Lyon Mag : Du succès de la Présidentielle de 2007 jusqu’aux Régionales plutôt confuses de 2010, que s’est-il passé au Modem ?
Philippe de Longevialle : Pour l’élection présidentielle, les gens ont adhéré sur des idées sur un concept de vie politique. Il y a eu ensuite les Législatives, les Municipales, puis maintenant les Régionales. Ce sont des perspectives beaucoup plus concrètes, avec des choix à faire localement, avec des listes à constituer. C’est totalement différent. C’est une des raisons pour lesquels les gens ont plus de mal à passer d’une adhésion à des idées, à l’adhésion à une liste ou un candidat local.
Je pense qu’une des difficultés du Modem, c’est son manque d’organisation. Le Modem est un parti jeune, qui a peu de cadres, et qui fonctionne en amateur. C’est un parti qui n’a pas su se structurer pendant ces années pour avoir un modèle qui fonctionne et qui tourne correctement. On le voit bien dans la manière dont il aborde les campagnes et les élections. Nous sommes toujours les derniers à présenter nos candidats, à être en ordre de marche, à sortir notre programme et à lancer la campagne. On ne peut pas faire une campagne correcte si nous ne sommes pas suffisamment organisés en amont. Cela fait parti des raisons aggravantes.
Les querelles intestines sont-elles symptomatiques du manque de stratégie globale ?
Il y a également un problème de stratégie, et on l’a bien vu sur Lyon, avec trois tendances différentes qui se sont détachées au moment des élections municipales. La difficulté à choisir de manière claire une voix est un problème. On peut s’allier avec la droite ou avec la gauche, on peut trouver des formes différentes d’action politique, mais, à un moment donné, il faut agir suffisamment en amont pour que les électeurs comprennent la démarche. Et ça ne s’est pas passé comme ça.
Quels évènements vous ont décidé aujourd’hui à quitter le Modem ?
J’ai très vite vu que les choses ne s’enclenchaient pas comme nous l’espérions en 2007, avec cet élan qui s’est étiolé. D’autre part, nous avions du mal à faire vivre la démocratie interne au sein du parti. Cela s’est révélé clairement au moment des Régionales. Ce malgré des réunions avec les cadres régionaux du parti, où nous avions fixé des objectifs. Dans la pratique, rien ne s’est passé comme il l’a été décidé lors de ces réunions. Le Modem a préféré choisir un candidat pour sa notoriété. A aucun moment le processus démocratique a été suivi. Tout a été fait en dehors, avec des accords entre les uns et les autres. Il n’y avait rien sur quoi mobiliser les gens. Cela a été la goutte d’eau
Quel est, selon vous, le talon d’Achille du Modem ?
Arrive un moment où on ne peut pas seulement essayer, élections après élections, de faire des coups médiatiques pour survivre. Aux élections européennes, l’absence de stratégie claire avait conduit à un résultat assez moyen, 8% au niveau national, alors que nous nous attendions plutôt à faire de 12% à 14%. François Bayrou avait reconnu alors une erreur de stratégie. Il aurait fallu en tirer les leçons. J’ai constaté dès l’automne 2009 que les leçons n’avaient pas été tirées. Plutôt que de remettre le Modem en ordre de marche en lui fixant une stratégie claire, en choisissant son candidat et en déterminant son programme très tôt, pour permettre à l’ensemble du mouvement et aux électeurs de se mobiliser, nous avons continué à tergiverser. Nous avons fait un congrès à Arras complètement décalé par rapport à l’enjeu des Régionales. A quatre semaines du scrutin, la plupart des départements et des régions ne sont pas en ordre de marche pour cette échéance. Tout cela est le signe d’un parti qui, aujourd’hui, tourne à vide.
Cette campagne décalée d’Azouz Begag vous inspire quels sentiments ?
La campagne n’est pas décalée, elle est à côté de la plaque. D’ailleurs, il n’y a même pas de campagne du tout. On est à quatre semaines du scrutin, et pour l’instant il n’y a pas de campagne. C’est trop tard. Vous n’allez pas toucher quatre millions d’électeurs en allant vous asseoir sur des tabourets dans des bars. Tout cela me fait sourire, c’est très démagogique. Quand on dit qu’il faut des stages pour les jeunes, c’est très bien, mais ce n’est pas un projet politique. Ce n’est pas un projet pour la région. Quand on dit qu’on ne va pas faire de papier glacé, c’est du discours politique. Nous n’avons personne pour tracter ! Au delà de ça, nous n’avons absolument aucun fond. Il n’y a eu aucun débat sur la question. nous avions créé des comités de travail pour réfléchir sur les projets. Le candidat n’a pas voulu de ces réflexions. Moi qui me suis engagé depuis longtemps en politique pour le fond, pour les idées, pour le projet, pour l’idéal, me retrouver dans cette situation me fait très mal au coeur.
Quelle suite allez-vous donner à votre carrière politique ?
Je ne suis plus au Modem, j’ai démissionné. Pour moi, cette aventure est terminée. Mais les idées et l’idéal demeurent. Je vais continuer l’action politique. J’ai beaucoup d’amis autour de moi. Tous ont un peu la même réflexion que moi : soit ils se sont retirés, soit ils sont entrain de se retirer du Modem. Et la vie politique ne s’arrête pas à l’encartage. Je pense que les choses vont évoluer dans les années qui viennent. On approche de la présidentielle, il y aura sans doute des recompositions politiques. Je pense que c’est à ce moment là qu’il faudra recréer ce qui avait été l’élan de 2007, cette dynamique particulière. Alors dans quelles conditions et sous quel forme, aujourd’hui je n’en sais rien. C’est qui est sur, c’est que quand on a la politique chevillée au corps comme je l’ai, on ne peut pas s’arrêter et se désintéresser de tout ce qui a constitué nos idéaux. Au contraire, mais la forme sera différente.
Quel conseil donneriez-vous pour ces élections ?
Oubliez les idéologies et les appartenances, votez pour le meilleur projet régional, celui qui permettra à la r&ea
Lundi 15 Février 2010 à 12h10
Régionales 2010 : Le Modem entre validation, suspension et démission
Le Modem est en ordre de marche. Les listes déposées le 9 Février en préfecture ont été validées lundi matin. Mais que ce fût dur ! Une victoire en soi pour Azouz Begag, qui a su tenir bon, mais qui a laissé au bord de la route quelques unes des huiles du parti en région. C’est le cas de Philippe de Longevialle, désormais ex-président du Modem-Isère et auteur du mail qui a fait coulé tant d’encre, usurpant au passage l’identité de Thomas Rudigoz pour tirer la sonnette d’alarme sur l’état de la campagne du parti centriste. L’homme, qui a fait l’objet d’une procédure de suspension ayant aboutie positivement lundi, a préféré quitter le parti. L’interview pour Lyon Mag.
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Retrouvez le projet des démocrates entre autre pour ceux qui doutés du projet du MoDem. Le MoDem est plus qu'uni : http://rhonealpesdemocrate.fr/files/2010/02/rhonealpesdemocrates-programme-regionales2010.pdf
Signaler RépondreLe contexte fait que les voix vont manquer dans le Rhône comme dans l'Isère. Je suis également dubitatif pour la Loire et la Savoie Haute Savoie.
Signaler RépondreL'analyse de Philippe de Longevialle est assez juste, mais il n'aurait jamais osé la faire il y a quelques mois, alors qu'il était encore soutenu par tous le Modem Isère et avait toute sa place au Modem. C'est facile de critiquer quand les gens sont contre nous, oser critiquer des choses quand on a une place toute chaude, c'est plus difficile, et il ne l'a pas fait. Il aurait pu critiquer la proposition d'investiture d'Azouz Begag dès qu'elle a été proposée en septembre ou octobre, mais à ce moment-là il la soutenait totalement. Il n'a commencé à se plaindre qu'en voyant que son investiture comme tête de liste départementale risquait d'être refusée. Si le Modem ne fonctionne pas aussi bien qu'il devrait, c'est à cause de gens de cette mentalité qui préfèrent leur fauteuil au débat constructif, et l'adulation à la critique. A cause de gens qui critiquent et partent seulement quand leurs intérêts sont en jeu. L'action politique doit être désintéressée, c'est nécessaire ! Elle doit servir seulement les idées, sinon on obtient seulement le manque de confiance des gens aux personnes politiques, et rien ne peut se construire de positif.
Signaler RépondreOn verra le 14 mars que l'analyse de de Longevialle est la bonne. Moins de 5% dans la plupart des régions, pari tenu...
Signaler RépondreJe trouve pathétique Philippe de Longevialle lorsqu'il reproche au Mouvement Démocrate National de ne pas avoir laissé la possibilité du choix lors de la consultation des adhérents. Ce monsieur a la mémoire bien courte, ou alors il est adepte du 2 poids 2 mesures ... Rappelez vous du dernier renouvellement des instances locales et des pressions afin qu'aucune liste ne se présente face à lui ... Mais cette fois, puisque ce n'est pas à son avantage, Monsieur l'adjoint fait son caprice. Les grenoblois apprécieront, les militants apprécient déjà.
Signaler Répondre@citoyen42 comme quoi on peut avor deux proces au c... et avoir une bonne analyse de ce qui se passe au modem.
Signaler RépondreC'est une très bonne analyse. Dans le MoDem actuelle il n'y a pas d'argent, des locaux, des militants pour faire la campagne. Alors la campagne « décalée » tourne dans l'opportunisme et le ridicule. Même sans avoir la possibilité du papier glacé? Imposer des candidats et après les faire valider par des consultations sans options aux adhérents a tourné court. La majorité des adhérents n'ont pas voulu sois contredire Bayrou, de Sarnez et compagnie, sois donner l'impression que dans le MoDem n'avait pas des divergences. L'arbre n'a pas pu cacher le foret. Valider une personne sans un autre option, comme aussi valider après une ou plusieurs personnes toujours sans options et non par département sinon pour l'ensemble d'une région, ne serve à rien. Alors, les validations des Têtes de listes sont très faibles et non réels. Hier dans le débat sur France 3 Rhône Alpes, Azouz Begag a été pathétique. Il a parlé le moins que possible pour ne se pas mettre en évidence de son manque de préparation, d'être à l'auteur d'une candidature. N'oublions pas son slogan de campagne : « Azouz président » sans utiliser son Nom. Et, quand il n'y a pas des solutions et lui parle ?alors, là ?on se dit heureusement qu'il a des responsables et d'options pour conduire la région sérieusement et non « décalée avec la réalité » comme l'actuel président Queyranne ! Imaginez-vous Azouz Begag membre du Conseil Régionale ? Quelle mission pourrait-il mener ou le confier avec son « décalage » ? Et puis, hier il a présenté comme programme révolutionnaire « le non cumuls des mandats »? Seulement dans la liste du Rhône lui présente (ou le MoDem) un grand nombre candidats qui sont déjà élues et parfois avec deux postes. Sans une Lois sur les cumuls des mandats comment lui peux obliger aux élus éventuels de sa liste démissionner, choisir entre un poste ou d'autre ? Par ailleurs, le MoDem présente des Têtes de listes et des candidats à personnes qui sont déjà élues et en fonctions actuellement, comme une constante dans toutes les régions. C'est la preuve que le cumuls des mandats et le peux de places donnes aux nouveaux adhérents est une réalité et un défaut dans le MoDem comme n'importe quel d'autre parti politique. Encore ces régionales seront la grande opportunité ratée d'être et de consolider un vrai Mouvement Démocrate ! Finalement, le 2007 c'est du passé et une opportunité manquée que ne se repentira plus. Se construire autour du passé c'est une grande erreur.
Signaler RépondrePftttt On ne devrait même plus parler de cet type... Il a deux procès au c... je vous le rappelle...pour usurpation d'identité. Lyonmag, sérieursement, votre interview est racoleuse...pardonnez moi... Bien à vous Vincent
Signaler Répondrele parti politique le plus ridicule de France...
Signaler RépondrePour en savoir plus, découvrez la carte Google Map des couacs démocratique au Modem : http://maps.google.fr/maps/ms?ie=UTF8&hl=fr&oe=UTF8&source=embed&msa=0&msid=111697202665925899914.00047f5803ca8cf301d1d&ll=46.950262,1.889648&spn=21.338073,38.891602&z=5
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