Son retour était évidemment attendu de tous. Frais ministre de la Justice, Michel Mercier ne voulait entendre parler vendredi que du département. Et du département, le président du Conseil général en a visité tous les recoins sans quitter son siège. Vaugneray, Tarare, les Olmes, Villefranche... Ce sont des conseillers généraux parfois vent debout contre le projet du COL, parfois laudatifs qui ont donné la réplique à Mercier, défendant becs et ongles leurs cantons. Parfois avec une frilosité affichée, parfois avec la bonne foi de l’incompréhension. Car le projet en l’état est difficilement mesurable. Difficile donc de se faire une idée précise d’un ouvrage final ou d’un tracé fixé de bout en bout.
Pour bien appréhender le projet, il faut avant tout définir son paradigme. L’article 16 de la loi du 3 août 2009 prévoit « qu’un schéma national des infrastructures de transport (SNIT) fixe les orientations de l’Etat. » Défini dans le cadre du Grenelle de l’Environnement, ce SNIT fait appel aux collectivités locales, dans le cadre d’une consultation pour les grands projets d’infrastructures dont la réalisation parait souhaitable sur un horizon de 20 à 30 ans. Ce SNIT doit être adopté par l’Etat fin 2010. D’où une certaine urgence à valider la consultation du côté du Département, dont fait partie l’avant-projet du COL. C’est cette soudaineté à donner une effectivité à un projet chausse-trappe depuis plus de 20 ans qui a pu refroidir certains conseillers généraux. Et sérieusement échauffer Michel Mercier.
Passe d’arme entre Michel Mercier et Georges Barriol
Car le président du Conseil général à été malmené jusque dans son propre camp. Christophe Guilloteau, élu de Saint-Genis-Laval et Georges Barriol, élu de Vaugneray n’ont pas voté le tracé présenté. Reliant la sortie de l’A6 à Villefranche-Nord aux Olmes, à l’Ouest de Tarare sur la future A89, ce COL partiel, comme il est nommé dans le Rapport Transports de l’assemblée départementale, s’étend sur 25 km. Il se rapproche dans sa conception d’un des deux projets présentés le 12 octobre par le préfet du Rhône à 200 élus et acteurs de la vie économique. Mais il s’arrête bien trop tôt, ne formant pas encore un réel contournement à l’agglomération lyonnaise. Quid de la portion sud de l’A89 ? « On nous propose un tracé sans nous informer du prolongement possible, explique Barriol. Ne voter qu’une partie du COL sans connaître la suite me parait être un exercice risqué. » Un ressenti quasi-général. Gilles Buna relève « qu’aucune indication budgétaire et hiérarchique n’est inscrite au document du COL. » Sur le premier point, c’est un société autoroutière privée qui devrait en assurer la construction et la concession. Le Conseil général est consulté, mais ne sera en aucun cas financeur de l’infrastructure.
« Je ne vous propose pas de faire le COL » commence Mercier. « Il n’y a pas de tracé, continue-t-il. Il y a une idée et des intérêts locaux de développement. » Un COL rendu nécessaire par le rapprochement des compétences entre l’hôpital de Villefranche et celui de Tarare, selon l’exemple cité par le président du Département. Mais pour l'instant aux antipodes d'un projet général de contournement ouest de Lyon. Et le débat prend assez rapidement une tournure très locale dans une querelle sud-nord, qui marque bien l’accueil hétéroclyte que reçoit le projet sur les territoires, selon où l’on se place. « A l’entrée de la commune de Vaugneray, il y a un panneau " Non au COL ". » continue Georges Barriol. Ce qui a le don d’irriter Michel Mercier. « Quand au sud, on refuse le COL, je veux bien, justifie-t-il. Mais il ne faut pas empêcher au nord ceux qui veulent se développer de le faire. » Et quand Barriol, décidément opiniâtre, lui oppose que le tracé partiel n’a pas grand chose à voir avec l’étude présentée par le préfet le 12 octobre, Mercier explose. « Nous pouvons être à l’initiative. Nous n’avons pas à attendre tout de l’Etat, tempête le nouveau pensionnaire de la Place Vendôme. D’ailleurs, si vous y êtes tant attaché, il existe des concours pour entrer à son service. » Et Mercier de continuer : « le COL, c’est quand les gens du coin le voudront. Je n’ai pas l’intention de mettre un centime dans des équipements que des gens ne veulent pas. » Le vice-président Jean-Jacques Pignard, rompu à l’enjeu puisqu’ancien maire de Villefranche, prend le relais. « C’est un projet très judicieux. C’est une solution que je préconisais il y a déjà dix ans, rappelle-t-il. Cette liaison est nécessaire, qu’on le veuille ou non. »
Vers une seconde ligne TGV Paris-Lyon ?
Au terme d’échanges souvent fermes entre Michel Mercier et les conseillers, le texte a été voté par la majorité de l’assemblée départementale. Mais la contribution consultative du Département au SNIT ne se résume pas qu’au COL partiel. Moins polémique, le projet ferroviaire pour une future ligne TGV Paris Austerlitz-Orléans-Clermont Ferrand- Lyon-Lyon Saint Exupéry a emporté la quasi-unanimité. Le tracé doit permettre de drainer par l’ouest des voyageurs jusqu’à l’aéroport de Lyon, tout en permettant à l’unique ligne de TGV Lyon-Paris de respirer. Une nouvelle accessibilité essentielle pour la plateforme aéroportuaire, qui ambitionne de devenir un hub européen de premier plan.
peux-t-on me donner une adresse pour envoyer un courrier a M. MICHEL MERCIER, Ministre de la Justice Française mon adresse mail est: christopheleon.kempf@orange.fr
Signaler RépondreTout a fait Gilles, ce que vous dites est des plus pertinents ! la Révolution n'a pas fini son boulot !
Signaler RépondreMoi j'adore Michel Mercier, il est super (même si en vrai mon préféré c'est Gilles Buna). Tout ca pour dire que voilà encore ce qu'on appelle de la délinquance en COL blanc :)
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