Le pis-aller du cumul des mandats selon Collomb

Le pis-aller du cumul des mandats selon Collomb

Gérard Collomb s’est réjoui, via son blog, de la volte-face de la première secrétaire du PS Martine Aubry, repoussant à 2012 la mise en application du non-cumul au sein du PS. Une nécessité imprieuse, eu égard aux échéances sénatoriales de septembre 2011. Un moratoire qui ne satisfait pas le maire de Lyon, qui voit plus dans la nécessité du cumul une réponse pragmatique à l’Etat centralisateur.

Les candidats sur la même ligne de départ pour les sénatoriales de 2012. La fronde des sénateurs socialistes a été entendue par Martine Aubry. « Le bras de fer engagé par Martine Aubry sur la fin du cumul des mandats dès 2011 a fait long feu » s’est félicité Collomb, rappelant que « s’appliquer cette règle de façon unilatérale, c’était courir le risque de priver la gauche d’une victoire historique en 2011. » Collomb, qui croit dur comme fer à un basculement du Sénat à gauche en 2011. Et le concours des rebaptisés « barons locaux » est indispensable. Un vocable qui n’émeut guère Gérard Collomb, qui voit plus l’émanation d’une forme de désinformation et d’opprobre jetés sur ceux que l’on voudrait faire passer pour des Rastignac en puissance. Soulignant « qu’il était de bon ton de jeter l’anathème sur ces "cumulards"», Collomb oppose une « réalité différente.»

Et de mettre en exergue les enjeux qui « méritent de dépasser le stade de la démagogie. » Selon Collomb, la démarche des cumulards tient moins de la goinfrerie que d’une impérieuse nécessité. « Si cumul il y a, c’est que contrairement à des pays comme l’Allemagne, aucune décision ne peut l’emporter sans que cela ne passe par Paris » insiste-t-il, voyant la solution dans « une réforme globale du mode de fonctionnement de nos institutions. » Plus d’autonomie donc de pouvoir aux territoires, sera-ce le sens de la réforme des conseillers territoriaux de 2014 ? Rien n’est moins sur.

Et pourtant, le Sénat, émanation la plus haute des collectivités territoriales, prodigue toujours à ceux qui garnissent ses bancs l’étiquette du mandaté national. Collomb propose donc à ceux « qui ces dernières semaines agitaient les débats sur le non-cumul » de « réviser la constitution. » Le mandat de sénateur ne requiert que le concours, pour celui qui le brigue, des grands électeurs, issus des territoires. La responsabilité de la gauche n’est donc pas de moraliser ses élus, mais plutôt de redonner le pouvoir aux territoires, en continuant la décentralisation engagée dans les années 80. Reste encore à mettre la main sur les responsabilités exécutives nationales pour pouvoir le faire.

Cumuler puisqu’il le faut, changer la règle des institutions en 2012 puisqu’on le doit, telle pourrait être la maxime du maire de Lyon. Mais puisqu’en 2012 il faudra se plier à la conduite édictée par le parti à la Rose, Gérard Collomb, aujourd’hui dissident, pourrait bien devenir hors-la-loi. Qui sait, cela lui plaira peut-être.

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3 commentaires
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pesanti le 10/06/2010 à 19:07

Pour finir, HAKIM, on vous a identifié ! Ca doit faire drôle de parler de soi meme à le troisième personne .... ! égal à lui même en tout cas !

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WilkinsShelia24 le 10/06/2010 à 09:04

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Hakim le 09/06/2010 à 19:30

Une réforme des institutions est effectivement nécessaire. D'accord avec M. Collomb sur la question du cumul : il ne s'agit pas forcément, et de manière caricaturale de cumuler les indemnités d'élus, d'ailleurs déjà plafonnées...Il n'y a PAS de cumul des rémunérations ! L'ancrage local des politiques est essentiel, et je trouve pour ma part normal, dans l'état actuel des choses que le maire de la 2ème ville de France soit représenté au Sénat. Plus largement, une réforme des institutions doit effectivement être menée, pour aboutir à une décentralisation responsable, efficace et réelle. Bien loin de ce qui a "accouché" de cette contre-réfrome des collectivités territoriales qui va à l'encontre de la solidarité territoriale et de la régionalisation !

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