C’est la première fois de l’histoire de la Ve République que notre département comporte autant de députés de gauche.
Une progression de trois députés en 2 ans. Et des confirmations. Inconnue il y a 3 ans, Marie-Charlotte Garin est devenue une figure majeure de la gauche lyonnaise et est la première femme élue au premier tour d'une élection de l'histoire de la ville.
Et la superbe victoire de la socialiste Sandrine Runel, dans une circonscription normalement impossible à gagner, qu’elle aura dû aller arracher aux négociations nationales et locales, pas toujours désireuses de laisser de l’espace au PS local, bouleverse sans doute de nombreux calculs de certains caciques.
Et, ajouté au score de Raphaël Glucksmann, rebat les cartes à gauche. De même que le score du socialiste parti en dissidence du NFP, Jean-Paul Bret, face au candidat officiel Gabriel Amard, a dû poser des questions dans le monde politique de Villeurbanne.
Côté LFI, on peut se féliciter que le jeu des accords et de la bonne implantation de la gauche fasse du mouvement de Jean-Luc Mélenchon le premier parti en nombre de députés du Rhône. De quoi lorgner sur plusieurs mairies dans les années qui viennent, avec des bataillons immenses de militants.
À l’inverse, les Républicains connaissent un bas historique : ils ne comptent plus qu’un député dans tout le Rhône, là où il y a vingt ans ils trustaient tous les sièges ou presque, faisant par exemple 4 députés sur 4 à Lyon.
Dans la 8e circonscription (Écully, Tarare, Lentilly, Thizy-les-Bourgs…), la sortante Nathalie Serre, arrivée 4e au premier tour (là où la droite gagnait dès le premier tour avant qu’elle se présente), s’est pourtant accrochée jusqu’au bout, permettant, comme dans une trentaine de territoires de France où la droite a refusé mordicus de se retirer alors qu’ils étaient arrivés loin derrière, de faire élire un député RN.
Nathalie Serre aura réalisé l’exploit d’avoir perdu un siège imperdable pour la droite. Et ajouté le déshonneur à la défaite. Sans doute ira-t-elle se consoler dans quelque association anti-avortement, elle qui s’oppose au droit des femmes de choisir ?
À l’inverse, le député LR du Beaujolais, Alexandra Portier, n’a dû sa réélection face à l’imposante figure de la droite radicale lyonnaise, Patrick Louis, qu’au bon report du socialiste Jean-Henri Soumireu, qui lui s'est désisté.
À Lyon, l’édile LR du 2e arrondissement, Pierre Oliver, aura beaucoup à faire pour reconstruire son parti, il n’y a pas si longtemps incontournable dans notre cité. La méthode Coué de la fédération, d’expliquer que tel ou tel candidat(e) hors sol est génial(e), a ses limites…
Deux RN ont été élus pour la première fois dans un département où l’extrême-droite est plus connue pour ses groupes violents que pour ses bons résultats électoraux. Là où, plus qu’ailleurs, le RN ou le FN ont souvent des liens avec des groupes bien plus radicaux.
Madame Joncour, la responsable départementale, s’était choisie la circonscription la plus prometteuse pour son parti, à cheval entre Saint-Priest et des territoires comme Colombier-Saugnieu. Là où depuis bientôt 30 ans un député est promis à son parti, puisqu’en 1997 la socialiste Martine David gagnait face à un FN déjà haut. Aucun moyen n’était négligé puisque le local de campagne central pour le Rhône était installé dans un lieu discret de la circonscription. Et à la fin, Madame Joncour, une des seules candidates RN à avoir un peu fait campagne sur le terrain, rejoint l’Assemblée nationale.
À l’autre bout du département, un autre RN, monsieur Gery, passait une bonne journée. Après s’être marié à midi, il devenait député le soir. Et pouvait remercier Madame Serre, dont nous avons déjà parlé, élue LR sortante qui s’était maintenue, mais aussi le macroniste Dominique Despras, qui après avoir essayé de se maintenir, refusait, contrairement à d’autres, de choisir entre la sociale-démocrate Anne Reymbaut et le RN Gery.
Avec 2 MoDem et 2 Renaissance, la majorité présidentielle se réduit encore. Pour mémoire, en 2017, pas moins de 12 députés macronistes étaient élus. En 2022, seulement sept. Au contraire de Thomas Gassilloud et Blandine Brocard, le couperet n’est pas passé loin pour Cyrille Isaac-Sibille, qui a paru souvent seul devant l’élan militant autour de l’écologiste Lucie Gaillot-Durand. Et si Irigny, Sainte-Foy et La Mulatière ont apporté des voix massives au macroniste, Oullins-Pierre-Bénite, malgré la fusion décidée par les élus LR locaux afin de tenter de contrer la gauche aux municipales, semble à portée de basculement en 2026 si on se fie aux résultats des législatives.
Côté Givors et sud-ouest lyonnais, Jean-Luc Fugit, spécialiste reconnu des questions d’énergie, pouvait savourer sa victoire. Mais les choses auraient pu tourner autrement si la droite locale ne l’avait pas en partie soutenu via l’appel déterminé du très apprécié maire LR de Mornant, Renaud Pfeffer. Si le Nouveau Front Populaire avait investi le populaire premier magistrat de Givors, Mohamed Boudjellaba. Si le RN avait investi un candidat plus implanté dans le territoire que l’avocat parisien Alexandre Humbert-Dupalais, qui avant de reprendre son TGV a prévenu LyonMag qu’il nous attaquerait si on disait du mal de lui. Jean-Luc Fugit a même joué avec le feu entre les deux tours en se moquant un peu trop de certains de ceux qui, à droite ou à gauche, lui ont apporté leur soutien. Il est en tout cas réélu.
Par contre, à Lyon, c’est le désert. Les macronistes avaient fait grand chelem en 2017. Ils n’étaient plus que deux, deux ans plus tard. Ils sont zéro aujourd’hui, laissant la majorité présidentielle sans chef et certains trolls polluant l’internet lyonnais de leurs insultes sans emploi. Qui pour porter la parole présidentielle en 2026 aux municipales ?
L’un des deux député(e)s battus, Thomas Rudigoz ou Anne Brugnera ? David Kimelfeld a définitivement de son côté rompu avec les fausses promesses sociales-démocrates du Macron de 2017 et a soutenu la gauche. Alors qui ? Loïc Terrenes, qui certes, a lourdement perdu dans une circonscription pas facile, mais a eu le mérite d’y aller ? Avec quels militants quand on croise de nombreux anciens macronistes qui militaient il n’y a pas six mois, votant pour la France Insoumise (!) aux européennes ?
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Romain Blachier
c'est qui les blacks c...rds?????
Signaler RépondrePour le reste je pense avoir été plus souvent confonté aux questions urbaines à La Duchere que vous derriere votre clavier er votre pseudo depuis votre jolie maison de l'ouest lyonnais.
Celui qui parle de la violence ponctuelle de l'ultra droite et ignore les antifas et blacks connards qui partent de son fief la guill pour aller charger la rue de la Barre il n'est même pas pathétique; il ignore que notre résistance à toutes les lois sera exceptionnelle.
Signaler RépondreVous me prêtez bien des pouvoirs comme celui de vouloir à moi tout seul étouffer votre parti alors que même votre ami Hanouna, autrement plus puissant que moi, n'arrive pas à étouffer le NFP... Souffrez que, loin de votre bulle d'entre soi, tout le monde n'apprécie pas Bardella.
Signaler RépondreDésolé que nous nous soyons pas sur cnews à tresser des des couronnes aux fachos
Signaler Répondreje comprends que vous vous cachiez derrière un pseudo pour écrire des choses comparant vos députés à des objets de cavité mais ce n'est pas fulgurant. c'est même faible au vu des moyens déployés par monsieur bolloré...
Signaler RépondreLe RN a fait 36% dimanche dernier, 34% aux dernières élections européennes, loin devant le NFP.
Signaler RépondreMais il se retrouve avec 140 députés.
C'est encore trop pour Monsieur Blachier, qui entend étouffer dans l'oeuf cette expression électorale insoutenable a ses yeux. A défaut de dissoudre l'assemblée, il souhaiterait peut être dissoudre l'électorat ?
La machine à cirer les pompes du NFP est en route.
Signaler RépondreDu coup vous prenez le temps de choisir un pseudo et de commenter un article que vous trouvez sans intérêt ? Curieux
Signaler Répondre2 députés RN dans le Rhône, on appel ça la démocratie m.blachier, mais vous vous essuyez royalement les pieds dessus
Signaler Répondreune progression fulgurante m. blachier, ça fait mal par ou ça passe ???
Vous écrivez le même commentaire sous chacun de ses articles. Au bout d’un moment…
Signaler RépondreJe ne connais pas ce Romain Blachier , mais au vu de ses propos , il m'a l'air un peu " cul-cul la praline lyonnaise " !! Faut qu'il descende de son petit nuage rose et qu'il ouvre grand ses petits yeux !!!!
Signaler Répondreaucun intérêt , Next!
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