Lyon Mag : On a l’impression de voir les jeunes peu concernés par la question des retraites ?
Yannis Burgat : La question des retraites concerne toute la société. Les jeunes sont concernées, comme les moins jeunes et les retraités. Aujourd’hui, les étudiants sont en période soit d’examens, soit de vacances universitaires. Les étudiants sont donc beaucoup moins nombreux dans la rue. Tout le travail d’explications du projet n’a pas pu avoir lieu auprès d’eux étant donné le calendrier. Et puis les retraites, ce n’est pas la première chose qui passe par la tête des étudiants, notamment quand ils ont des problèmes de logement, de bourse d’étude ou d’inquiétude sur l’avenir. Il y a un travail d’explication important à fournir à leur fournir. Les retraites, c’est aussi l’affaire des jeunes.
Comptez-vous participer à la prochaine manifestation qui aura lieu le 24 Juin ?
L’UNEF a participé aux manifestations du 1er Mai ou du 27 mai. Le collectif continuera à aller chercher les étudiants pour les faire se mobiliser le 24 juin.
Quelle est votre position par rapport à la retraite et à cette réforme ?
Nous sommes contre la réforme de l’âge de départ légal à la retraite. Nous sommes pour le maintien de la durée de cotisation tel qu’il existe actuellement. Quand on est étudiant, et que l’on arrive tard sur le marché du travail, on part encore plus tard à la retraite. Avec une période de cotisation allongée à 42 ans, les étudiants partiraient à la retraite à 68 ou 69 ans. C’est une inquiétude très forte. Nous sommes pour la prise en compte des années d’étude dans la durée de cotisation, ainsi que pour la prise en compte de la durée d’insertion professionnelle. Nous souhaitons également que les périodes de stages soient prises en compte dans le calcul des retraites.
La retraite n’est toutefois pas la première inquiétude ?
Quand on est un jeune au chômage, ou en insertion, il y a tout un problème de précarité qui est très important. Du coup, il y a tout un travail de pédagogie à mettre en place pour expliquer cela aux jeunes. Le gouvernement prend l’argument des jeunes pour mettre en place cette réforme. Ce n’est pas une réforme, c’est une régression des acquis sociaux. Il faut faire un travail pédagogique autour de cette réforme pour que les jeunes qui sont concernés se mobilisent contre cette réforme, qui est une régression sociale. Nous savons déjà que nous allons être mis en concurrence avec les séniors, qui devront travailler deux à trois ans de plus. A l’heure où les jeunes sont condamnés face au chômage, c’est une inquiétude très importante.
Quelles solutions alternatives proposez-vous ?
Nous estimons qu’aujourd’hui, le problème vient du financement des retraites. Nous sommes pour trouver de l’argent à travers les taxations, notamment au niveau du capital. Les profits des banques ne sont pas du tout taxées. il existe tout un tas de niches fiscales. Nous estimons que cette réforme va créer du chômage en plus. Si aujourd’hui nous arrivons à régler le problème du chômage des jeunes, nous réglerons le problème du nombre de cotisants n’est pas assez important. C’est avec le plein emploi que nous trouverons la solution. Si tous les jeunes au chômage deviennent des cotisants dès lors qu’ils trouvent un emploi, nous réglerons le problème du financement des retraites.
Mercredi 16 Juin 2010 à 10h19
La réforme des retraites intéresse-t-elle les jeunes ?
Alors que le Gouvernement a dévoilé mercredi les contours de son projet de réforme des retraites, la jeune génération ne s'est guère fait l'écho du mécontentement ambiant. Désintérêt profond ou sujet épiphénoménal pour ces jeunes qui feront les frais de l'allongement de la durée du temps de cotisation et du repoussement de l'âge de départ légal ? Selon Yannis Burgat, président de l'Unef Lyon, les étudiants ont d'autres inquiétudes. Mais ne sont pas indifférents pour autant, et se font aussi force de proposition. Inteview.
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Encore une réforme à la marge qui est à « l'équilibre » avec des hypothèses plutôt farfelues (pleine emploi combinée à une croissance digne de celle de la Chine). Encore les jeunes qui vont payer les pots casser de cette absence de courage politique. La clef du problème est la gestion du départ à la retraite des papy boomers par l'application stricte de la devise de la république : liberté (départ dès que l'on souhaite mais avec un niveau de retraite proportionnel à la durée de travail), égalité (report brutal de l'age de la retraite pour tout les français), fraternité (niveau de retraite minimum et maximum). Par cette absence du respect des principes républicains qui font peser toutes les charges (déficit Etat, sécurité sociale, retraite) sur les générations futures, la génération des papy boomers laisse un pays en ruine et voudrait en être récompensé. Cette réforme les protège du résultat (chômage, misère) des décisions démagogiques qu'ils ont approuvés, tout au long de leur vie, par leur vote en les reportant par la précarisation des « autres » : les actifs (leur niveau de vie est déjà nettement plus faible que celui des retraités) et en particulier des jeunes (stage, CDD, intérim). La jeunesse ne vous dit pas merci...
Signaler RépondreEt encore une fois ... c'est nous et nos enfants qui vont payer pour la mauvaise gestion de nos politique ...
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