Extension du stationnement payant à Lyon en 2010

Lyon Mag : Pourquoi augmenter le nombre de places payantes à Lyon ?
Jean-Louis Touraine : A la demande des mairies d’arrondissements, des conseils de quartiers, et de beaucoup d’habitants dans les quartiers où la densité de circulation est excessive. Par exemple dans les lieux commerçants, où bien souvent les gens ne trouvent plus de places, et où les résidents ne peuvent plus stationner. Ceci est le revers de l’attractivité de notre ville. Notre ville attire des gens qui viennent de toute la région Rhône-Alpes. nous ne souhaitons pas qu’il y ait une extension de la circulation. Nous sommes arrivés à baisser de 21% le  nombre de voitures qui circulent dans Lyon en sept ans. Nous voulons continuer dans ce sens. Il faut que, par des règles, nous écartions les «voitures-ventouses», les voitures qui gênent le fonctionnement de la ville, et que nous privilégions soit les gens qui habitent dans le quartier, soit les visiteurs qui viennent pour des activités administratives, commerciales ou autres. C’est à la demande de la majorité de ces personnes. En vérité, quand nous ajoutons les demandes formulées par tous les arrondissements, il y avait le souhait de faire 17 000 places supplémentaires. Nous n’avons gardé en priorité que 10 000 places, les autres nous apparaissant plus superflues et moins prioritaires.

Qui formule les demandes ? Ce sont les habitants, les commerçants ?
Les habitants et les commerçants via les structures de concertation que sont les conseils de quartiers et les mairies d’arrondissement.

Comment cela va-t-il se mettre en place ? Quel est votre calendrier ?
Le conseil municipal va votre le rapport qui correspond à cette extension réalisée après une large concertation. A partir du début de l’année prochaine, on va voir se mettre en place progressivement ces zones de stationnement payant. Les premiers jours, cela sera marqué au sol avec un horodateur de proximité. On laissera quelques jours pour que les gens s’y habituent. Après quelques semaine,s si les gens ne prennent pas un titre de stationnement à l’horodateur, ils risquent d’être verbalisés. Je rappelle que chacun a le droit, même dans ces zones payantes, à un quart d’heure de stationnement gratuit. Pour un stationnement plus prolongé, soit les gens passeront par l’horodateur, soit les habitants pourront une vignette résident, pour la journée, la semaine, ou le mois.

Le nombre de places payantes augmentent, mais pas le prix ?
Le prix du stationnement reste le même. Les vignettes résident à la semaine et à la journée n’augmenteront pas. Une seule chose doit augmenter, l s’agit des vignettes résident mensuelle. Nous avons calculé en fonction de l’inflation, et pour une augmentation de 1,4% par an, sur les dix années que cela concerne, cela représentera un coût de 16 euros par mois. C’est une augmentation qui se fait en une seule fois, qui ne sera pas reconduite.

Le contexte est pourtant particulier ? Qu’en est-il du conflit avec les unités de contrôle du stationnement (UCS) ?
Le conflit est modéré. Nous avons un dialogue avec les UCS. Nous entendons les demandes de revendications salariales, que nous entendons et nous développons progressivement. Ils souhaitent aussi certains repos compensateurs. Tout cela est entendu. par ailleurs ils se plaignent d’une chose, qu’il nous est difficile de satisfaire : il s’agit du manque de courtoisie des habitants. Quelquefois, ils ont des paroles peu amènes avec  les personnes qui ont mis le PV. C’est vrai qu’il y a peu de gens qui remercient quand ils voient un PV sur leur pare-brise. Mais il faut que les gens cessent d’invectiver les personnes dont le métier est effectivement de contrôler le stationnement. Il faut respecter les règles de vie en commun. On ne peut pas s’approprier l’espace public indéfiniment sans avoir à s’acquitter du prix du stationnement. S’il n’y pas de contrôle du stationnement, nous reviendrions à l’état que nous avons pu connaître pendant quelques années ou il n’y avait plus que du stationnement sauvage, paralysant la ville.