Parmi les sept SGAMI en France, on retrouve celui du Sud-Est qui comprend le département du Rhône ainsi que onze autres, du Cantal à la Haute-Savoie, de la Drôme à l’Allier. Tous les jours, au moins 739 agents oeuvrent dans les 28 sites de la région, dont plusieurs dans l’agglomération de Lyon.
C’est à Saint-Fons que notre rédaction a été conviée, pour une découverte de ces métiers de l’ombre. Un lieu sécurisé par des barbelés et un dispositif anti-bélier automatique qui s’étend sur environ 5 hectares, et fourmille sans interruption. À commencer par la zone allouée à la direction de l’équipement et de la logistique (DEL) qui englobe, par exemple, la mise à disposition de fournitures et de matériels dont les appareils pour mesurer l’alcoolémie ou les vitesses.
On apprend ainsi que 104 éthylomètres ou 92 radars mobiles, ponctuellement testés, sont à disposition des forces de l’ordre. Plus surprenant au détour d’un hangar : le stock des repas des gardés à vue. Mais la DEL s’occupe aussi d’une problématique forte : le maintien "en condition opérationnelle du parc automobile de la police nationale et de la gendarmerie" de la zone, d’après Christophe Durand, directeur de cette direction par intérim. Au total, ses équipes s’occupent de 7 000 véhicules dont des motos, des bateaux ou des vélos.
En 2022, 27 000 prestations ont ainsi été réalisées à travers la zone du SGAMi Sud-Est, dont 5 000 rien qu’à Saint-Fons.
Sur les parkings du site, nous découvrons des centaines de voitures banalisées, et encore plus siglées police, dont certaines semblent avoir connu de très violents chocs, vu leurs états. À travers les rangées, on retrouve même certains véhicules qui ont fait l’objet d’articles dans la presse, comme ce 4x4 visé par un cocktail molotov devant le commissariat de Vénissieux en avril 2023.
A quelques mètres, un vaste atelier chauffé permet aux 40 mécaniciens de mener les réparations, régulièrement importantes. Ce-jour, ils s’affairent à mettre des pneus toutes saisons, d’autres sont à la recherche d’une fuite sur les nouvelles 5008. Sur les douze départements, environ un million d’euros est payé chaque année pour simplement acheter des pièces détachées.
Plus loin, nous découvrons aussi les armuriers qui ont pour mission "le maintien en condition opérationnelle des équipements d’armement". Dans ce bâtiment encore plus sécurisé, plusieurs employés s’occupent des 18 à 19 000 armes fournies aux policiers de la zone.
Sur les établis, des pistolets sont en train d’être huilés, aux côtés des armes lourdes ou des protections balistiques comme les gilets pare-balles et casques. "Nous passons une dizaine de minutes par arme", souffle un armurier. Les munitions, elles, sont directement livrées dans les commissariats ou les brigades de gendarmerie.
Parmi les autres services qui composent le SGAMI Sud-Est, on retrouve par ailleurs la direction de l’immobilier, en lien avec la police, la gendarmerie, la sécurité civile et les préfectures. Concrètement, il s’agit de l’organe qui permet aux fonctionnaires d’avoir des locaux adaptés. Les dossiers sont nombreux, certains connus des Lyonnais comme la rénovation de l’Hôtel de police de Marius Berliet ou la création de la nouvelle CRS 83 à Chassieu pour permettre l’arrivée de 180 fonctionnaires en quelques mois.
À notre rédaction, le patron du service, Eric Borrini, dévoile également qu’il travaille actuellement sur un projet de reconstruction de la base d’hélicoptère de la gendarmerie, à Bron, afin d’accueillir in fine deux engins et non pas un seul comme actuellement. Les premiers coups de pelle sont attendus d’ici 6 mois.
Des tâches parfois insoupçonnées sont aussi réalisées : "Comme la nécessité de réaliser des réunions de copropriétaires en cas de location qui concernent la moitié des sites", explique le patron de la DEL. Ce dernier ajoute que son "budget annuel se situe entre 40 et 60 millions d’euros". Un montant "nécessaire afin de proposer de bonnes conditions pour l’accueil du public, les personnes gardées à vue, et bien sûr les agents".
Autre pierre angulaire du secrétariat général pour l'administration du ministère de l'Intérieur du Sud-Est, la direction des systèmes d’information et de communication (DSIC). Et cette fois, les effectifs de
Lyon ont une compétence nationale. En d’autres termes, les agents ont pour mission d’assurer le bon fonctionnement des réseaux radio des policiers, sapeurs-pompiers, médecins du SAMU, militaires, douaniers ou agents pénitentiaires… Soit un total d’environ 140 000 appareils dont il faut assurer la liaison, via les 18 500 relais dédiés sur le territoire métropolitain.
Parfois, certains canaux peuvent être communs sur plusieurs zones, "comme lorsqu’une opération se déroule en simultanée dans plusieurs villes, ou quand il faut suivre un go-fast sur de longues distances", indique Emmanuel Auguste, chef de centre d'exploitation et de la supervision de l'infrastructure Nationale Partageable des Transmissions Au quotidien, ses équipes sont ainsi notamment chargées de réparer des antennes qui tombent en panne ou chiffrer le réseau. Une perspective est aujourd’hui en réflexion : la réception d’images pour mieux traiter les urgences, par exemple pour les médecins qui souhaiteraient réaliser un bilan médical en live à distance.
Autre compétence dans toute la France, le renvoi d’images des caméras de vidéosurveillance, soit 11 100 flux vidéo à maintenir en état.
Pour mener à bien toutes ces missions, le SGAMI Sud-Est compte sur son patron, Alain Plaindoux, arrivé il y a 18 mois. "Je dis toujours que nous sommes une force de frappe en matière d’appui opérationnel, mais aussi sur le volet de la résilience", assure celui qui est passé par le GIGN, et qui doit désormais permettre à 18 000 personnes rattachées au ministère de l’Intérieur d’avoir ce qu’il faut pour travailler.
Pour cela, le SGMA tente d’ailleurs de recruter face à un manque de bras. Techniciens, ingénieurs en travaux public, mécaniciens, juristes, secrétaires ou menuisiers sont actuellement recherchés.
Cela va faire bientôt un an que le Land Rover Defender a été incendié.
Signaler RépondrePas à dire, très efficace ce service.
https://www.lyonmag.com/article/129416/venissieux-une-voiture-de-police-incendiee-au-cocktail-molotov-sur-le-parking-du-commissariat
Un petit tour par un dico s'impose...
Signaler RépondreExactement, sans les vices et boulons ,bin rien ne tient debout.
Signaler RépondreAlors le gaucho, toujours là dès que ça parle des FDO ?
Signaler RépondrePar contre, pour "boulons et des vices" t'es sûr ? Tu confonds avec toi.
"d’autres sont à la recherche d’une fuite sur les nouvelles 5008"
Signaler RépondreToujours la petite touche Lyon Mag dans les articles. ^^
En bref, c'est juste un site de maintenance, genre un hyper grand garage qui offre que des boulons et des vices de rechange.
Signaler RépondreC'est aussi un truc dans ce style qui va offrir du fric à gogo pour le Ministre de l'économie,merci Bruno .
En revanche, pourquoi la France ne fabrique pas sur son sol les cartouches des armes d'assaut ou de poings des policiers, gendarmes et militaires ?
C'est fabriqué en République tchèque, bien sûr.