Lyon Mag : Vous affirmez que la Région, dans bien des domaines, a précédé le «Grenelle de l’environnement.» Pouvez-vous nous préciser ?
Jean-Jack Queyranne : Sur beaucoup de points, nous avons anticipé ce qui s’est fait en 2007 dans le « Grenelle de l’environnement », et qui a été salué comme un projet largement soutenu par les milieux économiques, environnementaux et politiques. Nous avons travaillé précédemment avec la Région sur la valorisation des transports collectifs avec les TER, sur les énergies renouvelables, où la Région est en tête. Le magasine « Terra Economica » de Mars 2010 vient de nous placer première écorégion. Nous agissons sur le respect des milieux naturels, même si nous subissons actuellement des pollutions importantes, notamment celle des PCB sur le Rhône. La région veut aller de l’avant.
Le « Grenelle » marque pourtant une forme de prise de conscience de ces enjeux…
Le Grenelle était une étape importante, qui a marqué ces engagements. Maintenant, on est dans la loi normative, avec des textes qui sont appelés à modifier les lois existantes. Et là, on se rend compte que les reculs existent de la part du gouvernement, mais surtout des lobbies, qui font pression via les députés pour revenir sur les engagements du pacte écologique. C’est le climat général.
Quels sont-ils ces reculs ?
Mr Sarkozy avait déclaré au salon de l’agriculture que l’écologie n’était plus à l’ordre du jour. Cela était destiné à rassurer les agriculteurs. Mais le problème des agriculteurs est plus un problème de revenus que d’écologie. L’écologie ne crée pas des contraintes supplémentaires, elle vise au respect de la nature. Et beaucoup d’agriculteurs l’ont intégré dans leur démarche, avec le développement du bio. Je crois que c’est un contre-sens. On voit sur l’éolien, sur le phytosanitaire, l’exécutif veut revenir sur les engagements qu’il a pris. Je me rappelle que nous avons passé une matinée sur ce sujet dans le débat sur le Grenelle, entre les milieux industriels, la FNSEA, qui voulait continuer une forme d’agriculture productive jouant sur les engrais chimique. On se rend compte aujourd’hui qu’il faut réduire. Il y a des risques de toxicité, il y a des risques pour la sécurité alimentaire. On revient à nouveau sur ces engagements, en disant qu’il faudra évaluer selon les intérêts économiques des agriculteurs et des industriels. Le Grenelle est un peu carbonisé aujourd’hui. Le fameux monument législatif dont parle Mr Borloo est bien ébréché.
Le Grenelle 2 arrive demain. Un peu tard selon vous ?
Oui. Il arrive un peu tard. Le Grenelle, c’était en Octobre 2007. Il est vrai que c’est un texte difficile, beaucoup de codes et de lois sont concernées. Mais ce texte arrive tard, trop tard. On veut le faire examiner en TGV par l’assemblée nationale. Quatre jours de débats pour 280 pages, 105 articles... Tout cela, il faut l’avaler très vite, et passer à autre chose. On a l’impression que le gouvernement recule. Il l’a fait sur la taxe carbone, avec la mésaventure du conseil constitutionnel. Il vient de le faire sur la taxe poids lourds, qui était une façon de faire contribuer les poids lourds à l’entretien du réseau routier national, et à financer les infrastructures de transport. Le gouvernement nous a dit 2010, puis après 2011, maintenant à la mi-2012, après l’élection présidentielle…
Vous avez critiqué certains points de ce Grenelle 2. Quels sont ceux qui freinent le plus le développement durable en Rhône-Alpes ?
Il faut aller plus loin sur le bâtiment, en particulier sur la rénovation. Il y a une volonté qui existe, mais il faut prendre des aménagements plus précis. Car c’est là que se feront les économies d’énergie, à travers les normes basse consommation. Ce sont aussi les questions de transport : quand on voit comme le frêt est aujourd’hui en recul. Sur la question des énergies, on freine l’éolien. Cela impacte également les questions liées à l’agriculture : l’exploitation doit passer par la réduction des engrais chimiques. Enfin, en matière de déchets, on réduit les obligations d’incinération.
Tout cela représente des reculs. Il y a des forces économiques derrière le Grenelle, un impact économique considérable ! Je crois qu’il faudrait être plus audacieux. Mais la révolution verte n’est en tout cas pas à l’ordre du jour. On peut critiquer le président des Etats-Unis, mais il me paraît beaucoup plus déterminé que le président français sur ces questions.
Vous êtes le président de l’association « Effinergie », quel est son rôle ?
L’association vise à promouvoir la norme BBC (bâtiment basse consommation). Nous l’avons fait en prélude du Grenelle. C’est une association qui regroupe les Régions, les industriels, les organismes techniques comme le CSTB (le Centre Scientifique et technique du Bâtiment). Nous avons promu la norme pour les bâtiments neufs type logements de 50KWh par m2 et par an. C’est une norme deux à trois fois inférieure par rapport à ce qui est aujourd’hui consommé. Le risque, c’est qu’on édulcore cette norme en excluant tel ou tel appareil électrique, telle ou telle technique. Mon rôle, en tant que président d’Effinergie, est de promouvoir cette norme et d’aller vers le plus important, le chantier que représente la rénovation des bâtiments.
Pour Jean-Jack Queyranne, le Grenelle 2 est « carbonisé »
Le président de Rhône-Alpes est intervenu lundi devant la presse, à la veille de l’examen du projet de loi Grenelle 2 par l’assemblée nationale, prévu du 4 au 7 Mai. Le texte, « portant engagement national pour l’environnement », s’est considérablement amenuisé depuis sa genèse lors du grand Pacte Ecologique d’Octobre 2007. Réduit aujourd’hui à sa portion congrue, caviardant les perspectives de l’éolien et de la basse consommation des bâtiments, le bien nommé « Grenelle 2 » est dans le viseur de Jean-Jack Queyranne. Celui qui est aussi Coordinateur de l'Association des Régions de France (ARF) pour le Grenelle de l'environnement, souhaite imposer d’autres normes plus contraignantes et plus respectueuses de l’environnement, et entend bien que les Régions jouent pleinement leur rôle. Interview.
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1ere au classement développement durable Terra eco 1ère place pour l'énergie photovoltaïque (8311 KW reliés) 4ème position pour l'agriculture biologique
Signaler Répondre@Des écoréalisations concrètes ! "Développement des TER partout, pour tous" .... sans doute es tu un utilisateur de drogue, je ne vois pas d'autre excuse à cette contre vérité. exemple : la ligne Lyon Dijon à été massacrée, entre de nombreuses autres. j'ai toujours pris le ter le week end, et depuis quelques années les trains que j'avais l'habitude de prendre ont tous disparu un à un .... aujourd'hui je prends la voiture. STOP AUX MENSONGES !
Signaler Répondre-Des éco-lycées -Des bâtiments aux normes HQE ou THQE -Des cantines bio dans le lycée (extension à tous les lycées en projet) -Région sans OGM -Développement des TER partout, pour tous -1€ l'aller-retour domicile travail en TER -Chèque énergie ...etc Riez rieurs, les réalisations sont là
Signaler RépondreEcorégion ? je pouffe ..... et le troncon ouest du péripherique il est ecobidule ? JJQ : un éco tartuffe comme les autres !
Signaler Répondrepfffffffffftt une écorégion.!!?..savez vous seulement ce que c'est??? vous avez encore du boulot!! lisez "terres d'avenir" et vous verrez ce que c'est une vraie écoregion!! c'est pas seulement un catalogue de mesures écolo...
Signaler RépondreM. Queyranne s'est saisi des problématiques écologiques avant même qu'elle ne deviennent médiatiques et électoralistes. Il a tout à fait raison de s'exprimer sur ce sujet, 100 % d'accord avec son analyse. Si Rhône-Alpes est devenue une éco-région, classée n°1 selon le magazine terra éco, c'est notamment grâce au conseil régional dont il assure la présidence !
Signaler RépondreEffinergie... Ou comment concentrer lobbying et responsabilité... Franchement, laissons les assos aux personnes issues de la vie civile
Signaler RépondreQu'on prenne exemple sur le modèle d'écorégion que construit JJQ en Rhône-Alpes depuis 2005 !
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