"Un carnage social". C'est par ces termes volontairement très dur que Nathalie Arthaud débute son accusation à charge sur la politique menée par la majorité présidentielle. Et le fond de l'air social lui donne plutôt raison : grève des enseignants, grève des raffineries Total. Un terreau favorable pour un discours qui n'aura pas vraiment changé depuis la création du parti en 1971. Et pour cause, à l'heure des alliances, de l'affadissement des combats politiques, de la solubilité des convictions dans l'accès à l'appareil de pouvoir, pompeusement appelée "ouverture", la position de Nathalie Arthaud est clairement à contre-courant. "Nous sommes là pour dénoncer, nous ne croyons pas au retour au gouvernement d'une autre gauche, qui y a déjà eu accès et n'a jamais rien changé" tempête-t'elle. Lutte Ouvrière, c'est clair, ne souhaite pas rentrer dans les démarches politiciennes de recherche d'alliance. Exit donc les possibilités de rejoindre le Front de Gauche ou le NPA, dont l'ancêtre LCR avait été un allié pourtant efficace lors des régionales de 2004, où le binôme atteignait presque les 5% au niveau national. Sans parler de la possibilité de rejoindre les listes de Jean-Jack Queyranne au second tour...
Et la région Rhône-Alpes dans tout ça ? Elle semble anecdotique, et joue plutôt le rôle de marche-pied vers d'autres perspectives plus idéologiques ou utopiques. Car c'est au niveau national que Lutte Ouvrière veut opérer le changement, s'appuyant sur ces couches fidèles et sensibles à ce discours d'unilatéralité. Moi et mes semblables contre le Grand Capital. Des odeurs de Grand Soir transpirent à travers le discours de Nathalie Arthaud, et toute élection est bonne à prendre : c'est un tribune formidable pour transmettre ses idées. Utopiques, pragmatiques ou subversives qu'importe, il faut toucher, convaincre. C'est donc une demi-surprise qu'au service de cet objectif, les outils du discours ait été grossièrement taillés. "Le rapport de force ne se joue pas au travers des élections, mais dans la société" continue-t'elle. Lutte des classes, quand tu nous tiens... Et pourtant, le débat des Régionales est bien plus pragmatique et recouvre de vrais enjeux du quotidien : transport, formation, lycées... Finalement, entre les "Spartacus" et Lutte Ouvrière, on ne souhaite pas se salir les mains à faire de la politique, mais dieu qu'on aime dénoncer les malfaçons du système ! Alors, à bien relire Max Weber, nous avons confirmation, si nous l'avions oublié, que la politique est la réunion de deux éthiques : celle de conviction, que défend admirablement Nathalie Arthaud, et celle de responsabilité, qui nécessite quelques compromis et quelques prédispositions au dialogue. C'est plutôt de ce côté ci que la bât blesse.
Marre de la politique Tartuffienne des responsables de l'UMP Madame Grossetête, candidate UMP pour les régionales se dit "écolo de droite"...et elle fait campagne en 4X4 BMW. http://www.lepost.fr/article/2010/02/18/1947532_francoise-grossetete-ou-comment-concilier-ecologie-et-grosses-cylindrees.html Affligeant !
Signaler Répondre