Finale à la Halle Tony Garnier ?
Qu’il est beau, ce Palais des Sports de Gerland quand il entre dans une indescriptible fusion. Il est 17h40 quand Llodra sert pour le match. Les spectateurs sont déjà debouts. Du côté du clan argentin, on a pourtant crié fort, gueulé son amour de l’Albiceleste. Mais, ce week-end, il était écrit que l’équipe de France allait foncer vers son destin. Comme en 1991, avec toutefois une marche en plus et pas la moindre, celle de la finale. Alors, l'équation est simple. Si la Serbie remporte sa demi-finale, elle recevra. Si les Tchèques passent le cap, c’est à la France d’accueillir. Et Gérard Collomb, le maire, présent aux côtés de Rama Yade, secrétaire d’Etat aux Sports, assure qu’il présentera la candidature de Lyon. Mais pour une finale éventuelle, on voit plus grand. Le site de le Halle Tony Garnier tiendra la corde pour recevoir l’évènement.
Photo : LyonMag.com
Llodra et Clément balayent le double argentin
Ils pouvaient certes se targuer d’une demi-finale à l’US Open il y a quelques semaines. Mais jamais Schwank et Zeballos n’ont paru en mesure d’inquiéter la paire française. Trois sets secs pour achever l’oeuvre. Mais ils auront resisté, les Argentins. A 4-2 dans le premier set, ils reviennent à 4-4 en breakant Clément. A 2-0 pour la France au second set, il s’autorisent un retour à 2-2. Chacun de ces passages correspondant à une baisse de régime d’Arnaud Clément. Mais le finaliste de l’Open d’Australie en 2001 ne s’en est pas laissé compter, et a su hausser son niveau de jeu aux moments opportuns. Et il a même plutôt très bien joué, le marseillais ! Llodra, sur la veine de sa fin de saison, a survolé ce double. Patron dans tous les compartiments du jeu, il a parfois smashé large, semblant gêné par les éclairages du palais de Sports. Mais que peut-on lui reprocher ? Absolument rien, tant il a ouvert la voie vendredi, et fermé la marche samedi. Taille patron. Après 1h42 de jeu, un missile de Llodra en retour, conclu par un magnifique passing de Clément, le France mène 2 sets 0 (6-4, 7-5).
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Les lacs du Connemara font chavirer Gerland !
Le temps d’une pause entre le deuxième et le troisième set, le public français, souvent mis sous l’éteignoir par les supporters argentins, entonne l’air des Lacs du Connemara de Michel Sardou. L’ambiance commence à monter d’un cran. Le troisième set est une formalité. Les Argentins tiennent jusqu’à 2 jeux partout. Le France pousse à 3-2 puis breake. Un scénario qui s’était déjà produit au premier set. Mais cette fois-ci, les Français tiennent le break : 5-2 ! L’Argentine s’offre un dernier baroud pour remonter à 5-3. Service Llodra à suivre. La fin, on la connaît. Jeu et set et match en 2h29 de jeu (6-4, 7-5, 6-3). Les portes de la finale sont grandes ouvertes. Et cette bande de potes se tombe dans les bras quand les argentins, têtes basses, quittent le terrain. Tous y sont : Gasquet, Monfils, Tsonga, Benneteau, et évidemment Llodra et Clément. La belle histoire continue. Dimanche, pour du beurre, il restera deux simples à jouer. Gilles Simon tient la corde pour remplacer Llodra dans le dernier match face à Nalbandian.
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« Allez au bout ! »
Quand on gagne à Lyon, on ne fait pas la fête comme partout ailleurs. On se souvient de Forget, pantin déjà désarticulé par l’émotion, volleyant le point final face à Sampras en 1991. Saga Africa and co. Et bien cette année, le Palais des Sports a trouver une autre ritournelle. On entend monter des travées du site un énorme « Capitaine Guy, tu n’es pas de notre galaxie », repris en coeur par l’ensemble de l’assemblée, sur l'air de Capitain Flam'. Le temps pour ce dernier de prendre le micro, il félicite ses joueurs. « Les gars, vous êtes une belle équipe. Faites-moi plaisir, allez au bout ! Vous en avez tellement les moyens » les met-il au défi. Puis, du côté du groupe France, on taquine Monfils qui visiblement minaude à effectuer un pas de danse. Les hourras du publics finissent par convaincre le tombeur de Nalbandian la veille, qui s’autorise quelques mouvements de breakdance , dont un équilibre en appui sur la tête, pour applaudir des deux jambes. Le temps de retrouver le plancher des vaches, il entame une chenille à trois, rejoint par Tsonga et Llodra, sur l’air de Saga Africa. Alors évidemment tous les lyonnais aimeraient, si la France est amenée à être l’équipe-hôte de la finale, revivre les mêmes moments qu’en 1991. Et elle sera bien candidate si le cas de figure se produit. Une belle perspective pour Jean Gachassin, président de la FFT, qui, au sortir du stade, assure que la ville est « superbe » pour recevoir ce type d’évènements, même s’il « regrette le départ du GPTL. » En tout cas, ce week-end, le monde du tennis avait les yeux rivés sur la capitale des Gaules !