Il y avait un air du Palais des Festivals lundi du côté de la Halle Tony Garnier. Du Cannes à Lyon ! Mais à bien y regarder, entre le festival international du cinéma de la Croisette, et son petit frère lyonnais qui monte, la recette est bien différente. Car dans la ville des frères Lumière, le rapport à ce dernier est plus amoureux, quasi-charnel. Thierry Frémaux, président de l’Institut Lumière le répète à satiété, Lumière est le festival de tous les cinémas. Pas un hasard donc de voir des productions très hétéroclytes programmées tout au long de la semaine, de la rétrospective Visconti, aux Raretés US des années 70’ en passant par un hommage à Anthony Quinn, Dario Argento et Jean-Louis Trintignant. Côté perles du cinéma français, place nette est faite cette semaine à Raymond Bernard. Un moyen efficace pour rédécouvrir l'oeuvre d'un des cinéastes ayant le mieux réussi le passage du cinéma muet au cinéma parlant.
La création cinématographique internationale est si peu tarissable que si le festival Lumière essayait d’en faire le tour chaque année, il aurait un programme assuré pour au moins 200 ans. C’est sincèrement l’espérance de vie minimale qu’on lui souhaite, tant lundi sa cérémonie d’ouverture a semblé maîtrisée, juste, sans faux col. Et quand Thierry Frémaux arrive sur scène pour son petit mot d’introduction, il le sait mieux que tout le monde : la star cette semaine, c’est le cinéma. « Je remercie d’ailleurs Gérard Collomb, Jean-Jack Queyranne, et Jacques Gérault pour les discours qu’ils n’ont pas fait ce soir » s’esclaffe-t-il, dans un compliment à reculons aux grands élus et au préfet, qu’il maintient à leurs places de spectateurs. Un hommage plus solennel a également été rendu aux deux grands disparus du cinéma français cette année : Corneau et Chabrol, dans deux courtes projections vidéo. Et c’est avec son ton si particulier que Tavernier a évoqué Alain et Claude, deux habitués de la cité lyonnaise. Le public a longuement et chaudement applaudi les deux grands cinéastes disparus.
C’est vers 19h45 que les acteurs ont commencé à faire leur apparition dans la salle. Et quel parterre : Elsa Zilberstein, Tony Gatlif, Melvil Poupaud, Marina Foïs, Léa Drucker Vincent Perez, Kad Mérad, Juliette Binoche, pour ne citer qu'eux. On a aussi vu Agnès Varda arriver au bras de Roschdy Zem, ainsi que le binôme grolandais déjanté Benoit Délépine et Gustave de Kervern. Du côté des locaux, Dominique Blanc, Laurent Gerra et l’incontournable Alexandre Astier étaient également de la partie. Tous ont répondu à l’appel de Frémaux et Tavernier. Autant de brillants pour entourer le diamant du soir : Stanley Donen. Le co-réalisateur de Chantons sous la Pluie, bon pied bon oeil du haut de ses 86 ans, a reçu l’hommage du public pour l’ensemble de son oeuvre. Pour le profane, l’homme à également réalisé quelques monuments cinématographiques comme Voyage à deux ou Embrasse la pour moi. Singin’ in the Rain reste sa réalisation la plus connue, et plus largement l’une des oeuvres les plus exaltées et enthousiastes de l’histoire du cinéma. Plaisir absolu de retrouver Gene Kelly dans son rôle de Don Lockwood, bellâtre lissé par sa réussite dans le cinéma muet, qui rencontre le jeune Kathy Selden, incarnée par Debbie Reynods. Enlevé, drôle, vif et terriblement optimiste, ll n’y avait guère plus dans le ton pour ouvrir cette cérémonie.
A noter que la copie projetée et restaurée est époustouflante, les couleurs saisissantes et donnent au film une dimension rarement atteinte, malgré un format 1:37 qui forcément réduit la taille de projection sur l’écran. Un détail insignifiant au vu de l’excellent travail de restauration. L’amour du cinéma, c’est aussi l’amour de ses supports, et le coup de jeune donnée aux anciennes copies et « masters » des grands classiques en fait résolument partie. Le Festival Lumière l’a bien compris, puisqu’à présenter des copies rafraîchies, il élargit pour le spectateur le point d’entrée dans l’oeuvre. Pour Chantons sous la pluie, les prouesses techniques réalisées sur le support sont gigantesques, et donnent au film une dimension rarement atteinte. L’équipe des Films du Paradoxe, société distributrice du film, qui a oeuvré à sa restauration, peut être légitimement fière.
L’ensemble des invités, acteurs et élus a terminé la soirée par un dîner des partenaires. A la table d’honneur, on retrouvait Gérard Collomb et son épouse, Juliette Binoche et Stanley Donen. Thierry Frémaux a fait le tour des nombreuses tables, chaudement félicité. Ce festival a de la gueule, un ton et une patte. De Lyon ! Rendez-vous dès mardi à 18h à l’Institut Lumière pour l’inauguration du Village Cinéma, en présence de tous les invités. Que tous ceux qui veulent faire dédicacer le catalogue de l’édition 2010 s’y pressent ! Le prix Lumière sera remis samedi à Milos Forman, avant la cérémonie de clôture dimanche où sera projeté Le Guépard avec Alain Delon et Claudia Cardinale. Jusqu’à dimanche près de 80 films seront projetés, soit 200 séances dans de nombreuses salles de l’agglomération. Le programme sur www.lumiere2010.org.
Et voir ce film à côté de stars comme Stanley Donen, Juliette Binoche, Kad Merad, Jim Harrison, Dario Argento, Bertrand Tavernier, Agnès Varda... qui m'ont paru très accessibles et surtout contentes d'etre la, sans promo et ça joue vraiment sur l'ambiance... Encourageons plutôt Thierry Frémaux et son équipe pour cette belle initiative, qui a fait vibrer toute la ville pendant une semaine. D'ici peu, tout le monde nous enviera ce festival, alors profitons-en, plutôt que de jouer une nouvelle fois les lyonnais jamais contents !
Signaler RépondreJe suis att?r?e par ces commentaires, qui refl?tent l'ignorance et surtout la volont? de quelques uns de d?monter les initiatives nouvelles qui sont faites ? Lyon. J'ai pour ma part v?cu un superbe festival (qui, parmi les d?tracteurs assis dans leur salon, est effectivement venu aux s?ances ?), et cette soir?e d'ouverture incroyable avec 5000 personnes qui regardent Chantons sous la pluie, et les gens qui applaudissaient pendant le film ? chaque num?ro. C'?tait unique, les gens ?taient heureux, les ?lus pas envahissants et sympathiques, je suis d'accord avec cet article.
Signaler Répondrecrise de mes .... Il n'y a pas de budget pour le cinéma surtout un comme ça ! Si c'est la crise, alors on arrete cannes,les césard, les oscars, les prix nobel... Bref, si c'est la crise, on arrete tout !
Signaler RépondreCombien cela a coûté ?! En temps de crise, au moment où les quartiers populaires de Lyon manquent de moyens...
Signaler RépondreJe confirme Ce que dit cinephile ,cela faisait un peu MJC ou avant premiere de cinema . Il manque quelque chose ,mais le probleme c'est lyon ville de province qui presente aucun interet pour les soit disant "leaders" du monde de cinema. thierry Fremaux a au moin le merite d'essayer; la question est le montant des sommes mise en jeux ,et qui en a profité?
Signaler RépondreJe confirme l'impression de Bizarman, c'était kitch à mourir. Digne d'une MJC de quartier !
Signaler RépondreQuand on ne connait rien au cinéma on se taiît ! Michel Deville, Xavier Beauvois, Françoise Fabian, Mme Anthony Quinn, Vincent Perez et j'en passe d'illustres inconnus !? Revoyez votre copie, cette soirée était magnifique en tous points de l'accueil des vedettes à l'arrivée de Mr Stanley Donen ! L'illustre inconnu c'est vous !
Signaler RépondrePas d'accord avec vous ,c'etait une soiree insipide totalement dedié a la gloire de Thierry Fremaux. les artistes invités? a part juliette Binoche que des inconues ou des anciens artistes qui ne travaillent plus. Ce qui demontre l'efficacité de T.Fremaux pour faire applaudir des illustres inconues Nous avons l'impression d'un festival sans moyens ,et pourtant la region et le Grand lyon ont financé de facon importante Thierry Fremaux avec l'argent du contribuable. Il derait interessant de connaitre les societes privés qui ont pris en charge la manifestation "Le Fremaux schow et avec quel marge?"
Signaler Répondreil y avait beaucoup de monde. Le quartier Gerland était surchagé. Je mangeais au resto juste en face ou pas très loin(quartier des affaires) et j'ai mis beaucoup de temps pour atteindre le lieu d'arrivé. Ceci étant dit, ca devait être SUPER
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