Sept syndicats... plus le NPA !
Il est 11H30 quand les 350 manifestants se retrouvent Place Bellecour. Un simple calicot noir annonce « Non à la Réforme des Retraites » en lettres blanches. Sur place, on ne fait pourtant pas le deuil de la question de l’âge légal de départ. « Retraites par répartition à 60 ans à taux plein, c’est possible » exhibe fièrement une autre banderole. Ça et là, les cas particuliers prennent le relais. La CGT de l’équipementier automobile JTEKT de Dijon réclame à Toyota « de tenir ses engagements. » On voit même une militante, hampe à l’épaule, avec un drapeau du NPA. La réforme des retraites mobilise. Et comme dans tout pique nique, le grill tourne à plein régime.
Age de départ légal, taux de cotisation, pénibilité du travail...
Le cortège remonte la rue Edouard Herriot, haut lieu du luxe lyonnais, avec ses enseignes prestigieuses. Pierre Coquan, secrétaire générale de la CGT du Rhône, en a pris la tête. Destination, le 25 de la rue. Objectif : remettre leur lettre ouverte de l’union départementale syndicale aux représentants locaux de l’UMP. La missive fustige le report de l’âge légal de l’ouverture des droits à la retraite de 60 à 62 ans. Le recul de l’âge d’accès au taux plein, de 65 à 67 ans, fait également grincer la plume. Pénibilité du travail et hausse drastique du taux de cotisation des fonctionnaires sont également dénoncées. Autant d'inquiétudes qui, pour les syndicats, méritent une remise de courrier en main propre. Solennel, un peu à la façon d'un avis d'huissier.
Les syndicats reçus... par la secrétaire de permanence !
« La méthode utilisée qui a consisté pour l’essentiel à recevoir les syndicats sans jamais réellement les entendre a contribué à accroître les tensions. » Cette dénonciation mentionnée au courrier trouve son exemple dans la foulée, puisqu’arrivé devant le siège de l’UMP du Rhône, le cortège n’a aucun interlocuteur. Deux CRS encadrent le porche de l'entrée de l'immeuble. C'est la secrétaire de l’émanation lyonnaise du parti de la majorité qui prend acte de la remise de ce courrier. Philippe Cochet, président de la fédération du Rhône, est à l’assemblée pour débattre. Joint ce jour, l’UMP du Rhône assure ne pas avoir été prévenue de l’initiative, et a simplement fait savoir sa « surprise. » Les syndicats auront à nouveau l’occasion de faire entendre leur voix, puisqu’une nouvelle mobilisation nationale est prévue pour le 23 septembre, soit le premier jour d’examen du texte par le Sénat.