Une décision certes symbolique très forte pour toutes les femmes, mais qui est loin de représenter une garantie absolue. Au moment où nous célèbrerons d’ici quelques semaines les 80 ans du droit de vote des femmes en France, la mise en garde de Simone de Beauvoir résonne avec toujours autant de vivacité : "N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique, ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez être vigilantes votre vie durant".
Comme j’ai pu l’observer, à Lyon comme ailleurs, à la question de savoir "êtes-vous féministe ?", la grande majorité des femmes que je rencontre répond fréquemment "oui, un peu". Cette réponse m’a longtemps laissée dubitative. Comment peut-on se sentir seulement "un peu" féministe ?
Pourtant, loin d’appartenir aux néo-féministes, le féminisme est une juste et noble cause.
Après tout, il s’agit simplement d’embrasser la cause des femmes, qui ne représentent non pas une minorité, mais la moitié de l’humanité. Les laisser prendre leur place dans le débat public, dans l’espace public, ni plus, ni moins, ne semble pas une aspiration disproportionnée.
"Féminisme, sororité, bienveillance, parité, débat public", figurent désormais sur la longue liste des termes galvaudés qu’il est urgent de réhabiliter si l’on aspire réellement et honnêtement à un plus juste et meilleur équilibre entre les hommes et les femmes dans notre société, dans la "Cité".
OUI, je l’affirme ici, les femmes ne sont pas encore assez présentes ni suffisamment visibles et audibles dans l’espace et le débat publics.
Nous en avons des traductions concrètes tous les jours. Trop souvent, nous en sommes toujours réduits à identifier les femmes par "la première femme à occuper" telle ou telle fonction, à compter le nombre de femmes dirigeantes, c’est encore plus vrai au CAC40.
Ainsi à Lyon, dans le grand cycle des pionnières, après Julie-Victoire Daubié, la première femme française à obtenir son baccalauréat en 1861, Eugénie Brazier, première femme à avoir obtenu trois étoiles au Guide Michelin en 1933, ou Bernadette Isaac-Sibille, première femme élue maire d’arrondissement en 1983, nous comptons toujours en 2024 notre lot de "première femme à exercer la fonction de" avec la première femme à exercer le poste de Directrice (régionale) de la Banque de France, la première femme Directrice de la centrale nucléaire du Bugey et encore la première femme nommée préfète du Rhône et de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Sans compter toutes celles que l’on écoute trop peu, que l’on dénigre ou que l’on écarte du débat public, à l’instar de la lyonnaise Hélène Duhoo et son projet Métamorphose Lyon qui propose pourtant une véritable vision écologique et d’aménagement apaisé pour la ville et la métropole lyonnaise.
Il reste donc du chemin à parcourir dans de nombreux secteurs ou de multiples fonctions.
Surtout, les femmes doivent accepter de changer d’état d’esprit, de s’investir, de consacrer du temps pris sur autre chose, d’avoir outrageusement de l’ambition. Elles doivent être plus offensives, ne pas laisser leur place ou laisser filer leur chance. Elles ne doivent plus se cacher derrière un nombre incalculable d’excuses, pour mieux regarder passer le train de la vie des autres, ou rester en dehors des sujets qui comptent.
Elles doivent aussi prendre la mesure des combats qui restent sur la table et ne pas tout confondre. Rappelons-nous qu’il existe en 2024 des situations effroyables en matière de droit des femmes. Bien sûr les violences sexistes, sexuelles et/ou intra-familiales faites aux femmes, les traites et des trafics sexuels de femmes, et plus largement, des violences abominables contre toutes les femmes et contre leur liberté -en Afghanistan, en Iran notamment- ou encore l’horreur absolue des viols de masse et des mutilations sexuelles, utilisés contre les femmes comme arme de guerre et de terreur, tels qu’ils ont été récemment perpétrés en Israël, lors de l’attentat du 7 octobre 2023, ou depuis cette date sur les femmes retenues en otage.
Tout cela nous le savons, mais nous n’en parlons pas. A tort.
"Est-ce que nous en faisons trop, ou carrément pas assez ?" Cette question, les femmes se la posent mille fois chaque jour dans presque toutes les circonstances de la vie. Dans leur vie personnelle, familiale, amoureuse, leur carrière professionnelle, leur envie de changement, leur quête de sens, leur féminité et leur relation au féminisme.
Il est temps, en 2024, de revenir à l’essentiel. Reposer les fondamentaux. Selon le Larousse, le féminisme est un "courant de pensée et mouvement politique, social et culturel en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes". En d’autres termes, c’est un sujet qui nous concerne tous.
Le féminisme, nous y voilà. Ce mot pourtant sublime, qui s’est abimé par tant de dérives outrancières ou fourre-tout, pour servir les intérêts des uns (des unes ?) ou par pure ignorance et naïveté des autres, doit retrouver ses lettres de noblesse.
Il nous appartient, femmes ET hommes, de lui redonner toute sa dimension universelle, et ne plus accepter une indignation à géométrie variable, selon les situations, les pays, les époques. Préférons l’action à l’agitation et la cacophonie. Choisissons le pragmatisme sur le dogme ou les idées ficelées. Encourageons les femmes à prendre leur vie en mains, positivement, sans les victimiser, sans les opposer sans cesse aux hommes. Trouvons ensemble les moyens de faire tomber les plafonds de verre, de faire évoluer les mentalités, de participer très concrètement à la vie de la Cité -sur les plateaux TV, dans les conférences, lors des nominations ou désignations de tout ordre. Défendons les femmes lorsqu’elles sont attaquées, et que leurs droits sont bafoués.
Cessons les réclamations et les revendications. C’est plus que jamais "l’heure des femmes" pour reprendre le nom de la célèbre émission de Ménie Grégoire. L’heure d’être audacieuses. Soyons dignes des combats de nos mères et de nos grand-mères. Nous en avons aujourd’hui l’obligation, pour toutes celles qui sont encore empêchées.
Alexandra Carraz-Ceselli
Professionnelle des médias et des politiques publiques.
Fondatrice de L’équipe des Lyonnes, pour encourager les femmes à prendre leur place dans le débat public
Principe de réciprocité dans la bêtise et la stupidé, si je comprends bien il faut vous indemniser lorsque nous avortons, allons y gaiement on va pousser le truc plus loin encore, les femmes vont demander a être indemnisée car « votre activité manuelle » est un génocide et le sacrifice des enfants qu’elles n’auront pas. Plus sérieusement je préfère penser que votre réponse est du second degrés c’est moins traumatisant que de penser que vous êtes sérieux dans votre obsession de contrôler le corps des femmes, vos testicules mon utérus chacun sa liberté son corps le votre n’appartient qu’à vous. Bien a vous 😘
Signaler RépondreLes femmes au foyer vivent un véritable enfer, c'est bien connu ! A partir du moment où elles ne contrôlent pas l'argent du couple, le mari est forcément pervers, méchant. Eh bien, mes grands-parents fonctionnaient comme ça et ils ont été très heureux !
Signaler RépondreD'autre part, on peut s'épanouir intellectuellement en dehors d'un job ! Quand on est femme au foyer, on a le temps de lire dans la journée, ce qui n'est pas le cas en entreprise.
Les femmes reviendront au foyer car le monde du travail est de plus est plus violent et avec l'automatisation des tâches, des tas de métiers vont disparaître de toute façon...
Bref, on enfonce des portes déjà grandes ouvertes. Quel combat ! Il a dû être éreintant !
Signaler Répondrea quand la reconnaissance des droits des pères. pour faire un enfant il faut être deux. par contre une seule des deux personnes décide. les femmes devraient dedommager le père pour l'enfant qu'il n'a pu avoir ce qui serait légitime pour l'égalité des droits.
Signaler RépondrePas d’accord j’en connais un paquet de femmes âgées qui n’avais pas l’autonomie financière pour dire a leurs maris violents, ou pervers ou manipulateurs d’aller se faire voir, elles subissaient, travailler éduquer mes enfants ne fait pas de moi un mec avec un utérus, croyez le ou non je m’éclate dans mon job, intellectuellement très stimulant travailler gagner mon salaire, dépenser MON argent sans être obligée de me justifier fait de moi une personne complète, votre mamie de 85 ans elle vit avec la moitié de la retraite de son mari qui ça se trouve l’a emmerdé et lui a pourrit la vie pendant des décennies. On a le droit d’être mères, femmes, épouses, copines amies, je n’ai pas fait des études pour rester cloitré dans ma cuisine, celles qui préfèrent rester chez elles ont tt mon respect c’est un choix, et puis j’en connais qui ne bossent pas et sont les premières a se « débarrasser » des momes super tôt a la crèche ou a l’école plus cantine a midi, votre vision sur le rôle des femmes des meres à revoir.
Signaler RépondreOui, par exemple les hommes déconstruits comme le préconise S.ROUSSEAU devraient être payés comme une femme maintenant, mais ne pas augmenter les femmes ;-)
Signaler RépondreÇa plairait au MEDEF et à nos dirigeants actuels...
Et pour le porte-monnaie des femmes ? Aucune idée ? Aucune proposition ? Revenons à l'essentiel.
Signaler RépondreTuer un enfant dans le ventre de sa maman est un droit sacré !
Signaler RépondreOn marche vraiment sur la tête.
Inversion totale des valeurs !
Le mal devient le bien et le bien devient le mal.
En 2024, le combat consiste à faire comprendre aux femmes qu'elles ne sont pas des hommes avec un utérus et qu'elles ont des responsabilités spécifiques !
Signaler RépondreEst-ce qu'une femme de 85 ans se retourne sur sa vie en se disant qu'elle est fière d'avoir fait une belle carrière professionnelle et d'avoir gagné plein de fric ? Il me semble plutôt que la fierté est d'avoir fait une belle famille avec des enfants bien éduqués, c'est autrement important !!
Ce texte est une compilation de propos convenus : aucune réflexion sur le rapport à la maternité, à la féminité. Les femmes veulent être des hommes, c'est dommage !
Signaler RépondreNotre droit a l’IVG n’était pas en danger, par contre a quand a travaille égale salaire égale ? A quand la fin de la discrimination et du blocage dans l’évolution de notre carrière parce que nous avons le grand tort de faire un ou 2 enfants ? ça c’est un réel combat a mener, l’IVG sacralisée c’était un combat facile puisque nos mères avaient lutté pour, lorsque j’ai vue le cinema des élues a pleurer a s’étreindre pour un combat qu’elles se sont attribuées j’ai trouvé ça pathétique, les memes pseudos féministes qui valident l’enfermement des femmes et l’effacement physique, qui cautionnent l’horrible concept de pudiques et impudiques, pffff pas de quoi se faire mousser, petites joueuses de combats de pacotilles qui ne fait « pas de vagues ».
Signaler RépondreOn n’entend plus qu’elles. On ne voit plus qu’elles, je veux avorter. C'est mon corps. J’ai été violee à 6 ans par mon pépé et agressée sexuellement par mon mari et son chien
Signaler Répondrec'est sur qu'avec des femmes du genre tiphaine D tu as envi d'être féministe
Signaler RépondreBel article …. juste le titre pas très … bienveillant !
Signaler RépondreAmoureux
La France a toujours été gouvernée par le machisme , par ce désir de la volonté réelle de mettre toujours la femme au second plan.
Signaler RépondreCette France, depuis quelle porte ce NOM LÀ, bin n'a jamais eut le courage de mettre à l'honneur les femmes, même d'exception !
Parole de Marie Curie!
La V ème République, tout comme les précédentes, ont toujours préférées la SPA plutôt que nos mères, sœurs et filles.