Laurent Wauquiez commence son « road show » à Lyon

Une arrivée surprise

Circulaire Hortefeux, réformes des retraites, Roms, commission européenne. Le gouvernement, sévèrement mis à mal pour cette rentrée politique, a dépêché le secrétaire d’Etat à l’Emploi pour un tour des fédés. Il faut vulgariser les réformes, les porter jusqu’en province, les défendre et rassurer les militants. Et c’est à Lyon qu’on a choisi d’essuyer les plâtres de cette opération de communication nationale. Même les journalistes, en nombre restreint, sont surpris par cette visite éclair. Philippe Cochet, le président de la fédération du Rhône, n’a pas pu assurer sa présence. Visiblement, ce « road show » a pris tout le monde de court. L’initiative ne tient toutefois pas d’un lancement prématuré d’une quelconque campagne électorale. « La pendule politique n’est pas à l’heure de 2012 » recadre Wauquiez.

« Le PS défend une retraite de misère »

Car il s’agit bien pour le secrétaire d’Etat de venir rassurer sur les temps de passage de la majorité au deux tiers du mandat de Nicolas Sarkozy. La réforme des retraites en toile de fond, le PS pour cible principale. « Le PS défend uniquement la possibilité de partir légalement à la retraite à 60 ans. Il défend une retraite de misère » dénonce-t-il, louant le « courage » de l’exécutif national sur ce dossier, qu’il aurait été « plus facile de mettre sous le tapis. » La police fait l’objet d’une mise au point, particulièrement le maintien numérique des effectifs. Il ne veut pas d’une « police baby-sitting », référence dévoilée au souhait de l’opposition de réinstaller feues les polices de proximité. Il juge d’ailleurs le bilan sécurité du gouvernement « objectivement bon. » Sur la question de l’emploi, Wauquiez sort les chiffres. « On  nous annonçait 10 à 11% de chômage, alors que nous retombons vers les 9% », et de présager encore « cinq ou six mois difficiles » avant des jours meilleurs. Les affaires Woerth-Bettencourt ou Le Monde n’ont pas plus de consistance « qu’un rideau de fumée », téléguidées par un PS qu’il qualifie de « dinosaure régressif. »

Et quel meilleur camarade pour illustrer le propos que... Gérard Collomb ! Le maire du Puy a rappelé plusieurs fois malicieusement les positions du maire de Lyon, souvent à contre-courant de son secrétariat national. Particulièrement concernant ses vues sur la réforme des retraites. « Le maire de Lyon trouve cela surréaliste » assure Wauquiez, qui lui reconnait dans le débat une certaine « utilité. » Moins un appel du pied qu’une façon habile d’utiliser à dessein les voies discordantes qui existent également aussi au sein de l’opposition. « Nous avons besoin de Collomb au national, sans doute beaucoup moins au local » embraye-t-il. De quoi rassurer son voisin Michel Havard, opposant à Collomb et candidat au poste de maire de Lyon. C’est Michel Forissier qui le dit, lorsqu’il présente au public le député du Rhône sous le titre de « celui qui conduira la liste UMP pour les Municipales de 2014. » Michel Havard n’aura sans doute pas manqué d’apprécier. Car si Wauquiez est venu, c’est aussi pour afficher une certaine unité, dans une fédération départementale qui souffre d’un manque de visibilité.

Lejaby condamnée

Les enjeux locaux ne sont pas vraiment au programme. Le secrétaire d’Etat à l’Emploi revient toutefois sur le sort des 197 salariés de l’usine Lejaby, qui manifestaient jeudi à Rillieux-la-Pape. Il assure avoir reçu les élus à Bercy, et se montre vigilant sur la perspective de reclasser les salariés sur un projet de centre commercial. Il concède toutefois qu’il sera « difficile d’empêcher la fermeture du site. » Interrogé également sur la possible implantation dans le Rhône de son mouvement politique « Nouvel Oxygène », crée en janvier 2008, il semble surpris. « Cela n’est pas à l’ordre du jour. » Alors, quand on taquine le maire du Puy-en-Velay sur un pronostic pour le derby entre l’Olympique Lyonnais et Saint-Etienne, il botte en touche. « Le Puy » répond-il, se félicitant de l’accession en CFA2 du club cette saison. Le temps d’un verre avec la centaine de personnes présente, composée d’élus locaux et de militants, le secrétaire d’Etat en termine. Il reprendra probablement le flambeau dans les prochains jours pour aller l’exhiber de nouveau, dans une autre fédération de l’UMP.