A Feyzin, la raffinerie est arrêté depuis mardi et elle va le rester jusqu’à lundi, puisque les salariés ont voté à 60% pour la continuation du mouvement. Du coup, les automobilistes commencent à se ruer dans les stations-services dans la crainte d’une pénurie. Voitures, fourgonnettes, poids-lourds. Quelque soit l’heure de la journée, les véhicules défilent à la station Elf de Feyzin. Elle se trouve juste en face de la raffinerie, celle-là même qui l’approvisionne en carburant. Naji attend déjà depuis 15 minutes pour se servir en gasoil. Et pourtant il n’en a pas réellement besoin: « j’ai encore de quoi faire 407 km avant de tomber en panne, selon mon ordinateur de bord. Je n’ai donc pas vraiment besoin d’essence. mais il faut assurer le coup. »
Alors selon l’Union Française des Industrie Pétrolière, la situation pourrait être critique dans les stations d’ici mercredi. Mais du côté de la raffinerie, les syndicats considèrent que cette possible pénurie n’est pas de leur ressort. Damien Galera, de la CFDT, le syndicat majoritaire à Feyzin : « la pénurie, c’est une conséquence, c’est un dommage collatéral. Les gens ne se sont pas mis en grève pour créer de la pénurie. Le vraie pénurie su’il y a en France aujourd’hui, et que les gens peuvent mesurer, c’est la pénurie de dialogue social. »
Dans la région, les seules stations-services qui sont déjà en rupture de stock se trouvent à Chambéry, en Savoie. Une nouvelle Assemblée Générale des salariés de Feyzin doit avoir lieu lundi pour décider de la suite du blocage. Dominique Bussereau, le secrétaire d’Etat aux transports, a fait savoir jeudi aux transporteurs routiers une série de mesures pour prévenir une quelconque pénurie de carburants, incluant l’autorisation de puiser dans les stocks dits « de réserve. »