Jean-Pierre Vacher : «Le meilleur projet qui puisse exister»

Jean-Pierre Vacher : «Le meilleur projet qui puisse exister»

Jean-Pierre Vacher, directeur général de TLM, présentait mercredi matin à la presse son projet de reprise de TLM baptisé «TLM 2015». Le candidat à la reprise annonce avoir levé quelques deux millions d’euros auprès d’investisseurs lyonnais faisant autorité. Une pluralité d’investisseurs qui garantirait l’indépendance éditoriale du média. La refonte et l’habillage de la chaîne sont aussi inclus dans le projet porté par le directeur général. Interview.

Lyon Mag : Pouvez-vous nous faire l’état des lieux de TLM aujourd’hui ?
Jean-Piere Vacher :
L’actionnaire majoritaire de TLM, Le Progrès, qui contrôle la chaîne à 60 %, a souhaité se désengager et céder sa participation. A cette occasion, l’équipe en place, plutôt que de rester spectatrice et de se croiser les bras, a souhaité se mobiliser et présenter un projet de reprise, accompagné d’un tour de table d’entrepreneurs lyonnais de qualité. Cela s’incarne dans un projet qui s’appelle «TLM 2015». C’est un projet stratégique à 5 ans, qui vise à faire de TLM une entreprise à l’équilibre économique à partir de fin 2012, et qui veut préserver le caractère indépendant et pluraliste de la chaîne. Nous voulons confirmer la spécificité lyonnaise de TLM, l’imposer comme une chaîne d’information continue et locale, et qui proposera une nouvelle grille de programme, un nouveau site internet, une nouvelle identité visuelle. C’est une nouvelle ère de l’histoire de TLM qui s’ouvre que nous abordons de manière très enthousiaste. Nous avons un très beau projet pour cette chaîne.

Les investisseurs de votre projet ont-ils été faciles à convaincre ?
Pas vraiment. C’est un travail qui nous a beaucoup occupé, et qui m’a beaucoup mobilisé ces derniers mois. J’ai apprecié de trouver des entrepreneurs très réactifs et très attachés à cette chaîne, comme l’ensemble des lyonnais. Ils ont été nombreux à répondre. Au total, il y aura une douzaine d’entrepreneurs, avec quelques noms qui font autorité sur la place lyonnaise. Je pense à Alain Meyrieu via l’Institut Meyrieu, Bruno Rousset (Evolem), Jean-Christophe Larose, Roland Tchénio (Toupargel), Jean-Claude Lavorel (LVL Médical), Christian Barqui (Barquinvest). C’est vraiment un ensemble de très belles entreprises qui se sont mobilisées, et c’est avec eux que nous avons élaboré de façon très sérieuse le business plan. Nous profitons de ce changement d’actionnariat pour réfléchir à une refondation de TLM. Un nouveau cycle commence. Nous avons vécu vingt premières années passionantes. Maintenant, nous passons à autre chose. Nous atteignons la maturité, et nous allons prouver que TLM peut encore surprendre avec de très belles nouveautés à partir de la rentrée.

Quel est l’intérêt pour vous de diversifier l’actionnariat ?

Ce sera un actionnariat 100 % privé. J’ai parlé de développer l’actionnariat avec les collectivités locales, mais sous forme de recettes. L’intérêt de cette actionnariat multiple, c’est le gage d’indépendance qu’il apporte au projet. Il n’y aura pas un actionnaire majoritaire à lui tout seul. Cela doit garantir l’indépendance de cette chaîne. Nous sommes passionnés par notre métier. Nous voulons défendre l’idée d’une chaîne pluraliste, ouverte sur tous les sujets, sur l’ensemble de la vie lyonnaise, qu’elle soit sportive, culturelle, économique, politique. Nous nous donnons les moyens d’affronter l’avenir avec la perspective de bâtir quelque chose de très sérieux, d’avoir une chaîne toujours plus appréciée des lyonnais, qui conquiert de nouveaux téléspectateurs. Le TLM de demain sera très tourné vers les nouvelles générations. Il sera présent non seulement sur la télévision classique, mais aussi sur internet, avec une nouvelle version du site à partir de septembre. Nous donnons un coup de jeune à TLM pour les prochaines années.

Comment prévoyez vous d’arriver à l’équilibre avec unechaîne pourtant déficitaire ?
Nous mettre à l’équilibre TLM par une double action. Une action sur les charges, surles dépenses en sur les recttes. Sur les charges, nous allons mettre en place un plan déconomie de 900 000 euros en deux ans, en jouant à la fois sur une réduction de la masse salariale et sur l’arrêt de la diffusion analogique. Nous allons aussi repartir sur une surface plus réduite en terme de locaux. Dans le même temps, nous avons un plan de développement ambitieux des recettes, un plan de développement commercial qui va nous permettre de dégager 700 000 euros de recettes nouvelles supplémentaires en trois ans. Dans le même temps, nous allons engager un plan d’investissement de 850 000 euros sur les trois ans qui viennent. Nous voulons nous donner les moyens de réussir avec cette chaîne.

Ces départs vont concerner combien de salariés ?

Ce sera de l’ordre de cinq à sept départs dans tous les services de la chaîne. Nous ferons en sorte de le faire de la façon la plus intelligente possible. S’il y a des souhaits de départs volontaires, nous nous arrangerons. peut être que certains collaborateurs ont envie de nouveaux projets et de faire autre chose. Malheureusement, s’il faut procéder à des licenciements, nous le ferons, mais nous souhaitons le faire de la façon la plus intelligente et la plus humaine possible.

Quel est la réaction du personnel par rapport à votre projet ?

Nous avons la chance d’avoir un personnel très motivé et qui nous soutient à fond dans ce projet. Il est impliqué et intéressé. Les représentants du personnel ont exprimé leur soutien. Quand vous avez un projet d’entreprise qui implique toutes les équipes, des tas d’idées foisonnent, beaucoup de suggestions sont intéressantes. Avec l’ensemble de l’équipe, nous allons élaborer cette nouvelle grille, avec l’espoir de créer la surprise et d’apporter du nouveau dès la rentrée.

Peut-on parler d’un plan «anti-aulas», qui est en concurrence frontale avec vous ?

Non, pas du tout. Depuis que TLM est en vente, j’ai toujours défendu l’idée que la bonne solution était d’avoir un tour de table d’entrepreneurs lyonnais, accompagné de l’équipe actuellement en place. Je n’ai aucun souci avec  Jean-Michel Aulas. Ce sont deux logiques différentes. L’une est une logique centrée sur l’Olympique Lyonnais, sans rien à côté, l’autre d’un TLM très ouvert sur l’ensemble de la vie lyonnaise, de façon très large et très pluraliste. Je pense que la force d’un média populaire comme TLM, c’est d’être indépendant. La meilleure garantie de l’indépendance peut être donnée par une diversité d’actionnariat.

Pour vous le projet de Jean-Michel Aulas ne correspond p

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1 commentaire
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Dada le 30/03/2010 à 09:30

Je ne comprends pas très bien l'intérêt de garder cette chaîne ! De plus, Mr Vacher parle de "réduction de la masse salariale " et trouverai dommage "que dix à quinze personnes de l'équipe actuelle de TLM se retrouvent au chômage" avec le projet de JM Aulas... ???

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