Trop tôt ou trop tard et c'est tout un destin qui passe à la trappe.
Pierre Oliver avait choisi ce jeudi soir pour se lancer dans l’arène des municipales un an et demi avant le premier tour du scrutin de 2026.
Au Docks Circus dans son 2e arrondissement de Lyon, le patron de la droite locale a pu réunir plusieurs centaines de curieux et de convaincus. Beaucoup de têtes blanches, Les Républicains oblige, mais l’essentiel était ailleurs.
Car Pierre Oliver a avant tout réussi à rassembler au-delà de son propre camp. Ainsi, Alexandre Vincendet (Horizons) et Christophe Geourjon (UDI) étaient dans la salle pour l’applaudir. Même Béatrice de Montille, qui se rêve aussi en candidate de l’alternance en 2026, a fait preuve de classe et de maturité pour venir.
Après des prises de parole des maires d’Ecully et Bron, d’un membre du syndicat des restaurants et hôteliers l'UMIH et des présidents des groupes d’opposition de droite à Bordeaux et Strasbourg, le maire du 2e arrondissement de Lyon montait enfin sur scène.
Quand certains candidats s’enferment dans une loge pour réviser leur texte dans une bulle, Pierre Oliver a préféré se tenir à l’entrée de la salle pour saluer chaque personne qui rentrait, puis déambuler, prendre la température, pendant que ses pairs l’encensaient au micro.
Le conseiller municipal n’est pas encore tout à fait à l’aise au pupitre, a du mal à se détacher de son texte imprimé et à déclencher des applaudissements nourris.
Mais là encore, l’enjeu était tout autre ce soir. Les personnes venues l’écouter ne voteront assurément pas pour Grégory Doucet dans deux ans, mais elles restent profondément marquées par la défaite de 2020 et la désunion fatale. "Le maire de Lyon n’est pas populaire mais il est en place et c’est un avantage", faisait justement remarquer Richard Brumm, ancien adjoint de Gérard Collomb et aujourd'hui derrière Pierre Oliver.
"Remettre de l'ordre dans les rues"
"La passion qui nous réunit aujourd'hui c’est l’amour de Lyon. C'est le refus d’assister au spectacle affligeant de la gauche", démarrait le maire du 2e arrondissement.
Selon lui, les écologistes ont "humilié notre histoire, dégradé notre cadre de vie". Et la mairie "va droit dans le mur".« Nous avons toutes nos chances, nous avons un destin à tracer ensemble » : @poliver69 lance sa campagne à #Lyon pour 2026 pic.twitter.com/MohMeKUDyu
— Lyon Mag (@lyonmag) November 28, 2024
"Nous avons toutes nos chances, nous avons un destin à tracer ensemble", poursuivait Pierre Oliver, qui dégainait quelques ébauches de promesses : tripler le nombre de caméras de vidéoprotection à Lyon, recruter des policiers municipaux, "remettre de l'ordre dans les rues" ou encore porter systématiquement plainte contre les auteurs de tags.
"L’union, vous êtes nombreux à nous la demander parce que vous ne voulez plus des écologistes. On a une vraie responsabilité", concluait-il.
Une réunion publique express, durant moins d'une heure. "Pour ne pas faire comme les autres", se vantait Pierre Oliver, même s'il a évidemment terminé avec une Marseillaise reprise par l'assemblée.
Lyon a changé, et n'est clairement plus une ville de droite mais plutôt à tendance verte tirant sur le violet de l'insoumission. Les chiffres et les tendances sont donc contre Pierre Oliver aujourd'hui, mais en se lançant rapidement dans la campagne, il s'offre le temps de préparer un projet qui devra être ambitieux pour pouvoir proposer une alternance en 2026.
Il faudra également que le patron de la droite lyonnaise survive aux accords à venir avec la Macronie, qui lorgne davantage sur la Ville de Lyon que sur la Métropole qu'elle souhaiterait laisser aux Républicains...