Quatre jeunes, trois hommes et une femme, aujourd'hui âgés de 21 à 22 ans, comparaissaient ce mardi 22 octobre devant le tribunal judiciaire de Lyon pour extorsion et complicité d'extorsion.
Les faits reprochés remontent à 2023 et concernent plusieurs guets-apens réalisés via Coco.gg. Ce site de rencontres, connu pour être un "repère de pédophiles" et qui a conduit à de nombreux actes de violences dans toute la France, avait finalement été fermé en juin 2024 après avoir été impliqué dans des milliers de procédures judiciaires.
Les prévenus, A.E., B.C., T.B. et M.D., auraient utilisé de faux profils pour attirer des hommes dans des lieux isolés de Saint-Laurent-de-Mure, où ils les dépouillaient sous la menace d’une arme qui serait factice. Les faits, initialement qualifiés de crimes, ont été requalifiés en délits d'extorsion, évitant ainsi aux prévenus un renvoi devant la cour d'assises.
Les trois hommes, et un quatrième, mineur au moment des faits et qui comparaitra devant le tribunal pour enfant, étaient mis en examen en “délit d’extorsion avec cette circonstance que les faits ont été commis par une personne dissimulant volontairement toute ou partie de son visage afin de ne pas être identifiée.” Les quatre complices avaient été placés en détention provisoire en janvier 2024 à l’issue de leur garde à vue.
M.D, la seule femme parmi les prévenues, était mise en examen pour “délit de complicité d’extorsion avec cette circonstance que les faits ont été commis par une personne dissimulant volontairement toute ou partie de son visage afin de ne pas être identifiée”. Elle était restée sous contrôle judiciaire.
Une information judiciaire ouverte par la brigade de recherche de Mions a permis d’établir trois faits similaires commis par le groupe.
"Faire la morale" aux présumés pédophiles
Le premier, survenu le 18 juin 2023, a vu la victime se rendre à un rendez-vous arrangé avec une prétendue "Melinda". Sur place, deux hommes cagoulés lui ont volé sa carte bancaire, son téléphone et de l’argent sous la menace d’un pistolet.
Le deuxième fait, le 13 octobre 2023, s’est déroulé selon un schéma identique, avec une autre victime forcée de retirer 1000 euros après avoir été kidnappée brièvement dans son propre véhicule par quatre agresseurs.
Le dernier fait, le 26 novembre 2023, a échoué grâce à l’intervention d’un habitant, permettant à la victime d’échapper à ses assaillants.
Lors de leurs gardes à vue, les prévenus ont tous justifié leurs actions par un prétendu désir de "faire la morale" aux personnes qu'ils accusaient d’intentions pédophiles. A.E., considéré comme le leader du groupe, a affirmé vouloir "parler à ces gens et leur faire comprendre que leurs actions étaient mauvaises".
Chacune des trois victimes s’est justifiée concernant l'âge des jeunes femmes avec lesquelles ils pensaient avoir rendez-vous. La première, piégée le 18 juin 2023, a affirmé être convaincue que son interlocutrice sur le site Coco était majeure, sans aucun doute possible sur son âge. La deuxième a contesté les affirmations des prévenus qui indiquaient se faire passer pour des ados de 12 ans, expliquant qu'il s’assurait toujours que les personnes avec qui il discutait avaient au moins 16 ans. Enfin, la victime du 26 novembre 2023 a admis qu'elle croyait avoir un rendez-vous avec une jeune fille de 16 ou 17 ans.
Le jugement est tombé peu avant 20h ce mardi.
A.E. a été condamné à 30 mois de prison, dont 15 mois ferme. Son avocat, Me David Metaxas a obtenu un aménagement sous bracelet électronique, car il avait déjà purgé 8 mois en détention provisoire. L'avocat s'est déclaré "très satisfait".
Me Metaxas avait d'ailleurs orienté sa plaidoirie en pointant la responsabilité du site Coco, au cœur de nombreuses polémiques, notamment l'affaire des viols de Mazan.
B.C a reçu la même peine que le leader présumé du groupe.
T.B, le troisième prévenu, a été condamné à un an de prison, dont 6 mois avec sursis. Quant à M.D, la seule femme impliquée, elle a écopé d'un an de prison avec sursis.
Aucun des quatre prévenus n'a été incarcéré à l'issue du procès.
A.Al.
le laxisme a l’état pur. les droits des racailles sont bien respectés.
Signaler RépondreQuelle belle justice bienveillante...C'est sûr qu'ils vont retenir la leçon
Signaler Répondre"Me Metaxas avait d'ailleurs orienté sa plaidoirie en pointant la responsabilité du site Coco, au cœur de nombreuses polémiques, notamment l'affaire des viols de Mazan."
Signaler RépondreBah voyons, c'est bien connu que le site est quand même vachement plus responsable que les coupables. C'est d'ailleurs sûrement le site qui offrait 1 pack pistolet + cagoule pour toute inscription avant juin 2023, puis qui suggérait les "meilleurs lieux isolés de Saint-Laurent-de-Mure" sur une carte Google Maps, accompagnée d'une publication sponsorisée de la banque qui conseillait le distributeur de billet du quartier.
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