Conseil municipal : piscines et cantines au menu de l'UMP

Il se veut traditionnel, ce rendez-vous d’avant conseil municipal. « Nous le ferons avant chaque séance » informe Michel Havard, accompagnés d’élus d’Ensemble pour Lyon. Et l’ordre du jour de lundi doit permettre à l’opposition de revenir sur quelques projets emblématiques du mandat de Gérard Collomb, comme la Confluence et les piscines. La question de l’accès aux cantines scolaires sera également traitée. Côté bonus, l’Hôtel-Dieu et le coût du forum Libération vont également s’inviter en salle du conseil.

Toujours sur la même veine concernant la Confluence, Ensemble pour Lyon est revenu sur le projet d’un métro Perrache - Stade de Gerland, desservant le sud de la Presqu’île. Si Michel Havard concède qu’il ne trouve pas à redire « sur la qualité architecturale du lieu », il a parlé encore une fois d’une « erreur historique » concernant l’unique desserte tramway de la zone. D’autres malfaçons du site sont pointées, comme l’enlèvement des déchets, les livraisons postales le haut débit ou le stockage des véhicules.
Le problème de l’accès aux cantines scolaires mobilise aussi les énergies à droite. On ne comprend pas pourquoi, dans l’ordre de priorité défini par la ville pour l’accès aux restaurants scolaires, un couple de deux parents qui travaillent n’arrive qu’en quatrième position. « Je vous garantis que nous allons maintenir la pression sur les cantines scolaires car ce qu’il se passe est scandaleux » tempête Havard, qui conclut que « Gérard Collomb n’a pas fait des gens qui travaillent sa priorité. » Pour le conseiller municipal du 3ème arrondissement, Patrick Huguet, les enjeux soulevés par cette question sont plus profonds. « Il faut savoir si la cantine scolaire est un simplement un confort pour les parents ou si c’est un lieu de sociabilisation pour les enfants » s’interroge-t-il.
La question du centre nautique du Rhône, dont les plages et le bassin Sud doivent être réhabilités, suscite quelques interrogations. En effet, le conseil municipal doit voter des crédits d’études à hauteur de 2 millions d’€. Un investissement somptuaire simplement pour des travaux d’études. Alors, du côté des élus UMP, on essaie de trouver une bonne raison à un tel devis. « Peut-être souhaite-t-on chauffer les bassins » rigole le centriste Pierre Delacroix. Rien ne semble justifier pour l’UMP un tel investissement s’il n’est pas opérationnel.
Le forum Libération, qui s’est tenu fin septembre à l’Hôtel de Ville, fait l’objet d’une question écrite de l’opposition. Déjà évoquée oralement lors de la précédente séance mais bottée en touche par Collomb, la question du coût de la manifestation n’a pas été éclaircie. « La qualité de cette manifestation ne doit pas exonérer du devoir de transparence » justifie Havard. Gérard Collomb pourra répondre à cette demande soit par oral, soit par écrit.

L’UMP du Rhône est également revenue sur l’Hôtel-Dieu. Plutôt démunie face au degré d’avancement du projet, l’opposition regrette qu’au démarrage du pilotage du projet n’ait pas été inclut au cahier des charges le maintien d’une vocation d’intérêt général du site. Aujourd’hui, le site n’a plus de pilote public, puisque le bail emphytéotique qui liera les HCL à l’exploitant lui laissera les coudées franches pour faire du lieu ce qu’il entend, sans garde-fou. « Collomb, c’est Madelin » ose même Michel Havard évoquant le modèle de libéralisme qui régira désormais un site jadis voué à la charité et à la bienfaisance. Jumelant les atermoiements de l’Hôtel-Dieu avec le projet des piscines du Rhône, pourtant pierre angulaire du programme de mandature de Collomb, le leader d’Ensemble pour Lyon envoie une dernière salve à l’attention du maire : « mentir délibérément sur autant de sujets et ne pas tenir ses promesses, cela relève de la politique telle qu’on la pratiquait au XIX ème siècle. »