Lyon Mag : Concernant la pub d’Adidas à Bellecour qui a été vandalisée, vous ne revendiquez aucune action ?
Jean-Charles Thuault : Non, ce n’est pas une action portée par le collectif des Déboulonneurs.
Comment fonctionne le collectif des Déboulonneurs, quelles sont ses actions et dans quel but ?
Les Déboulonneurs, c’est un collectif national, qui a été créé en 2005 en région parisienne mais qu’on retrouve dans la plupart des grandes villes de France. Le but est de lutter contre l’invasion publicitaire. Nous avons choisi comme mode d’action la désobéissance civile et la non-violence. On a une revendication qui est claire, c’est la diminution de la densité de l’affichage publicitaire dans les villes, et la limitation de la taille de l’affichage publicitaire à un format de 50 par 70 centimètres, ce qui correspond aux formats politique et associatif.
Qu’est-ce que vous entendez par désobéissance civile ?
C’est tout un mouvement activiste qui se propose d’aller à l’encontre d’un ordre établi qu’on estime injuste, mal fait ou pas adapté à une situation. Donc ça peut inclure le fait d’enfreindre la loi, mais de manière totalement assumée et non-violente, pour chercher à remettre en cause un état de fait. Concrètement, dans le cadre de nos actions, nous barbouillons des panneaux publicitaires, notamment les grands panneaux 4x3 qui fleurissent dans nos villes. Ce sont des actions de dégradations, légères mais faites au grand jour et à visage découvert, avec nos papiers. On sait que la police est amenée à intervenir. Effectivement, on enfreint la loi, on dégrade un bien. Le but de cette action de désobéissance est de montrer qu’elle peut être légitime, puisqu’on estime qu’il y a beaucoup trop de publicités, beaucoup trop de matraque publicitaire.
Depuis quand est-ce que les Déboulonneurs existent à Lyon, et combien d’actions ont été menées ?
Le collectif de Lyon s’est monté très rapidement, quelques mois après le collectif national. A l’échelle nationale, il y a énormément d’actions. A Paris, il y a eu un barbouillage mensuel jusqu’à la pose d’un moratoire en mars dernier. A Lyon, il a des périodes d’activité qui étaient la suite du mouvement national. On a fait deux barbouillages cette année, en mars et en juin. Douze procès ont été intentés contre des Déboulonneurs depuis la création du collectif. Le dernier date du 2 avril. Le jugement a relaxé le collectif de Paris après un barbouillage. On mène aussi d’autres actions. Par exemple, à Lyon, on essaie de sensibiliser le public sur l’omniprésence des panneaux publicitaires, comme mercredi rue Victor Hugo (2ème arrondissement).
Et justement, le but de l’action de mercredi sera vraiment axé sur la sensibilisation ?
Tout à fait. L’objectif est de cibler les affiches qui font 1,20 mètres par 1,76 mètre, en les mettant en évidence et en cachant le message qui est dessus, sans dégradations, pour que les gens se rendent compte du matraquage publicitaire, de cette propagande pour la consommation. Si on arrive à mettre des grandes bâches comme celle de 1 300 m² place Bellecour, il faut qu’on continue à véhiculer notre message, parce qu’on finit par ne plus s’en rendre compte, et c’est là que les publicités gagnent.
Justement, concernant cette bâche publicitaire place Bellecour, même si vous n’avez rien à voir avec l’acte de vandalisme, vous soutenez les auteurs ?
Il faut faire attention en parlant de soutien. En tout cas, notre collectif se positionne clairement pour pointer du doigt la densité des messages publicitaires, la folie des grandeurs dans laquelle on tombe, et le collectif entier se positionne pour dire que cette bâche était une aberration et se félicite du fait que cette bâche ait été ciblée.
Pour ce qui est des auteurs, personne ne sait vraiment qui ils sont ?
Non. Ce n’était pas une action lancée par le collectif des Déboulonneurs. Nous nous félicitons par rapport au fond. Ce n’est pas la manière de faire que nous soutenons.
Jeudi 29 Juillet 2010 à 10h32
Les Déboulonneurs lyonnais préfèrent la pédagogie à la vandalisation
« Pas de provocations ! » La tonalité de l’action est fixée. Le collectif des Déboulonneurs lyonnais s’était donné rendez-vous mercredi en fin d’après-midi au commencement de la rue Victor Hugo, pour une remontée place Bellecour. Au programme de leur happening, le recouvrement des panneaux publicitaires, mais sans vandalisme, doublé d’un tractage pédagogique. Quelques jours après la vandalisation de la bâche de l’OL place Bellecour, Jean-Charles Thuaut défend les méthodes douces du collectif.
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c'est pas parcequ'on voit une affiche vantant une voiture qu'on va se ruer dans un garage pour l'acheter! Les déboulonneurs prennent surtout les citoyens pour des moutons crétins. Désolée pour eux s'ils n'arrivent pas a maitriser leurs pulsions acheteuse.
Signaler RépondreBravo aux déboulonneurs. Nous sommes tous les jour agréssés par des publicités souvent stupides et parfois indécentes dans lesquelles nos compagnes, nos soeurs, nos filles, nos mères sont littéralement présentées de façon grotesque et avilissante et certainement pas en rapport avec l' idée que nous nous faisons d' elles. Un peu de décence ne nuit pas. Continuez vos actions. Nous sommes nombreux à être de tout coeur avec vous.
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