Au XVIIe siècle, Lyon est une ville de 50 000 habitants et qui se développe économiquement grâce à la soie et à la banque. C'est la fin d'une période difficile marquée par la perte d'influence des foires de Lyon qui avaient décliné à partir de 1562, après l'occupation des protestants.
Une autre évolution se dessine à Lyon avec l'opposition qui disparaît progressivement entre la Presqu'île, où vivent essentiellement des pauvres, et le Vieux Lyon réservé aux riches. La ville commence à s'étendre au sud de la Presqu'île.
Lyon n'est plus autonome par rapport au pouvoir royal depuis l'édit de Chauny signé en 1595 par le roi Henri IV. C'est l'intendant nommé par le roi qui détient le vrai pouvoir politique car il contrôle la police, la justice et les finances.
L'édit de Chauny avait réduit les pouvoirs du Consulat en faisant passer le nombre de consuls de 15 à 5 : quatre échevins et un prévôt des marchands, élus tous deux ans par les bourgeois lyonnais, avec un droit de veto du roi. Le Consulat a un rôle qui se limite aux opérations d'urbanisme et à l'organisation des fêtes pour les visites du roi ou de personnages prestigieux.
Le pouvoir militaire est entre les mains du gouverneur, lui aussi nommé par le roi. A partir du 3 février 1642, c'est le marquis de Villeroy qui assure ces fonctions. Il appartient à une grande famille aristocratique.
Le pouvoir religieux est également soumis au pouvoir royal. L'archevêque de Lyon, Alphonse Louis du Plessis de Richelieu, est le propre frère du célèbre cardinal de Richelieu, le personnage fort du pays.
Lyon est donc entièrement soumise au pouvoir du roi. Ce qui sied aux bourgeois, par intérêt.
C'est pourquoi Louis XIII va choisir la capitale des Gaules pour juger et exécuter publiquement deux aristocrates qui complotaient contre lui : Cinq Mars et de Thou.
La vraie histoire derrière celle des Trois Mousquetaires
Le marquis Henri Coiffier de Ruzé d'Effiat, dit Cinq Mars, est né en 1620 à Paris. Issu de la noblesse d'épée, il devient favori du roi en 1639, c'est-à-dire homme de confiance et confident. Cinq Mars devient également grand écuyer de France, un titre réservé aux jeunes aristocrates bien vus de la couronne.
François Auguste de Thou est lui né en 1607 à Paris. C'est le fils d'un aristocrate qui a participé à la rédaction de l'édit de Nantes, issu de la noblesse de robe. Ce qu'on appellerait aujourd'hui un haut fonctionnaire. Après avoir été bibliothécaire du roi, de Thou devient conseiller d'Etat au Parlement de Paris en 1640.
Les deux nobles en viennent à comploter contre Louis XIII parce qu'ils s'opposent à la politique du cardinal de Richelieu, vrai détenteur du pouvoir en France et qui cherche à réduire l'influence de la noblesse. Le Parlement de Paris, sous son impulsion, était devenu une simple chambre d'enregistrement des décisions royales.
Cinq Mars et de Thou avaient aussi des raisons plus personnelles d'en vouloir à Richelieu. Ce dernier se battait contre l'influence en Europe de la dynastie des Habsbourgs, poussant le roi de France à déclarer la guerre à l'Espagne. Or, Cinq Mars veut épouser Marie de Gonzague, une princesse italienne soutenant l'Espagne. Et Richelieu s'est opposé au mariage qui allait impliquer un rapprochement indésirable entre les deux pays.
De son côté, de Thou reprochait à Richelieu d'avoir banni de France l'une de ses amies, la duchesse de Chevreuse.
Parmi les comploteurs contre Richelieu, on retrouve aussi les plus grandes familles du royaume comme les Condé et les Montpensier, ainsi que la femme de Louis XIII, Anne d'Autriche, et Gaston d'Orléans, le frère du roi.
C'est la reine en personne qui dénoncera ce complot en racontant à Richelieu que le 13 mars 1642, elle a signé à Madrid un traité secret avec le comte de Olivares, représentant du roi d'Espagne, où elle s'engage à tout faire pour que Louis XIII mette un terme à la guerre.
Pour ce faire, elle fait porter au cardinal à Tarascon une lettre écrite par Cinq Mars, dans laquelle on apprend que de Thou était dans la confidence.
Si le roi pardonne à Anne d'Autriche, Cinq Mars est arrêté le 13 juin 1642 à Narbonne où il résidait. Et de Thou est également intercepté et emprisonné à Lyon en juillet, dans la forteresse de Pierre Scize où Cinq Mars le rejoindra.
Concernant leurs conditions de détention, nous sommes loin du donjon au milieu des rats. Ce sont des traîtres certes, mais avant tout des nobles et peuvent donc rester dans de petits appartements, avec même des domestiques.
Une exécution place des Terreaux
Leur procès a lieu dans le palais du gouverneur, place du Gouvernement dans le Vieux Lyon. Le jury est présidé par le chancelier Seguier, ministre de la Justice, un homme-clé de la monarchie. Il rassemble 14 juges dont le président et certains membres du Parlement de Grenoble, mais aussi des conseillers d'Etat de Paris.
Le procès commence à 8h du matin avec le jugement de Cinq Mars qui reconnaît sa participation au complot contre Louis XIII. Dans une tentative désespérée d'être gracié, il accuse de Thou d'être le principal responsable.
A 9h, c'est au tour du second comploteur de passer devant les juges au palais du gouverneur. De Thou se montre beaucoup plus digne, reconnaissant les faits, ne chargeant pas son complice.
Les deux nobles sont ensuite confrontés en fin de matinée. C'est alors que de Thou réalise que Cinq Mars veut lui faire porter le chapeau, mais décide de lui pardonner : "Monsieur, vous m'avez accusé, vous me faites mourir, mais Dieu sait combien je vous aime, mourons donc courageusement et gagnons le paradis !" Et ils sont tous les deux condamnés à mort.
Les accusés sont invités à se confesser, puis on les reconduit en prison afin qu'ils se changent. Vers 16h, un carrosse vient les chercher. De Thou aura ce mot d'humour démontrant son sang-froid : "Irions-nous au paradis en carrosse ?"
Les Lyonnais eux sont plutôt indifférents à tout ce qui vient de passer : le procès, la condamnation et l'exécution à venir. La bourgeoisie y voit une revanche politique sur cette aristocratie qui les méprise, et les plus pauvres une revanche sociale contre les puissants.
Ils sont toutefois nombreux à se presser place des Terreaux où a été installé l'échafaud gardé par la milice bourgeoise. Les balcons des maisons sont remplis, les gens montent même sur les toits.
Cinq Mars est exécuté le premier, un privilège accordé puisqu'il est un ancien favori du roi. Le bourreau lui coupe la tête à la hache, les Lyonnais restent silencieux.
Mais pour de Thou, le bourreau loupe son coup et le malheureux s'agite dans tous les sens. C'est au couteau que le travail est achevé, de quoi soulever une certaine réprobation au sein de la foule.
Les têtes des deux nobles, yeux ouverts, sont exposés sur l'échafaud, pour servir d'exemple. Le corps de de Thou sera ensuite enterré à Lyon, dans l'église des Feuillants, rue Romarin dans l'actuel 1er arrondissement. Celui de Cinq Mars le sera dans le caveau familial.
L'absence d'incident lors des exécutions fait comprendre à Mazarin, qui gouvernera la France à partir de 1643 après la mort de Louis XIII, que Lyon est véritablement une ville soumise au pouvoir royal. Il en profitera pour affaiblir encore plus la noblesse lyonnaise en réduisant le pouvoir du gouverneur au profit de l'intendant. Et c'est ainsi que Lyon ne participera pas à la Fronde qui commence en 1648, réunissant la noblesse désireuse d'en finir avec la monarchie absolue.
La preuve qu'à l'époque, y'avait déjà des complotistes, à la différence qu'on les condamnait à mort, et que si on ratait de couper leur tête à la hache et qu'ils se débattaient ensuite dans tous les sens, on les achevait au couteau. C'était le bon temps.
Signaler Répondre1 — le chiffre de 50000 habitants ne s'applique pas à tout le XVIIe. Il était très variable : 32000 vers 1600, plus de 100000 en 1680
Signaler Répondre2 — Non l'intendant n'était pas tàut puissant. C'était même une spécificité lyonnaise. Le pouvoir réel appartenait aux Villeroy (gouverneur, lieutenant général et archevêque)
3 — non, le calme régnant durant l'exécution ne prouve en rien la fidélité de la ville, mais l'efficacité d'un énorme déploiement de forces.
Alors rectifiez donc les erreurs, ne nous laissez pas dans l'expectative. On a hâte de connaitre le fin mot de cette histoire. Merci.
Signaler RépondreMais c'est dommage qu'ils soient truffés d'erreurs. l'histoire est un métier.
Signaler RépondreMerci à LyonMag et à l'auteur pour ses billets historiques au sujet de notre ville.
Signaler RépondreOOOP'S ! Vraiment désolage , corrige moi mes fautes d'orthographe au lieu de râler comme un muet.
Signaler RépondreVas-y, corrige mes fautes STOPLET, tu feras de mouaaaa un homme de la langue french 🤣🤣🤣🤣
Au lieu de me ronger les ongles de pied, tu ferais mieux de te renseigner copain sur tous les OPEX depuis la seconde guerre mondiale jusqu'à maintenant. La France n'a pas cessée de guerroyer depuis la naissance du christianisme.
Signaler RépondreLa France, l' Angleterre et l'Espagne, vous avez éclatez le monde 🤣🤣🤣
Ecartelement , gibet pour les uns , galères puis bagnes, sans jugement ,si tu étais simplement un pauvre hère et à cette époque bénie des dieux , pour "extrême droite" .
Signaler RépondreDes pauvres et de l 'injustice , il y en avait déjà beaucoup ... d' ou la révolution française .
La soumission au roi ? Comme c'est bizarre, on se croirait revenu à l'époque de louis XIII . Le roi de 2024 est toujours sur son trône...
Signaler RépondreUne époque où on traitait la racaille comme il se devait.
Signaler Répondrelyon une ville soumise en 1641 comme en 1941
Signaler RépondreAh bon, on a encore massacré la foule en France il y a peu ? Tu peux être plus précis et donner des détails (date, lieu, nombre de personnes massacrées, cause de la révolte) ?
Signaler RépondrePS : ton orthographe est de pire en pire ("la France post-St Barthélémy à continuée à faire"...)
Les siècles passent, les humains n'ont toujours pas évolué. Déjà à l'époque les humains se comportaient mal, avec méchanceté et débilité profonde.
Signaler RépondreAujourd'hui on est en 2024 et c'est même encore pire qu'avant.
Dire que certains prétendent que le 21e siècle est le siècle du progrès. Il y en a même qui se pensent plus intelligents que les gens à l'époque du moyen age. Mais quelle blague de très mauvais goût.
Tout ces trucs d'aristocratie, de noblesse etc.. que des titres pompeux pour se tirer la couverture à soit, se donner une importance qu'on a pas. Les adjectifs ont changé avec le temps mais le fond lui n'a pas changé : tout ceci n'est que de la merde en barre.
Peu importe le siècle, les humains continuent de jouer aux cons
Encore une fois, la France post-St Barthélémy à continuée à faire des massacres et elle continue à ce jour .
Signaler RépondreLe féodalisme, c'était le bon temps.
Signaler RépondreAucun wokisme a l'époque, et les gueux se contentaient de ce qu'on leur donnait..
1789 est une catastrophe.
Sans oublier 1793 et la Terreur. Immeubles place Bellecour démolis à coup de canon et près de 2000 victimes. Voir ossuaire crypte Eglise Ste Croix Lyon 6°!
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