C’est en début de séance que Michel Havard, le président d’Ensemble pour Lyon, a rappelé au maire de Lyon les valeurs d’ « écoute » et de « tolérance » attendues au sein du conseil municipal. Une référence à la sortie précipitée de Gérard Collomb lors de la précédente session, au moment où l’ordre du jour allait dévier sur la question des Roms, précipitant le départ des opposants UMP. D’écoute, Collomb n’en pas manqué. De répondant non plus puisque la séance, très longue, a été souvent électrique. A l’incipit d’Havard, Collomb a retorqué qu’à trop manier « l’hyperbole et l’outrance », le chef de l’opposition s’exposait « à des réponses dans la même tonalité. » Ambiance.
Le projet des piscines du Rhône se réchauffe
Le dossier des piscines, exposé en deux temps, a fait l’objet d’une demande de « visibilité » de la part de Jean-Pierre Flaconnèche, le maire du 7ème arrondissement. La piscine du Rhône en particulier. L’adjoint aux Sports Thierry Braillard lui a assuré « sous un mois » une réunion d’information avec la Mairie du 7ème. La première phase de travaux du bassin nord se termine fin 2013. Côté sud du site, Braillard expose le projet d’une piscine chauffée, « accessible hiver comme été. » Le montant de la rénovation s’élève à 27 millions d’€.
Denis Broliquier reproche à la majorité son manque d’ambition, quand Pierre Delacroix assure que « le grand plan piscine est à l’eau », citant en renfort des bribes choisies du programme de campagne de Collomb en 2008. « Mr Broliquier me navre. Mr Delacroix me navre et me peine » répond le maire de Lyon qui assure que le flop du projet de centre nautique à Sergent Blandan est à mettre sur le compte des refus essuyés en phase de concertation du projet. « Et comme je n’ai pas été élu pour décider tout seul » ironise Collomb, reprenant la formule du cardinal Barbarin à son encontre sur l’Hôtel-Dieu.
Le vote des crédits d’études, à hauteur de 2 millions d’€ a interpellé l’opposition. « Cela correspond aux coûts d’honoraires de la maîtrise d’oeuvre » explique Collomb, qui assure qu’il est classique que cette charge représente « 12% à 17% » du montant final de ce type de factures.
Un FISAC pour la Duchère... et pour Grôlée ?
Le projet de la Duchère a également pris place dans les débats. Le vote de l’attribution d’une subvention de fonctionnement et d’investissement à la société d’équipement du Rhône et de Lyon (SERL), qui s’occupe de la réhabilitation du quartier dans le cadre du dispositif FISAC, a offert à l’UMP un point d’ancrage pour critiquer la politique de réhabilitation urbaine de Collomb. « Ne croyez vous pas que ces nouveaux centres commerciaux se développement au détriment des autres commerces » commence Blandine Reynaud pour l’UMP, qui s’interroge sur l’utilité même des FISAC si ces derniers doivent souffrir la concurrence des centres commerciaux. « Notre problème n’est pas de faire du commerce pour faire du commerce, mais d’induire un mouvement par le développement du logement, du tertiaire et du commerce » se justifie Collomb. « Ne peut-on pas envisager un FISAC pour la rue Grolée » ironise alors la conseillère municipale, dans une référence au statu quo qui frappe la rue, où Collomb souhaitait installer des enseignes de luxe.
Aussi, certaines malfaçons dans les logements de la Duchère, qui ont valu à Collomb des interpellations de la part de certains résidents lors de sa visite de Septembre, le maire assure que « ce n’est pas la responsabilité de la mairie, mais des entrepreneurs. » Et de menacer les constructeurs « qui auraient des malfaçons répétées », d’exclusion des prochains appels d’offres de la municipalité. L’avertissement vaut également pour les constructions de la Confluence, en particulier sur les projets de l’îlot 2.
On préfère manger à la cantine !
Côté cantine, le manque de places en restaurants scolaires est imputable à un « manque flagrant d’anticipation et à un gâchis de moyens de la municipalité », selon Inès de Lavernee d’Ensemble pour Lyon. Yves Fournel, adjoint au maire de Lyon chargé de l’éducation et de la petite enfance, rappelle les chiffres : « De 2001 à 2010, nous avons débloqué 19 millions d’€ pour la restauration scolaire. Lors du prochain budget, 1000 postes sont ouverts pour des postes d’accompagnement. » Une surabondance des demandes d’accès aux cantines, impossible à anticiper pour la majorité municipale. « Sur la rentrée scolaire 2010, nous constatons une hausse de 1,5% des effectifs alors que la demande en cantine a augmenté de 18% » justifie Fournel.
La crise passée par là a également modifié les comportements des familles : certaines mères travaillant à temps partiel repassent à temps plein, quand d’autres raccourcissent leurs congés maternité. Le plafonnement de la prise en charge de L’Etat sur les emplois aidés a aussi eu des conséquences sur le fonctionnement des familles. Un ensemble de justifications hétéroclytes, qui, pour la majorité municipale, a eu des répercussions sur l’explosion des demandes d’accès aux restaurants scolaires. L’opposition UMP objecte à la majorité d’avoir « priorisé » les accès aux cantines, privilégiant les familles dont l’urgence sociale est avérée en mettant sur la touche les couples dont les deux parents travaillent. L’occasion pour Gérard Collomb de rappeler qu’en 2004, la ville d’Oullins, qui a contrario avait fait des parents travailleurs sa priorité pour l’accès aux cantines, a été condamné par le tribunal administratif pour cette pratique.
Déshabiller Cap Canal pour habiller les cantines ?
Cap Canal devient un marronnier de la salle du conseil. La création d’un poste de directeur du développement pour la chaine a suscité un tollé du côté de l’opposition. Ensemble pour Lyon a d’ailleurs voté contre. Par l’intermédiaire d’Inès de Lavernee, le groupe d’opposition a inauguré « le compteur Cap Canal. » Depuis le début de l’année 2010, la chaîne éducative de la ville de Lyon a coûté 645 886 € à la collectivité, alors que depuis le début du mandat, le chaîne représente un investissement de 2 279 744€, soit 697 m2 de restaurents scolaires neufs ou 1105 m2 de cantines rénovées. Au jeu des chiffres, Yves Fournel n’est pas en reste. « Cap canal, ce sont 20 producteurs lyonnais pour 200 emplois » commence-t-il, assurant que « pour l’économie lyonnaise, la chaîne est très utile. » Yves Fournel l’assure, il enverra les 200 employés de la chaîne visiter l’opposition UMP pour leur expliquer l’utilité du média. « Nous faisons quand même de la production, de l’acquisition et de la coprooduction. Nous valorisons les contenus en les commercialisant » tempête Fournel dans la cour d’honneur de l’Hôtel de Ville. Et il confirme qu’il enverra bien l’ensemble des équipes à l’opposition dubitative !
Du nouveau sur la Friche RVI
Une Arlésienne a aussi poussé les portes de la salle du conseil lundi soir. Il s’agit de la Friche RVI, avec la mise à disposition des locaux du 28/30 rue Lamartine pour les collectifs d’artistes, que le groupe Ensemble pour Lyon n’a pas voté. Depuis la visite d’huissier suite à l’expiration du délai accordé par le moratoire courant jusqu’au 15 septembre, c’était silence radio du côté de l’avenue Lacassagne. Et même si Thierry Philip avait haussé le ton fin septembre, difficile de savoir réellement l’état d’avancement du départ des Frichards. Lundi soir, si aucune date n’a été donnée, la majorité a souhaité rassurer sur la bonne mise en place du départ des artistes.
Quid des travaux de réhabilitation du site de l’usine Lépine ? Pas d’échéancier rendu public de ce côté-là. On assure en revanche que la ville de Lyon a signé sept conventions avec des collectifs d’artistes, en fixant certaines règles de fonctionnement au nouveau lieu. Il ne s’agira pas d’un site d’habitation, où le public ne pourra pas être reçu et où les animaux domestiques seront interdits. « Les riverains du nouveau site ont rencontré les artistes, les appréhensions tombent » se réjouit Thierry Philip. Du côté de l’adjoint à la culture Georges Képénékian, le bilan de la Friche RVI est jugé « positif et négatif » : « cela a permis à beaucoup d’interprofessionnalité d’émerger. Mais en terme d’insertion sur la vie de quartier, le bilan est moins bon » tranche-t-il avec une certaine objectivité dans l’euphémisme.
L’Hôtel-Dieu, évidemment...
Retour également de l’Hôtel-Dieu dans le débat. C’est Denis Broliquier le premier qui ouvre le feu. « La méthode autoritaire ne change guère. Je veux seulement redire que l’Hôtel-Dieu ne peut être sacrifié sur l’autel de la rentabilité » commence le leader de Lyon Divers Droite, qui s’appuie également sur une partie du programme de Collomb en 2008 pour pointer sa versatilité : « il faut garder à l’Hôtel-Dieu des soins ambulatoires et une place pour la santé des pauvres », disait, à l'époque, le projet. Les interrogations du maire du deuxième arrondissement portent également sur le choix du comité de pilotage de garder deux dossiers, ceux de Nexity et Eiffage, pour la réhabilitation du lieu. « C’est l’expérience qui le veut, si un jour vous avez des responsabilités » répond sèchement Collomb, qui assure que « ni la fondation Bulukian, ni la fondation Meirieu ne souhaitent mettre un euro » sur un projet de pôle médical.
Concernant l’aspect muséal, préservé dans les deux projets, le maire de Lyon ouvre malicieusement la porte à d’autres financements : « si le Conseil régional ou le Conseil général veut le financer, aucun problème. » Collomb préfère mutualiser les efforts de la municipalité sur l’arrivée d’un institut hospitalo-universitaire, qu’il juge « indispensable » pour le développement de l’activité de soin à Lyon.
OL Land : Tête se paye Collomb, et vice-versa
La mise en sécurité électrique du stade de Gerland, en particulier l’avenue Jean Jaurès, a envenimé le débat municipal. Le centriste Christophe Geourjon souhaite transférer la compétence du stade de Gerland au Grand Lyon, car les spectateurs lyonnais et ceux de la proche agglomération ne représentant que « 22% » des personnes présentes au stade. Pour Denis Broliquier et Michel Havard, la question du Palais des Sports, son utilité, sa rénovation potentielle pour en faire une vraie salle omnisport doit être tranchée, à l’heure où Villeurbanne se dote, pour l’ASVEL et d’autres manifestations, de ce type d’équipement.
Etienne Tête est revenu évidemment sur l’OL Land. « Ce dossier de remise aux normes électriques aurait dû être mis en place en 2006, puisque 2010 devait signifier le départ de l’OL au Grand stade » commence le conseiller municipal, qui s’interroge toujours sur le bien-fondé du prjet. Eu égard aux résultats sportifs, au déficit d’OL Groupe, à la baisse de ses fonds propres, le projet n’aura finalement plus de légitimité. Il insiste également sur l’émission d’obligations convertibles en actions. Une méthode qui permet de redonner un coup de fouet boursier au produit OL, mais qui n’est pas un marqueur significatif de la vitalité d’OL Groupe. Une technique que Tête compare à celle utilisée pour le tunnel sous la manche. « Il n’est pas déshonorant, à un moment donné, de dire : j’ai eu la volonté politique, mais le secteur privé ne suis pas » continue l’élu Vert, qui termine en demandant la mise en place d’un plan B concerté sur l’OL Land.
« Sur tous les sites à rénover selon le cahier des charges de l’Euro 2016, il n’y a qu’un seul projet privé : celui d’OL Land. Tous les autres demandent l’aide de la collectivité », recadre Braillard, qui félicite l’opiniâtreté de Jean-Michel Aulas « qui ne mérite que du soutien. » Au relais, Collomb insiste sur « le mouvement de développement sur l’est lyonnais, qui, à faire venir de grands équipements, va se transformer à une vitesse grand V. » Puis le maire de Lyon passe au tutoiement en interpellant Etienne Tête. « Tous les jours, tu passes ton temps à faire en sorte que le projet ne se fasse pas » lui reproche-t-il, l’invitant a mettre cette belle énergie et cette pugnacité au profit d’un projet privé. « Si tu es si douée que ça, monte une entreprise » tempête Collomb, qui garantit sur facture « se contenter du plan A » pour le projet du Grand stade.
Alors évidemment, côté municipalité, on lorgne désormais du côté des bureaux de l’exécutif national. « Cela fait deux mois que je téléphone chaque jour au cabinet du président de la République et du Premier ministre pour leur demander où nous en sommes sur la déclaration d’intérêt général », termine-t-il, exigeant l’implication de l’Etat dans ce dossier.
Confluence : très cher métro
Et puisqu’il semblait impossible de terminer la session du conseil municipal sans se répandre sur la Confluence, il aura fallu attendre la fin de l’ordre du jour pour évoquer ce dossier. Fouziya Bouzerda, conseillère municipale pour Lyon Démocrate, demande la prolongation du tramway T2 jusqu’à Montrochet. Une perspective qu’elle considère toutefois comme un « pis-aller » par rapport au métro. Un point de vue qu’elle partage avec Michel Havard, qui évoque à nouveau une « erreur historique » concernant la mise au ban du métro, qui « aurait permis de casser la barrière de Perrache. »
C’est Gilles Vesco qui monte en premier au créneau. Il juge l’idée du métro « simpliste », estimant que « le tramway, c’est du lourd, c’est du rail, et ça dépote. » Il raille à dessein le projet d’Ensemble pour Lyon sur une desserte, par le métro, entre Saint-Paul et la Part-Dieu, pour un budget qui avoisinerait « le milliard d’euros. » « Cela ne sert à rien de hurler au métro en sautant sur son siège comme un cabri » termine l’élu, très offensif à l’égard de l’opposition. Plus pédagogue, Jean-Louis Touraine évoque un « changement des habitudes » des habitants de l’hyper-centre, qui restreignent de « 10% à 20% » l’utilisation de la voiture en centre-ville. « Nos concitoyens sont moins hermétiques que vous au changement » clôt le premier adjoint.
Pour Collomb, l’arrivée du métro jusqu’à Gerland est une utopie électoraliste. Le maire de Lyon s’en remet aux contraintes techniques et budgétaires pour la mise en place d’un tel projet. « Vous creusez comment Mr Havard à Bellecour ? Vous passez en dessous du parking automobile ? Quelle méthode : tunnelier ou tranchées ? » Le maire de Lyon accule son principal opposant sur la faisabilité du métro. « Par tranchées ouvertes, c’est 400 millions d’€. Avec le tunnelier, c’est 650 millions d’€ » insiste Collomb, qui a visiblement d’autres perspectives pour désengorger le sud de la Presqu’île. Il « tease », selon ses termes, le projet d’un partenariat entre la ville de Lyon et une société japonaise pour mettre à disposition sur tout le site des voitures électriques sur le même modèle de fonctionnement que les Vélo’v.
Point positif toutefois, l’unanimité de l’ensemble du conseil municipal sur le lancement du bilan carbone de la ville de Lyon. La tenue également d’un marché de soirée à Gerland est en bonne voie et le musée Gadagne devrait également avoir un nouveau conservateur, en la personne de Mme Privas-Savigny, conservatrice actuelle du musée des tissus du deuxième arrondissement.
César Collomb n'a plus de sous pour faire manger les enfants dans les cantines de la ville mais il en trouve encore et même beaucoup pour vouloir mettre des oeuvres d'Arts le long de la Saône. César oui pour des oeuvres SI parcequ'il y a un SI, seulement après le vote de ce qui est le plus important pour une ville le bien être de ses habltants et si il reste quelques sous.
Signaler RépondreAlors qu'une majorité de lyonnais plébiscite l'action de la Municpalité et du formidable travail du Maire avec ses travailleurs de l'ombre que sont ses adjoints, on comprend mal le ton agressif de l'opposition.
Signaler Répondre200 salariés à Cap Canal ?!? Mwahahahbwah !!! Elles sont 3 ! Et pour le reste, c'est les sempiternels tocards de "producteurs" (grattant partout la moindre miette de budget public) qui fournissent les "programmes". Une honte. Intégrale.
Signaler RépondreBlandine Reynaud s'est félicitée de ce FISAC sur La Duchère, nécessaire pour redynamiser le commerce de proximité sur ce quartier. Mais elle s'est interrogée sur la politique de développement des centres commerciaux et ses effets sur les commerces de proximité. Car si le développement des centres commerciaux se fait au détriment des commerces proximité et qu'ensuite il faut faire des FISAC pour soutenir le commerce de proximité, on nage en plein délire. Ce qui avec le PS ne serait d'ailleurs guère étonnant... C'est vrai que côté développement du commerce de proximité, on peut compter sur Collomb : y a qu'à voir Grôlée...
Signaler RépondreUn vrai guignol notre navigateur lyonnais !
Signaler RépondreBlandine Reynaud ne connait visiblement pas l'utilité des FISAC, qui permettent non pas de créer des centres commerciaux mais de réhabiliter le commerce de proximité.
Signaler Répondre@ carton rouge : tartuffes, racs de droite, même combat !
Signaler RépondreOn compte sur toi. Notre tutoiement est amical et cordial. Le projet Ol Land est une sottise.
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