Ce texte, issu d’une commission d’enquête, prévoit une intensification des mesures répressives, avec la création d’un parquet national anti-criminalité organisée (Pnaco), un renforcement des techniques d’enquête et un durcissement des peines contre les narcotrafiquants.
Mais derrière ce volontarisme affiché se cache une hypocrisie tenace sur le cannabis ainsi que sur d’autres drogues : en quelques années le nombre de consommateurs de cocaïne en France a plus que doublé. La consommation n’a jamais été aussi répandue – plus de la moitié des Français l’auraient expérimentée au moins une fois dans leur vie – la répression des usagers persiste, mobilisant des ressources policières et judiciaires qui pourraient être mieux utilisées contre les réseaux criminels et d’autres délits et crimes comme les agressions violentes.
Je me rappelle, à la lointaine époque où il pouvait m’arriver de tirer sur un pétard, avoir fait fumer son unique bouffée de cannabis à un certain Gérard Collomb au congrès socialiste de Brest en 1997. J’avais 21 ans.. Il n’était pas encore Maire de Lyon ni Ministre de l’intérieur. Mais il voulait essayer une fois, lui qui était un adversaire acharné, contrairement à moi, de la légalisation.
Une lutte ciblée sur les criminels… mais une hypocrisie persistante
Jérôme Durain le sénateur socialiste corapporteur de la loi, le reconnaît : la répression ne suffira pas à elle seule. "La droite n’a pas le monopole de la lutte contre la criminalité, mais notre vision doit être plus large", expliquait-il récemment dans une interview. Pourtant, la proposition de loi reste focalisée sur l’arsenal répressif, sans aborder la question de la régulation du cannabis, qui demeure un tabou en France alors que nos voisins européens (Allemagne, Luxembourg) s’orientent vers une légalisation encadrée.
La prohibition actuelle est un échec :
- 900 000 Français consomment du cannabis quotidiennement, et même si l’autoconsommation se répand, elle est aussi tributaire d’un marché souterrain
- En 2023, plus de 60 000 interpellations ont concerné des consommateurs, mobilisant inutilement des forces de police.
- Malgré cette répression, le chiffre d’affaires du trafic de stupéfiants en France atteint 3,5 milliards d’euros par an (estimation OFDT), autant d’argent qui avec une légalisation pourrait être source de contribution au budget national mais à la place profitant aux réseaux criminels.
Déserter la répression des usagers pour mieux frapper la délinquance et réduire les risques sanitaires
Plutôt que de criminaliser les consommateurs, déjudiciariser leur usage permettrait de libérer des moyens pour frapper les têtes de réseaux. L’Espagne, le Portugal ou encore certains États américains l’ont compris : en misant sur la prévention et la régulation, ils ont réduit les profits du narcotrafic et limité les violences liées aux points de deal. Et pour certains, permis à ce que le cannabis soit source d’emploi et e contribution fiscale.
Une telle approche permettrait également de renforcer la politique de réduction des risques, à l’image de ce que fait l’association Mediatone, dont l’ai le plaisir d’être administrateur au festival Reperkusound, en proposant, alors que d’autres festivals en France font l’autruche :
-Une prévention des risques
- Des analyses de produits pour éviter les substances coupées avec des produits toxiques.
- Un encadrement des usagères et usagers en situation de vulnérabilité.
- Un accompagnement des consommateurs vivant une mauvaise expérience sous substances psychoactives.
Le trafic, une gangrène qui tue à Lyon
Loin des salons feutrés du Sénat, les habitants de certains quartiers subissent la violence du narcotrafic. A Lyon, plusieurs règlements de compte ont endeuillé la ville ces dernières années, illustrant l’engrenage de la violence alimenté par le marché noir.
Le texte de loi tente d’apporter des réponses en s’attaquant au blanchiment d’argent, en facilitant le gel des avoirs criminels ce qui est une très bonne chose et en renforçant les sanctions contre les "petites mains" recrutées via les réseaux sociaux. Mais cela suffira-t-il, tant que la source du problème – la prohibition et l’absence d’alternative légale – demeure intacte?
Un débat à Villeurbanne pour réfléchir à ces questions
La France doit-elle continuer à s’enfoncer dans une guerre aux drogues inefficace et coûteuse, ou bien s’inspirer des modèles qui ont prouvé leur efficacité ailleurs ? Le débat continue. Le 13 février à 19h, au CCVA de Villeurbanne une rencontre est organisée autour du sénateur socialiste Jérôme Durain pour évoquer ces enjeux. L’occasion d’aborder les limites du tout-répressif et d’ouvrir un vrai débat sur la légalisation du cannabis.
Retrouvez tous les billets de Romain Blachier sur son site.
Romain Blachier
La solution pour punir les consommateurs : les obliger à consommer en une seule fois ce qu’ils ont sur eux au moment de l’interpellation
Signaler RépondreDetrompez-vous, 650€ de résine de cannabis vendus au détail en barrettes de 3 grammes à 20€ et vous multipliez par 3 votre mise de départ. Sans oublier que quand vous allez acheter vos cigarettes ou votre bouteille de ricard à Andorre vous passez à la caisse et payez quand même .
Signaler RépondreÀ deux doigts de nous faire croire que les dealers sont pressés de payer des charges.
Signaler RépondreLe cannabis provoque, paranoïa , schizophrénique et cancer précoce du poumon. Alors qu’on lutte contre la consommation de tabac certains voudraient légaliser le cannabis! La légalisation du cannabis dans certains pays n’a pas arrêté les trafics , en effet le cannabis illégal moins cher que le cannabis légal
Signaler RépondreIl est à noter que pour les automobilistes, les PV , les contrôles , et les condamnations ont fait baisser le nombre de morts de 18000 à 3000
La répression a donc du bon !
Quant à l’accompagnement et la prévention, certainement , mais on en voit les limites
Il faut , prévention , amendes , retrait automatique de permis et interdiction de travail, temps que les examens sanguins sont positifs
Et bien sûr, lutte contre trafics
La prohibition aux states partaient de bonne intentions . Animées par les ligues anti alcooliques féminines elle avait eu comme conséquences
Signaler Répondrele développement de la mafia à des hauteurs jamais égalées.
de l 'alcool frelaté , hors contrôle .
et , cerise sur le gâteau , pas de réduction de l 'alcoolisme .
Nous serions le pays le plus consommateur de drogues licites ( alcool , cigarettes) et illicites et le plus bêtement répressif .
La légalisation a minima du cannabis parait évident. La question c'est quand ? Quand est ce que enfin nous allons pouvoir avancer sur ces dossiers? 50 ans de surplace et "jesaistout", soit disant la légalisation = chaos alors que c'est déjà le chaos chez nous et dans les pays où c'est légalisé tout est redevenu à la normale?
Signaler RépondreSi on légalise une drogue les mafieux se reporteront sur d' autres drogues encore plus dangereuses.
Signaler RépondreLe seul moyen d' arrêter le vol c' est d' arrêter le voleur et non d' autoriser le vol.
les politiques compliquent volontairement le problème, les solutions sont connues, et ont largement fait leurs preuves à l'international,
Signaler Répondretous ces dealers sont bien connus et pourtant ils blanchissent leur argent sale sans difficulté, immatricule des véhicules de luxe, ouvre des entreprises...
C'est trop tard et ça arrange certains !!
Signaler RépondreVas y !! tu vas vite pleurer ton petit confort franchouillard
Signaler RépondreAccompagnement et prévention l idéologie en place depuis plus de 40 ans sur tous les problèmes societaux on a vu le résultat
Signaler RépondreQuand un depute dit c était mieux avant on connaissait le dealer il était du quartier .on sait où est bafoué la loi .
Signaler RépondreEn Thaïlande, Malaisie, Chine, Turquie et autres contrées, après un procès en bonne et due forme, une sentence : la peine de mort.
Signaler RépondreMieux : en Chine, on fait payer la balle à la famille du condamné
Le rsa pour eux c'est de l'argent de poche!
Signaler RépondreQuand tu vois ce que le Traffic rapporte!
Ils sont pas près de chercher du travail!
Si les peines étaient plus sévères, ça dissuaderait certains
Regarde en Indonésie, peine de mort!
entièrement d'accord
Signaler Répondre"Soyons honnêtes, tant qu’il y aura de la drogue en circulation, il y aura des consommateurs". Désolé, je n'ai jamais fumé de ma vie (pas même du tabac), je ne suis pas le seul. L'alcool est en vente libre, tout le monde n'est pas bourré du matin au soir (je ne bois pas).
Signaler RépondreDis-moi comment tu comptes ÉLIMINER la drogue pour que personne ne puisse en consommer ?
La Prohibition aux USA n'a fait qu'une chose, amplifier les trafics. Puisqu'ils fument, contrôlons tout ça, ça fera rentrer de l'argent dans les caisses, comme le tabac et l'alcool. Et évitons la morale à deux balles, parce que, quelle est la différence entre un mec bourré et un mec qui a fumé ? En dehors de se retrouver complètement abrutis l'un comme l'autre, je vois pas. Ça fait plus de 50 ans que je demande aux fumeurs de chichon quel intérêt ils peuvent bien trouver à consommer cette m... pour se mettre la tête à l'envers, je n'ai JAMAIS eu de réponse, sauf des conneries sans queue ni tête qui, immanquablement, quand j’insiste, qui se terminent par "oui, on sait tu es parfait" (on ne voit pas le rapport). Ce qui situe le niveau intellectuel de tout ce petit monde des fumeurs.
Faut tapper durement sur les consommateurs, les trafiquants glorifient la prison mais les petits bobos de gauche ou meme de droite qui viennent acheter la drogue eux la prison ils vont beaucoup moins aimer car pas habitués. Des amendes lourdes aussi, faut tapper au portefeuille faut que le gars qui achete en vienne a se dire que ca vaut pas le coup de balancer tout un salaire en amende.
Signaler RépondreFaut arreter de rigoler, legaliser ce serait une erreur tres grave et pas rendre service a notre société. Avoir cette analyse comme quoi parce que plein de gens en ont deja pris qu'il faut legaliser c'est vraiment une pauvre analyse déconnecté de la société.
Ce n'est pas ceci ou cela, il faut conjuguer les actions la prévention est éducative, la répression est aussi éducative contrairement a ce que disent les socialisants , Les interdits font partie de toute société et leur transgression doit être sanctionnée mais pas à la sauce des juges rouges libertaires. Dealers et consommateurs qui sont responsables doivent aussi être coupables.
Signaler RépondreCouper les RSA aux glandeurs qui vivent de trafic sans travailler ni cotiser...Pas d'argent pas de vice.
Signaler RépondreEn fait, on ne sait plus très bien ce qu'il est nécessaire de faire tant la drogue rentre de partout et surtout est une entrée d'argent pour des pays comme la Colombie, le Maroc ou l'Afghanistan pour ne citer qu eux.
Signaler RépondreIl y a aujourd'hui sur le marché tellement de type de drogue différente et de type de cannabis et le légaliser ce sera mecontenter les consommateurs car la teneur suffisante pour faire planer le consommateur. On est loin aujourd'hui du petit pétard.
On peut également parler de la déferlante de protoxyde d azote et de la dégénérescence programmée des cerveaux.
Ça promet encore de beaux blabla pour n'arriver à rien en finalité.
Alors comme ça, on pense qu’une amende va faire arrêter un toxicomane ? Adorable. Vraiment. C’est un peu comme croire qu’un PV pour excès de vitesse va empêcher quelqu’un de foncer sur l’autoroute quand il est en retard au boulot. Spoiler : ça ne marche pas.
Signaler RépondreSoyons honnêtes, tant qu’il y aura de la drogue en circulation, il y aura des consommateurs. Leur mettre une amende, c’est juste leur rajouter un problème en plus sur la liste (et spoiler n°2 : ça ne va pas les motiver à arrêter).
Bref, si on veut vraiment s’attaquer au problème, peut-être qu’il faudrait penser à des solutions un peu plus… efficaces ? Plutôt que de miser sur la sanction, ne vaudrait-il pas mieux renforcer l’accompagnement et la prévention ? À méditer…
Allez, à bientôt pour de nouvelles idées révolutionnaires
Analyse fumeuse...! Donc feu la répression des consommateurs mais plein feu sur la prévention des risques et sur les sanctions pour les trafiquants...!
Signaler Répondre