La barre 220 de la Duchère est tombée (vidéo) !

La barre 220 de la Duchère est tombée (vidéo) !

Mercredi 19 mai, à 12h05 exactement, se sont effondrées les 52 000 tonnes de la barre 220 du quartier de la Duchère. Un immeuble de 16 étages construit au début des années 60, et détruit par «foudroyage» dans le cadre de la réhabilitation du quartier. Responsable d'opérations à l’OPAC du Rhône, Thomas Pouderoux nous explique quelle méthode a été utilisée pour mener à bien cette opération de grande envergure.

Lyon Mag : Concrètement, comment cela va se passer mercredi pour la destruction de la barre 220 ?
Thomas Pouderoux :
Mercredi aura lieu la démolition de la barre 220 à 12h05. Un périmètre de sécurité est mis en place entre 10h30 et 13h15. C’est un périmètre de 200 mètres dans lequel la population doit être évacuée. L’évacuation de la population débutera de 8h jusqu’à 10h30. La réouverture du périmètre se fera à 13h15.

La destruction en elle-même va durer combien de temps ?
La démolition va durer moins de six secondes. C’est un bâtiment de 340 logements qui fait 160 mètres de long pour 50 mètres de hauteur.

Qu’est-ce qui rend exceptionnel cette démolition ?
Cette démolition est particulière, même si elle ressemble à celle que nous avions fait en 2005 sur la barre 210. Le bâtiment était la copie conforme. Elle est particulière sur le temps de fermeture de sécurité, qui est uniquement de trois heures. En 2005, nous avions dû fermer pendant quatre heures. Les aspects annexes à la démolition montrent que l’organisation s’est améliorée.

Comment allez-vous procéder pour détruire le bâtiment ?
Nous avons choisi une démolition par foudroyage. C’était la solution qui permettait d’impacter un minimum la vie du quartier. Le démolition par grignotage aurait engendré la fermeture pendant plusieurs mois du parking du centre commercial, et d’une partie du boulevard de la Duchère. Le chantier a démarré en Septembre 2009, par des phases de déconstruction, qui consistent à enlever tous les matériaux qui constituent le bâtiment. On ne laisse que le béton. Le reste est trié et valorisé suivant sa consistance. 98% des matériaux sont valorisés au final.

Combien d’engins ont été placés pour la démolition elle-même ?
Le bâtiment est affaibli au niveau de quatre étages seulement sur les seize qui constituent la barre. Quatre étages sur lesquels on vient enlever des bouts de structure pour fragiliser le bâtiment. Cela permet, le jour du tir, d’utiliser le minimum d’explosifs. C’est en fait le bâtiment qui s’effondre sur lui-même.

Les explosifs ne sont donc pas disposés au niveau du sol mais directement au niveau des étages ?
Sur les explosifs, je ne peux pas trop vous en parler. Ce sont des questions de sécurité.

Comment va se passer alors le foudroyage ?

Le bâtiment sera détruit depuis le pignon nord vers le pignon sud, avec un affaissement allée par allée. Cela permet, au niveau du pignon sud qui est assez proche de la barre voisine, de bien se rabattre vers l’intérieur, et ainsi d’éviter le choc avec la barre 230. On met des câbles qui permettent de tirer le pignon sud vers l’intérieur.

C’est un des risques où en existe-t-il d’autres pour cette démolition ?

C’était un point de vigilance. Mais il est parfaitement maîtrisé. Nous avions la même configuration en 2005 avec la barre 210. C’est un point de vigilance plus qu’un risque.

Les poussières projetées par ce type de démolition seront-elles maîtrisées ?

Il y aura forcément de la poussière. Les 52 000 tonnes de béton qui tombent engendrent forcément cela. Cette année, nous avons décidé de mettre un dispositif qui permet de réduire les poussières à 70% Tout autour de la barre, nous mettons en place des piscines remplies d’eau. Au moment de la chute du bâtiment, ces piscines sont détonées aussi. cela permet de créer un mur d’eau de 25 mètres devant le bâtiment qui assure de capter une grande partie de la poussière.

Pour les personnes qui travaillent sur ce projet, la démolition d’un bâtiment de cette longueur là est exceptionnelle ?

C’est un travail qui a démarré en septembre pour la partie «chantier», avec en permanence 30 à 40 ouvriers sur site. C’est également un travail préparatoire, avec des études techniques notamment qui sont menées depuis environ deux ans. En parallèle, les phases de relogement ont dur trois ans, avec la mobilisation de toute une équipe au sein de l’agence de l’OPAC du Rhône.

La démolition aura-t-elle une sorte d’effet artistique sur l’arc-en-ciel dessiné sur la barre ou pas du tout ?

Pas du tout. L’arc-en-ciel avait été fait au moment des Fêtes des Lumières 2008. Aujourd’hui, il va disparaître avec la démolition, mais cette oeuvre était éphémère aussi. Il n’y aura pas de côté artistique lié à cet arc-en-ciel.

La destruction de la barre 220 en vidéo.

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1 commentaire
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Alice le 18/05/2010 à 19:03

Article trouvé sur le net. La barre devrait tomber à 12 heures 05 donc si vous êtes rentrée n'hésitez pas à venir même si la destruction ne dure que 6 secondes. Bonne soirée

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