Un évènement de trois jours, d'ampleur internationale, qui reste gravé dans la mémoire des catholiques lyonnais, qui attendent patiemment qu'un chef de l'Eglise revienne un jour entre Rhône et Saône.
Quand en 1983, à l'occasion de la venue du pape Jean-Paul II à Lourdes, le cardinal et Primat des Gaules Albert Decourtray lui a proposé de venir à Lyon, il n'a pas hésité. Car Lyon a toujours été une ville dynamique sur le plan religieux, avec de nombreuses associations et écoles catholiques. Par ailleurs, le souverain pontife voue un véritable culte à la Vierge Marie et a une profonde admiration pour le curé d'Ars.
Le maire de l'époque, Francisque Collomb, a également facilité l'organisation du déplacement, acceptant notamment que Jean-Michel Jarre donne un concert qui fit de l'évènement un rendez-vous populaire au-delà d'un simple rassemblement de catholiques.
Pour préparer la venue du pape, la sécurité était évidemment un enjeu central. Car Jean-Paul II avait déjà été victime en 1981 à Rome d'un attentat qui avait failli lui coûter la vie. Et à l'époque, beaucoup rappelaient les prédictions de Nostradamus selon lesquelles "un pape célèbre mourra assassiné entre trois fleuves". Le beaujolais n'a visiblement pas suffisamment coulé car le pape polonais est rentré à Rome sans la moindre égratignure.
Le vrai danger ciblé par les autorités, c'était le terrorisme. Paris avait été frappé par des attentats en septembre 1986. D'où le dispositif exceptionnel débloqué par le gouvernement à Lyon : 10 000 policiers, port de badges obligatoires pour toutes les personnes devant approcher le pape, interdiction pour les avions de survoler Lyon...
Seuls les hélicoptères étaient encore autorisés, moyen privilégié par Jean-Paul II pour se déplacer sur de longues distances, tandis que la papamobile et des voitures du ministère de l'Intérieur étaient fournis pour les courts déplacements.
Accueilli par Mitterrand, raccompagné par Chirac
Jean-Paul II est arrivé le samedi 4 octobre 1986 à l'aéroport de Lyon-Satolas. Sur le tarmac, plusieurs personnalités de premier rang, à commencer par le Président de la République François Mitterrand, le cardinal Lustiger, de nombreux évêques et le cardinal lyonnais Decourtray. Ce dernier était le seul à monter dans l'avion pour accueillir directement le souverain pontife.
La première étape de la visite du pape fut l'amphithéâtre des trois Gaules sur les Pentes de la Croix-Rousse, où en 177, une dizaine de chrétiens, dont la fameuse Blandine, avaient été livrés aux taureaux par les Romains. Tous les représentants des églises chrétiennes de Lyon étaient présents et ont lu un texte : l'église arménienne, l'église orthodoxe grecque, l'église réformée de France...
Jean-Paul II s'était alors mis à genoux pour prier devant une croix dédiée aux martyrs, tout en baisant le sol où des fleurs rouges avaient été déposées. Le pape avait ensuite lu un texte qui avait marqué les esprits puisqu'il avait interpellé les fidèles : "Chrétiens de Lyon, de Vienne et de France, que faites-vous de l'héritage de vos glorieux martyrs ?"
C'est en hélicoptère qu'il avait poursuivi son voyage pour rejoindre Eurexpo à Chassieu où l'attendaient plus de 350 000 fidèles, et 500 millions de téléspectateurs pour une messe télévisée de deux heures.
Jean-Paul II y a béatifié le père Antoine Chevrier, un Lyonnais qui avait fondé le mouvement du Prado au XIXe siècle dans le quartier de la Guillotière et qui avait consacré sa vie aux pauvres. Il avait demandé aux fidèles de suivre son exemple en aidant à leur tour les chômeurs et les immigrés.
La visite lyonnaise continuait avec le séminaire de Saint-Irénée à Francheville où il logeait durant son séjour. Jean-Paul II a dormi dans l'appartement d'ordinaire réservé à l'archevêque de Lyon lorsqu'il participait à la retraite des prêtres chaque année au mois d'août.
Au régime depuis l'attentat de 1981, le pape polonais mangeait simplement, faisant attention aux plats trop gras. Ses repas pris à Francheville ne duraient donc pas plus d'une demi-heure. Puis il demandait à rester seul dans sa chambre pour se reposer et relire ses discours.
Le dimanche 5 octobre, il s'était rendu en Saône-et-Loire, à Paray-le-Monial, puis au stade de Gerland à Lyon où il a passé la soirée avec plus de 50 000 jeunes après avoir effectué un tour de piste en voiture pour les saluer. Le discours du Saint-Père avait fait un tabac à l'époque, il serait mal vu aujourd'hui puisqu'il avait exhorté les jeunes Lyonnais à se marier, à lutter contre l'avortement, la drogue et la prostitution. Jean-Paul II avait déclenché une ola dans le stade, pas encore habitué aux grands exploits de la part de l'Olympique Lyonnais.
La journée se terminait à la basilique de Fourvière où, depuis le balcon, le pape bénissait Lyon. Les catholiques avaient pour l'occasion garni les rebords de leurs fenêtres de lumignons, comme pour le 8-Décembre.
Puis, Jean-Michel Jarre pouvait donner son concert. Sur une scène installée devant le palais de justice, et avec un jeu de lumière dont il a le secret, l'artiste lyonnais régalait des centaines de milliers de personnes sur les quais.
Le lundi, toujours à un rythme effréné, Jean-Paul II se rendait dans le Beaujolais pour rendre hommage au curé d'Ars, puis à Annecy pour célébrer saint François de Sales. Puis il concluait son séjour par une rencontre avec des étudiants et des enseignants de la faculté catholique, un échange avec le grand rabbin Richard Wertenschlag et une visite au Prado de la Guillotière.
Pour son départ, toujours à Satolas, c'est le Premier ministre Jacques Chirac qui est chargé de prononcer un discours qui rend hommage au combat de Jean-Paul II pour les droits de l'Homme. Le pape lui rétorquait que les Français avaient de la chance de vivre dans un pays qui respecte la liberté religieuse, tout en lui souhaitant que les attentats terroristes les épargnent.
La visite aura donné au diocèse de Lyon un exemple à suivre, notamment en développant davantage le dialogue interreligieux, et en incitant les prêtres à sortir de leurs églises pour aller à la rencontre des pauvres et des jeunes de banlieue, comme le faisait déjà Christian Delorme, le curé des Minguettes.
Jean-Paul II n'oubliera pas Lyon et suivra ensuite avec attention la nomination des successeurs de Mgr Decourtray.
Une statue à son effigie trône désormais sur l'esplanade de Fourvière depuis 2011.
qui se deplaçait en aquarium!!
Signaler RépondreAutrement dit, si les autres confessions ont plus d'adeptes, c'est parce que leurs prières sont dans une autre langue qu'ils ne comprennent pas. Dès qu'ils comprennent ils s'enfuient ?
Signaler RépondreVive la concorde laïc et la paix commune.
Ce n'est pas la peine de comprendre le latin pour assister à la messe tridentine ! Les fidèles utilisent un livre de messe (un missel), qui comporte le texte en latin avec la traduction en regard. De plus, la messe n'est pas entièrement en latin : la prédication est en français !
Signaler RépondreLa messe traditionnelle en latin est à portée de tout le monde ! C'est la messe qui était dite depuis des siècles dans toutes les églises du monde jusqu'en 1969, date à laquelle Paul VI a eu la « brillante » idée d'instaurer une messe en langue vernaculaire. Les boomers ont connu la messe de Saint-Pie V dans leur enfance. S'ils étaient capables de suivre, alors leurs descendants aussi…
Les chiffres parlent d'eux memes, mais de nos jours combien de personnes comprennent le Latin ?
Signaler RépondreLe bilan du concile Vatican II (1962-1965) et de la messe en français (1969) : actuellement, 2 % des Français vont à la messe tous les dimanches (contre 25 % en 1965) et moins d'un tiers des enfants sont baptisés (contre 95 % en 1965, source : l'historien Guillaume Cuchet, « Le catholicisme a-t-il encore de l'avenir en France ? »).
Signaler RépondreJean-Paul II, qui est décédé en 2005, n'a rien fait pour corriger le tir ! La France est dans un état de déchristianisation avancé, à part ça tout va bien…
...,autre aura et charisme que l’actuel communiste François
Signaler RépondreProbablement le meilleur Pape de l'histoire de la Chrétienté. Il a par son humanisme et sa bonté naturelle apporter la concorde entre les différentes confessions religieuses. Avec ce Pape, l'Église a poursuivi la mise en œuvre du concile Vatican II, par le développement de la réflexion collégiale (assemblées du synode des évêques), et mis en valeur la démarche de repentance (Jubilé de l'an 2000). Jean-Paul II a réaffirmé la doctrine à travers un nouveau catéchisme et quatorze encycliques.
Signaler RépondreLe lundi, toujours à un rythme effréné, Jean-Paul II se rendait dans le Beaujolais pour rendre hommage au curé d'Ars,..
Signaler RépondreAh ben voilà qu'Ars n'est plus dans les Dombes mais dans le Beaujolais ! Première nouvelle !
Sinon, le concert de Jean-Michel Jarre était gratuit et effectivement il fallait être sur les quais de Saône, face à Fourvière, si ce n'est face au palais de justice...
Et ben moi j étais sur les quais et j'en garde un très bon souvenir (j'étais jeune ok)... Pour le papa rien à cirer
Signaler RépondreJean-Paul II n'est pas saint. C'est un traître à Jésus-Christ ! Il a embrassé publiquement le Coran le 11 mai 1999 : la photo circule dans tous les pays musulmans, on la trouve facilement sur Internet…
Signaler RépondreCatholiques hystériques qui ont tout cassé, brulé, agressé les forces de l'ordre ......
Signaler RépondreAh mince, je me suis trompé de religion .....
mais il est mort en 2005 ...
Signaler RépondreD'un autre point de vue on peut dire que le gourou catholique rends hystérique des centaines de milliers d'adeptes fanatiques.
Signaler Répondrenous voila rassurés ; et après ?
Signaler RépondreJ'avais connu un curé a paris
Signaler RépondreJ'ai croisé cette personne dans le métro de Lyon un samedi. Elle allait voir Pape.
grosse arnaque ; vous aviez payez ?
Signaler RépondreJe me rappel le concert du Pape à Lyon, avec jean Michel Jarre. Grosse arnaque. A moins d'être sur les quais de Saône on voyait rien.
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