrant, on aurait pu l'excuser comme cela a souvent lieu mais là, il n'a aucune excuse. A la limite, s'il avait été trans, on aurait pu mieux le prendre en compte mais là, il est simplement gay et c'est pourquoi il bénéficie d'une peine légère mais sans plus. J'ose pas imaginer s'il avait été hétéro, alors là c'était 10 ans ferme !
Signaler Répondrefelicitations pour vos qualites de fins limiers!!ces peripeties sont dignes des meilleures comedies de moeurs distillees par les theatres de boulevard!!dire que des humoristes poussifs et laborieux se torturent l esprit pour accoucher de scenari qui amusent les foules ,alors qu il suffit de fouiller les minutes des proces.........
Signaler Répondre"Si tu ne veux pas tourner en rond , sort toi les doigts du fion " proverbe africain !!!
Signaler RépondreEt qu'en pense la mère Rousseau ?
Signaler RépondreUn homosexuel masculin qui viole 2 femmes !
Mais que va t'elle dire ?
Et ben rien .......
Indignation à géométrie variable .....
Dilemme pour les groupes féministe d'extreme gauche de Lyon :)
Signaler RépondreVous êtes un grand malade de tenir des propos comme ça, voir la prison, ou alors il faut voir un médecin rapidement.je ne vous présente pas mes salutations distinguées. Car vous ne l étez pas.
Signaler Répondreil n’y a pas mort d’homme ??? mais vous êtes à enfermer vous aussi, à quelle heure on met à un doigt à quelqu’un dans son sommeil et sous la contrainte ??? Vous êtes complètement taré, je vais faire un signalement pour incitation au viol sur Pharos
Signaler RépondreLa peine me fait doucement rigoler...d autres auront pris 15 ans ferme pour les mêmes fait.. mais je suis sûrement paranoïaque ,bonne soirée à vous tous.
Signaler RépondreEncore une fois la justice se soucie plus des ordures que des victimes, et on s’étonne d’avoir un pays de violences, pillages, destruction ? Un gros ras le bol de ces juges, un gros ras le bol d’un état laxiste et très très très lâche.
Signaler Répondre« Homosexuel et pointeur, le profil n’aurait pas plu aux co-détenus. “S’il va en détention, il va mourir”, a plaidé l’avocat. L’apparence physique de l’accusé a peut-être, elle aussi, joué dans la décision. Une bonne tête, des lunettes, le front baissé et un léger surpoids, le violeur n’a pas une apparence de caïd et se serait fait “bouffer” en prison. »
Tes insultes, garde les pour ta famille, OK !
Signaler RépondreVoici une autre anecdote sordide qui confirme la dangerosité de l'alcool. Mais j'ai de l'espoir, ce violeur ivrogne représente une minorité dans sa génération....les jeunes adultes commencent à se detourner de l'alcool.
Signaler Répondre.... tes "y'a pas mort d'homme"... Pauvre abruti !!
Signaler RépondreC'est un viol, Point Barre !
Je ne cautionne pas, mais quand même, il n'y a pas mort d'homme, quelle histoire de fous !
Signaler RépondrePar contre, c'est tellement rare, qu'il faut le souligner, cette fois ci, il y a les prénoms ( d'emprunt c'est vrai mais, significatifs)
Difficile à classer selon le schéma des organisateurs de la Pride lyonnaise 🧐
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