Croix-Rousse : vers la rénovation du bas des pentes

Croix-Rousse : vers la rénovation du bas des pentes

Redynamiser le bas des pentes de la Croix-Rousse… C’était le mot d’ordre mercredi lors de la réunion du comité de pilotage de ce quartier du 1er arrondissement de Lyon. Le quartier a fait beaucoup parlé de lui depuis plusieurs mois, notamment à cause des nuisances sonores provoquées par les boites et les pubs de la rue Sainte-Catherine. Une réunion avec les dirigeants de ces établissements doit d’ailleurs avoir lieu dans les prochaines semaines. Pour Nathalie Perrin-Gilbert, le maire du 1er arrondissement, il faut maintenant mettre les formes. L’interview pour Lyon Mag.

Lyon Mag : Vous ne voulez pas laisser à l’abandon un quartier qui aujourd’hui est plus festif qu’autre chose ?
Nathalie Perrin-Gilbert :
Nous ne voulons pas laisser à l’abandon un quartier qui répond à une double logique : une logique de quartier avec des habitants qui vivent au quotidien, qui veulent y dormir aussi, et un quartier qui répond à la logique du centre-ville, avec beaucoup d’allers et venues sur le bas des pentes. Et nous ne nous en plaignons pas, il y a beaucoup de galeries, de cafés-théatres, des bars et des pubs. L’idée est d’arriver à concilier le mieux possible cette double caractéristique. C’est un quartier où l’on vit, mais aussi où l’on vient pour se cultiver et s’amuser. Tous les services que le maire de Lyon a réuni ont bien compris ce message, et le soin particulier à apporter sur le bas des pentes. Particulièrement en matière de propreté, d’intevrention sur la voirie, et de redynamisation économique.

Par quoi passe cette redynamisation économique ?
Sous le précédent mandat, un certain nombre d’action et d’aides à la réhabilitation des locaux ont déjà été menées. Quand une entreprise, ou un jeune créateur, veut s’installer dans un local en rez-de-chaussée, il est aidé par la collectivité pour réhabiliter son local. Nous avons ainsi résorbé une grande partie de la vacance sur les rez-de-chaussées. Mais nous nous sommes rendus compte qu’il restait un certain nombre de locaux, que nous avons évalué à une quarantaine, qu restent bloqués. Malgré les propositions des collectivités pour aider à l’installation d’activité, les locaux restent bloqués. Une partie de ses locaux sont concentrés sur le bas des pentes,notamment la rue Romarin, le début de la rue St-Polycarpe, le début de la rue Désirée. Cela crée une impression d’abandon. Puisqu’à présent nous n’avons pas réussi malgré les dispositifs existants à franchir le cap, nous allons passer à l’echelle supérieure, avec des budgets dégagés au niveau du Grand Lyon et de la Ville de Lyon pour racheter les murs. Le Grand Lyon deviendrait propriétaire du local vacant, et la Ville de Lyon peut racheter le fond de commerce, le bail, ou faire venir une nouvelle activité. C’est un meilleur niveau de maîtrise de l’activité économique que nous voulons mettre en place. Il faut faire en sorte surtout que cette activité économique s’installe.

Vous aurez donc le choix dans les activités à venir ?
Il y aura toujours la liberté du commerce. Donc l’élu ne va pas choisir telle ou telle enseigne. Par contre, par une action de démarchage, de marketing territorial, nous pouvons attirer des entreprises, leur expliquer pourquoi elles ont intérêt à venir s’installer ici, expliquer la dynamique de territoire et la politique d’ensemble. Nous avons parlé de l’installation de l’école ESMOD qui est l’exemple de la consolidation de certaines filières que nous voulons faire. Le 1er arrondissement a toujours été un laboratoire, un arrondissement jeune et autour de la création. Nous voulons consolider la filière autour du stylisme, de la mode et de la création, depuis la formation jusqu’à la distribution. Nous formons, nous aidons à la création d’entreprise, et nous installons. C’est toute la chaîne de la création d’entreprise autour de la filière mode que nous voulons réunir sur les pentes de la Croix-Rousse.

Comment expliquez-vous ce contraste entre la place des Terreaux et ce bas des pentes délabré en seulement quelques mètres ?
Ce quartier a été laissé à l’abandon durant un certain nombre d’années par le passé. Depuis dix ou quinze ans, les collectivités locales ont commencé à réinvestir sur ce quartier là. On ne change pas une image du jour au lendemain. Quinze ans, à l’echelle d’une ville, et plus particulièrement d’un quartier, ce n’est pas si long que cela. Nous avions ensuite ces locaux vacants qui donnent une image pas terrible du quartier : les rideaux de fer sont fermés, des tags... Cela n’incite pas de la PLace des Terreaux à prendre la rue Romarin par exemple. Le fait d’installer massivment quatre ou cinq nouveaux comerces va donner une autre image. Et nous avons aussi évoqué une signalétique à améliorer, des éclairages publics également. La Ville de Lyon a annoncé à cet effet un plan d’investissement sur 2010-2011-2012 pour améliorer la luminosité, l’éclairage des rues. C‘est un traitement  d’ensemble : voirie, éclairage, aménagement de la rue, développement économique, qui doit permettre de mieux relier la rue Romarin, les pentes de la Croix-Rousse, à la Place des Terreaux

X
2 commentaires
Laisser un commentaire
avatar
fabiennelevy@hotmail.com le 03/02/2011 à 19:40

bonjour j'ai été ravie d'apprendre par la presse la tenue de cette réunion du comité de pilotage bas des pentes, les élus de l'opposition ne doivent surement pas être assez bien ou je pense qu'il dérange la démocratie participative. C'est triste de penser qu'on peut penser juste avec une partie des gens!d'autant que le maire s'était engagé à la suite d'une de mes interpellations publique à ce sujet au Grand Lyon à m'inviter

Signaler Répondre

avatar
JC le 11/02/2010 à 17:12

Titre du paragraphe de l'article : "Comment expliquez-vous ce contraste entre la place des Terreaux et ce bas des pentes délabré en seulement quelques mètres ? Réponse : Mais, la place des Terreaux avec ses plaques noires effondrées et brisées, ses jets d'eau qui ne fonctionnent pas, ses piliers sales, son mobilier inox (garde fou de la circulation) cabossé et cassé, bref, une place dont l'entretien semble avoir été confiée au montreur de la Maison du chaos n'est-elle pas elle même le prélude à la désespérance des pentes ?

Signaler Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.
Les champs requis sont identifiés par une étoile *
Si vous avez un compte Lyon Mag, connectez-vous.
Nous ne vous enverrons pas d'email sans votre autorisation.

Le compte Lyon Mag est gratuit et facultatif. Il vous permet notamment de réserver votre pseudonyme pour les commentaires, afin que personne ne puisse utiliser le pseudo que vous avez enregistré.
Vous pouvez créer un compte gratuitement en cliquant ici.