Lyon Mag : Quelle est la position de la LICRA concernant le débat sur l’identité nationale ?
Patrick Kahn : A ce jour la LICRA n’a pas pris de position sur le débat autour de l’identité nationale. Nous sommes depuis plusieurs mois en campagne pour le renouvellement du mandat de président. La LICRA n’a pas pu, du fait de cette vacuité, se réunir et faire un débat interne pour déterminer sa position officielle. La deuxième raison est que, si nous avions pu prendre position, nous aurions attendu la fin des élections régionales pour affirmer notre position sur ce sujet. Nous souhaitons éviter toute récupération politicienne de ce débat.
Vous ne souhaitez pas pratiquer la politique de la «chaise vide» ?
C’est très important pour nous d’être présent. Traditionnellement, la LICRA ne considère pas que l’absence soit un positionnement. Si nous avons répondu positivement à l’invitation du préfet, c’est pour dire un certain nombre de choses, pas forcément liées au débat sur l’identité nationale. Nous souhaitons évoquer avec lui les difficultés administratives que connaissent aujourd’hui un certain nombre de français pour renouveller leurs papiers d’identité. Nous souhaitons également évoquer les difficultés considérables que connaissent nos concitoyens par rapport aux mariages mixtes. Nous voulons aussi témoigner de notre indignation concernant une famille récemment arrêtée au sein d’un foyer d’Emmaüs. Ces questions là nous interpellent et nous indignent.
Plusieurs associations n’ont même pas reçu de carton d’invitation. Pourquoi vous et pas les autres ?
Demandez au préfet. Je ne connais pas la liste des inviations. Nous avons été invité au débat parlementaire dans le cadre de la commission parlementaire Gerin sur le débat sur la burqa, mais nous n’étions pas les seuls. Nous sommes invités, nous répondons. Après, je ne fais pas les invitations. Je vous invite à vous rapprocher des services du préfet pour savoir ses critères d’invitation.
Qui de la LICRA sera présent vendredi ?
Alain Jakubowicz, candidat à l’élection nationale de la LICRA, pourra se rendre disponible et participer à ce débat. Notre président régional Roger Benguigui sera aussi présent, ainsi que moi même.
Que pensez-vous de la défection de certaines associations, qui refusent de participer à ce débat ?
Je n’ai pas d’avis. Je comprends le point de vue de certaines associations, car notre point de vue n’est pas très éloigné. Notamment avec nos amis de SOS Racisme sur cette question. C’est plus un problème d’habitude. Nous considèrons qu’aujourd’hui, il ne faut pas laisser le terrain libre au Front National. regardez ce qu’il s’est passé à Bordeaux et à Marseille, où e Fron National exploite au maximum l’ooportunité offerte à travers ces débats, pour avoir une tribune nationale, largement relayée par les médias. A Marseille, on n’a parlé que des propositions du Front National. Il y a eu des dérapages graves quin’ont pas été sanctionnés. Nous n’avons pas l’habitude par rapport au Front National, de lui laisser les coudées franches. C’est une des raisons qui nous amène à participer à ce débat.