1ère circonscription (ouest et sud de la ville de Lyon) : Anaïs Belouassa Cherifi (Nouveau Front Populaire) dispose d'une armée de militants dans cette circonscription. L'ancienne radicale de gauche passée à LFI et à l'organisation de campagnes présidentielles se donne à fond. Elle est fort bien accueillie en quartier populaire. Cette circonscription, qui aurait pu être attribuée au PS, n'a pas été réclamée. Cette dynamique et sympathique habitante du 8e arrondissement depuis une dizaine d’années a de fortes chances de rentrer à l’Assemblée nationale. Mais il ne faut pas mésestimer Thomas Rudigoz, le très implanté sortant Renaissance, se battra jusqu’au bout pour garder son siège. Il a réussi à faire inscrire in extremis la dissolution des associations d'extrême-droite dans le Vieux-Lyon. En attendant que celles-ci réapparaissent sous de nouveaux noms.
2e circonscription (Duchère, Vaise, Croix-Rousse, nord de la Presqu’ile) : Après les spéculations pour savoir quel rôle n'ont pas joué les négociateurs du PS et quel rôle ont joué les Verts, place à la campagne. Boris Tavernier (Nouveau Front Populaire) est un casting parfait pour cette circonscription et dispose lui aussi de bataillons très motivés. Cette figure très appréciée des questions alimentaires en quartiers populaires, issu de la société civile, soutenu au sein du Nouveau Front Populaire se démène partout, de fêtes de quartiers en manifestations contre l'antisémitisme ou soirées culturelles. Une question va se poser : va-t-il, alors que c'est la première fois qu'il se présente à une élection, l'emporter au 1er ou 2e tour ? Un cas rare à Lyon. Mais Loïc Terrenes (Renaissance) se battra jusqu'au bout pour exister.
3e circonscription (Guillotière, Jean Macé, Monplaisir, Préfecture) : L’écologiste Marie-Charlotte Garin (Nouveau Front Populaire - sortante), jeune star charismatique de la gauche lyonnaise, est en excellente position pour conserver son siège, soutenue par d'impressionnants bataillons militants. Il est tout à fait probable qu'elle puisse tenter une victoire au premier tour, un cas pas survenu depuis des décennies à Lyon... et qui a toujours été réalisé par un élu de droite. Sera-t-elle la première ?
4e circonscription (Lyon 6e et une partie du 3e) : La sortante Anne Brugnera (Renaissance) part favorite dans une circonscription à la sociologie favorable. Pour maximiser ses chances, la candidate macroniste préfère mettre en avant Gabriel Attal plutôt qu'Emmanuel Macron. À moins qu'il ne s'agisse d'une rancune pour cette dissolution brutale ? En tout cas, la socialiste Sandrine Runel, soutenue par Raphaël Glucksmann, bien que dans une circonscription loin d'être la plus facile pour le Nouveau Front Populaire, pourrait faire le meilleur score de l'histoire de la gauche dans cette circonscription. Et qui sait, rentrer mettre un peu de rose à l'assemblée.
5e circonscription (Caluire, Monts d’Or, Val-de-Saône) : Sasha Bitoum (RN), illustre inconnue dont le visage est remplacé par celui de Bardella sur ses affiches, pourrait tenter de surfer sur la vague nationaliste. Le socialiste Fabrice Matteucci (Nouveau Front Populaire), qui avait créé la surprise en 2022 en arrivant au second tour, fait une campagne dense et reçoit de forts soutiens. Mais Blandine Brocard (MoDem) part quand même largement favorite au vu de la sociologie de la circonscription. Bastien Joint (LR), bien qu'il bénéficie de larges réseaux dans la circonscription, risque de ne pas passer le premier tour.
6e circonscription (Villeurbanne) : L’insoumis Gabriel Amard (Nouveau Front Populaire - sortant) et son armée de militants motivés devraient retrouver l'assemblée nationale. Tractages, porte à porte, barbecue-football, le député se multiplie pour le Nouveau Front Populaire avec le soutien du maire socialiste de Villeurbanne Cédric Van Styvendael. Va-t-il se retrouver au second tour face au RN ? Peut-être. Ou alors face à Jean-Paul Bret (PS dissident). L'ancien maire de Villeurbanne reproche au maire actuel, Cédric Van Styvendael, de préparer le basculement de ce fief socialiste vers Mélenchon. La majorité présidentielle n'a pas mis de candidat en face de Jean-Paul Bret, pourtant peu suspect d'affinités macronistes. Le LR Marc Fraysse, malgré sa forte notoriété dans de nombreux cercles lyonnais, risque de faire les frais de la situation.
7e circonscription (Rillieux, Vaulx, Bron) : Aux européennes, LFI est devant le RN, suivi des macronistes puis des socialistes. Abdelkader Lahmar (Nouveau Front Populaire) risque de se retrouver face à l'illustre inconnu et inactif Cédric Pignal (RN). Le sortant Alexandre Vincendet (LR passé à Horizons) reste fortement implanté et a prouvé sa capacité de résilience. Attention aussi aux horaires de bureaux de vote : Bron et Rillieux La Pape fermeront plus tôt qu'aux européennes tandis que Vaulx-en-Velin gardera les mêmes horaires que d'habitude. Est-ce parce que les électeurs de gauche votent plus tard que les autres ? Ou parce qu'on manque d'assesseurs pour toute la journée ?
8e circonscription (Nord-ouest lyonnais, Ecully, Lentilly l’Arbresle, Tarare) : Nathalie Serre (LR - sortante) prend des positions réactionnaires sur l'avortement. Anne Reymbaut (Nouveau Front Populaire) a déjà créé la surprise en remportant avec son ami Ludovic Cherpin un fief de la droite aux municipales partielles. Mais cette socialiste modérée risque d'avoir fort à faire. Surtout que le RN a fait de gros scores dans la circonscription et que la dernière fois c'était le macroniste Despras, de nouveau candidat, qui était arrivé en finale.
9e circonscription (Villefranche, Beaujolais) : Le RN est largement devant les macronistes aux européennes suivi par le PS. Patrick Louis, ancien villiériste, est un des rares candidats de France à bénéficier de l’étiquette RN ET Reconquête et pourrait s’emparer de cette circonscription, qui est une de plus menacée par la montée de l’extrême-droite avec la 13e circonscription. Jean-Henri Soumireu-Lartigue (Nouveau Front Populaire), qui a prononcé un excellent discours l'autre jour sur l'agriculture, a du pain sur la planche pour éviter un duel droite-RN qui se profile.
10e circonscription (Brignais, Chaponost, Saint-Genis-Laval, Millery…) : Thomas Gassilloud (Renaissance - sortant), spécialiste des questions de défense, combattra pour son mandat avec fermeté. La socialiste Michèle Edery, qui était allée en finale la dernière fois, a dû laisser sa place à une autre socialiste, Florence Perrin. Qui devra se battre avec courage face à un sortant très implanté et à une extrême-droite forte.
11e circonscription (Givors et sud-ouest lyonnais) : LR dispose d'un ticket officiel constitué de la brillante étudiante en sciences politiques Cindy Ferro et de ce vieux loup de mer qu'est le sympathique Renaud Pfeffer. Mais aussi d'une dissidence avec Alexandre Humbert-Dupalais (qui bénéficie du package Ciotti LR-RN). Le communiste Abdel Yousfi représente le Nouveau Front Populaire. Quant au sortant Jean-Luc Fugit (Renaissance), spécialiste des questions d'énergie, il aura fort à faire pour conserver son siège.
12e circonscription (Tassin, Sainte-Foy, Oullins, ouest lyonnais) : Tout ce que la métropole de Lyon comporte de verts se concentre sur la possibilité de conquête de la circonscription par l’écologiste Lucie Gaillot Durand (Nouveau Front Populaire). Les verts ne sont pas seuls puisque nombreux sont les socialistes, insoumis, communistes ou non encartés à la soutenir. Un meeting où elle a invité l'économiste Mickael Zemmour a réuni un public très large pour cette médecin très investie contre les polluants éternels. En face, Cyrille Isaac-Sibille (MoDem - sortant) semble parfois un peu seul. Quant au RN, n'oublions pas qu'il est arrivé en tête aux européennes sur cette circonscription.
13e circonscription (Décines, Meyzieu, est lyonnais) : Tiffany Joncour (RN) part en favorite dans une circonscription où les scores du parti d'extrême-droite sont très forts. Victor Prandt (Nouveau Front Populaire, proche d'Aymeric Caron) essaie d'exister dans ce qui s'annonce comme un duel de dames entre la candidate RN et la sortante Sarah Tanzilli (Renaissance). Si cette dernière fut bien plus active au parlement et moins tournée sur les seules questions d'Arménie que Danièle Cazarian, qui fut son employeuse et députée macroniste précédente de la circonscription, elle aura fort à faire pour sauver son siège.
14e circonscription (Vénissieux, St-Fons, une partie de St Priest) : La force tranquille d'Idir Boumertit (Nouveau Front Populaire - sortant) devrait faire des merveilles dans une circonscription riche en grandes gueules. Il devrait pouvoir se défaire de Cédric Mermet (RN), habitant hors de la circonscription, seul rival notable pour lui.
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Romain Blachier
Monsieur Blachier, le donneur de leçon , ciblant et critiquant la gauche quand il était possédé par son gourou MAcron !!
Signaler Répondreil n'a pas suivi Caseneuve ou autres dissident socialiste de droite ?? bizarre
Donc en gros toutes les circonscriptions relatives à Lyon Intra muros, hormis la 4ème, vont être gagnées haut la main par le NFP et... c'est dans ces mêmes lieux que les sympathisants du NFP vont tout casser... (si, si, même notre Maire perché en a conscience, c'est dire !...)
Signaler Répondreça en dit long sur la nouvelle sociologie de Lyon (et de toutes les grandes métropoles) et son comportement.
Lyon est une ville de bobos , un peu d'excitation avec le NFP et ils retourneront dans les "bistrots" boire leur bières artisanales leur vin à 6.5 le verre ...bref le quotidien
Signaler Répondremerci pour cet excellent billet
Signaler RépondreLe laquais de la gauche fait la liste de ses félons antisémites qui vont prendre une raclée aux prochaines élections, parfait !
Signaler RépondreDans la 5ème circonscription, votez NUPES pour faire barrage à une députée réactionnaire et inactive dont plus personne ne veut !
Signaler Répondredroite pardon (faute de frappe)
Signaler RépondrePas du tout. Sous l'élection de 1986 il y avait la proportonnielle.
Signaler RépondreC'est après la victoire de la droute la même année que Pasqua a redécoupé via la loi no 86-1197 du 24 novembre 1986
Et depuis personne n'y a touché concernant le Rhône.
le découpage actuel des circonscription date de 86 lorsque Mitterrand a porté le nombre de députés de 491 a 577 ; Raymond Barre a été député de 81 a 2002
Signaler RépondreLa 1ere, qui couvre la moitié de la ville, est aussi assez particuliére
Signaler RépondreIl me semble que vous évoquiez dans l'émission politique de Lyon Mag le fait que la 4ième circonscription avait été découpée sur-mesure de manière à assurer l'élection de Raymond Barre.
Signaler RépondreSerait-il intéressant de revenir sur la genèse des différentes circonscriptions, ou bien, à une ou deux fantaisies près, sont-elles toutes construites suivant les mêmes règles ? (nombre d'inscrits ?)
Merci en tout cas de nous permettre de suivre localement ces élections, même si je me surprends à être nostalgique de l'époque du cumul des mandats, où il me semble que l'on votait encore pour des individus qui avaient cheminé, alors qu'aujourd'hui, on nous demande de voter pour de parfaits inconnus (pour ne pas dire "invisibles" dans le cas du RN) se contentant de suivre aveuglement des consignes.
Une pensée pour Jean Poperen. ;-)