Grand Lyon : ter repetita pour l’OL Land

Grand Lyon : ter repetita pour l’OL Land

Le Grand Lyon a voté lundi lors de son assemblée pleinière, et pour la troisième fois, la révision du PLU pour les communes de Décines et Chassieu. L’étape franchie doit permettre la réalisation du Grand Stade de 60 000 places de l’Olympique Lyonnais sur le site du Grand Montout.

La séance s’annonçait épique. Elle fût finalement assez maitrisée. Deux grandes banderoles « Non à l’OL Land à Décines » et « Oui à l’avenir, oui au Grand Stade » se partagent l’affichage sur le devant de la grande baie vitrée du box qui contient les spectateurs. On y distingue également Patrick Iliou, directeur adjoint de l’OL en charge du projet Grand Stade. Du côté du Grand Lyon, on a bétonné en mutualisant l’ensemble des dossiers : volet urbanisme, économique, accessibilité, environnement. Si la communauté d’agglomération souhaite cette fois-ci monter quatre à quatre les marches qui mènent au projet final, c’est aussi parce que le deux précédents PLU ont été rendus nuls et non avenus pour des raisons juridiques. Et que Gérard Collomb, quoiqu’il arrive, ne s’imagine pas inaugurer l’ouvrage à une autre date qu’au 8 décembre 2013. « Nous l’appellerons stade Lumière » rigole le président du Grand Lyon. Mais avant de découper l’inauguratif ruban bicolore de l’OL Land, il reste un long chemin administratif à parcourir : 13 enquêtes publiques (des accès nord/sud à la loi sur l’eau, en passant par le parking des Panettes) prévues concomitamment au printemps 2011, et un dépôt de permis de construire, espéré à juillet 2011 et tenu à la déclaration d’intérêt général du projet toujours sur le bureau du Premier ministre François Fillon.

Du côté du projet, pas de changements. En plus des voiries, deux parkings, aux Panettes à Meyzieu et à Eurexpo à Chassieu, doivent permettre de faire converger les spectateurs jusqu’au site sportif via les transports en commun. « Sur l’ensemble des spectateurs de Gerland, insiste Collomb, beaucoup prennent la voiture, s’arrêtent près d’une bouche de métro, et finissent en transport en commun. » Le modèle vaut également pour l’Allianz Arena à Munich. Côté recettes, le Grand Lyon prévoit 50 millions d’€ générés par les emplois du projet OL Land, 69 millions d’€ sur 20 ans grâce aux différentes taxes perçues et entre 37 millions d’€ et 47,5 millions d’€ de retombées touristiques. Et pour le vice-président Jacky Darne de rappeler qu’OL Land créera 1000 à 1 500 emplois pour le chantier du Grand Montout, et de 600 à 1 000 temps plein pérennes une fois le site inauguré. Côté dépenses, il en coûtera 108 millions d’€ au Grand Lyon, 40 millions d’€ à l’Etat, 36 millions d’€ au Sytral et 4 millions d’€ au Conseil général, pour un coût total de 188 millions d’€ à la charge des partenaires publics.



Un coût qui oscille de 188 millions d’€ pour Collomb à 274 millions d’€ pour les Verts

Un chiffrage contesté par les Verts, Pascale Bonnel-Challier en tête. « Le coût total se rapproche plus des 274 millions d’€ »recadre l’élue du Grand Lyon, qui cite en justification la délibération du 17 décembre. Yves Fournel (GAEC) opine consciencieusement du chef, en opposant toutefois des garde-fous de « précision et de garanties autour du projet. » Côté communiste, Willy Plazzi ne s’explique pas que « face aux carences de l’Etat », les collectivités prennent à charge le financement d’un projet à résonance nationale et européenne, honorant un cahier des charges fixé par l’UEFA pour l’Euro 2016. Le président du groupe Synergie-Avenir au Grand Lyon, Michel Reppelin, espère qu’un tel projet « ne vienne pas grever les budgets des petites communes. »
Tous gardent dans un coin de la tête la possibilité d’agrandissement de Gerland. « Impossible » pour Thierry Braillard, qui oppose des raisons globales de coût d’aménagement et de situation géographique. Le socialiste Pierre Crédoz se montre plus définitif, assurant qu’il n’existe « pas de plan B pour aménager Gerland », prisonnier de son voisinage avec le Port Edouard Herriot, dont partie du site est classée en plan de prévention des risques technologiques. Une rénovation ubuesque que Collomb n’hésite pas à mettre à mal définitivement. « Si nous devions retaper Jean Bouin et Jean Jaurès, cela prendrait un an et demi par tribune, explique le président du Grand Lyon. Dans cette configuration, pour la Champion’s League, Gerland ne serait plus homologué. Ou irions-nous jouer alors cette compétition ? A Grenoble ? A Saint-Etienne ? » Pour cette dernière proposition, le cas de figure semble difficile à imaginer.

« Si le gouvernement veut faire échouer le Grand Stade, il le fera »

La prise en charge des infrastructures de desserte du site par les collectivités fait toujours autant tiquer du côté de l’UMP. Michel Forissier en tête. La maire de Meyzieu, dont la commune doit accueillir les 5 000 places du parking-relais des Panières, est évidemment au coeur de l’enjeu. « Nous ne pouvons accepter que le financement des infrastructures liées à un projet privé, tonne l’élu, soient à la charge du contribuable : mutualisation des charges, confiscation des profits avec à la clé une augmentation des impôts. » Assez pour contrarier Collomb, qui rappelle que le PLU, s’il inclut évidemment la desserte du Grand stade, doit être mesuré à l’aune des aménagements effectués pour l’ensemble de l’est lyonnais. Et de citer en renfort l’exemple de Marseille, où la réfection du Vélodrome, sur un modèle mixte privé / public, est évaluée à 273 millions d’€. Le président de la communauté urbaine devient plus véhément à l’évocation de la déclaration d’intérêt général du Grand stade, attendue depuis six mois par l’intercommunalité. « Si l’exécutif national ne donne pas la déclaration d’intérêt général, c’est évidemment pour conforter les élus de droite de l’agglomération, si jamais ils avaient quelques ambitions contre moi, tempête Collomb. Ils se sentent soutenus. » Le débat reprend dès lors une tournure plus politicienne, Collomb portant cette dernière accusation : « si le gouvernement veut faire échouer ce projet, il le fera. »

Le Grand Montout classé site de développement stratégique depuis 1992

Au final, l’UMP a voté contre la révision du PLU, les Verts - le vice-président Buna s’abstenant - également. Le Grand Montout, classé en 1992 site de développement stratégique par feu le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (devenu SCOT), a très tôt été identifié comme lieu à projet économique. Calberson failli d’ailleurs s’y installer. Les coudées franches laissées à OL Land ne constituent pas une fin en soi. Elles doivent au contraire marquer le début d’une dynamique d’aménagement urbain de cette zone. Gérard Collomb évoque à demi-mot le projet d’un boulevard urbain est de Lyon, reliant Vaulx en Velin à Vénissieux. En attendant de finaliser ses ambitions multiples, Collomb convient au mois d’une chose : il est désormais incollable sur les questions de faune et de flore. « Sur le site nous avons 100 espèces menacées, dont 48 sont protégées » sourit le Président de la communauté urbaine. « Et je peux vous assurer, que désormais, je m’y connais ! » conclut-il, un peu las.

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7 commentaires
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Phil le 04/12/2010 à 22:06

Je n'ai rien contre le projet de stade lui-même, moderne et tout et tout, mais l'emplacement proposé est stupide. Etant usager de la Rocade Est, je vois sa saturation actuelle et imagine le désastre avec ce projet. Voyez juste les appels de la Préfecture à éviter la Rocade semaine dernière pendant le salon Pollutec à Eurexpo ... Je suis surpris que M.Aulas prenne ce risque : poser son stade dans un lieu tellement mal déservi que les spectateurs disuadés et ecoeurés ne le remplirons qu'à moitié ... Si vous avez des actions d'OL Group, vendez.

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Dada le 01/12/2010 à 10:28

Il oublie de dire Gégé, qu'il y a aussi sur le site des hommes et des femmes qui eux subiront de plein fouet les conneries du trio Collomb, Aulas, Crédoz. Là rien n'est fait pour sauvegarder ces espèces, sauvegarder leur santé, sauvegarder leurs biens contre les prédateurs venus de Lyon. Le PS a perdu toute crédibilité en matière d'écologie, de respect des citoyens, c'est un parti suppôt du capitalisme libéral, dont le seul objectif est le fric. Le respect de l'environnement, l'écoute des citoyens, la solidarité,c'est bon en campagne électorale sur les marchés. Il oublie encore des espèces Gégé, ce sont les parasites, espèce protégés par le Grand Lyon, la foncière du Montout, qui a procédé à la destruction du bois de 4 ha, avec la bénédiction du préfet, garant de la politique écologique de l'Etat. Les gains à court terme, l'emportent sur la démarche écologique, surtout lorsqu'il s'agit de défendre une valeur, le foot professionnel, facteur d'abrutissement du peuple. Le peuple en léthargie, voilà ce que cherchent nos politiques, c'est un jeu dangereux !

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cyrille le 30/11/2010 à 22:26

Je soutiens complètement le projet qui sera une construction respectueuse de l environnement. Aucun soucis a se faire le président Aulas veut et fera ce projet écologique Vive l OL vive OL LAND

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Les Gones pour Gerland le 30/11/2010 à 22:13

Non placent Messieurs Collomb et Aulas ! Jamais 2 sans 3... les "promoteurs" s'enferrent... le projet s'enterre !

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Beaudivers le 30/11/2010 à 19:52

Pas de problème pour les espèces menacées, c'est un projet écologique... On va crée un OL musée avec ces espèces dans des vitrines ainsi on conserve la biodiversité et en plus tout le monde pourra en profiter après avoir pris un repas à OL Restau et peut rentrer chez soit en OL taxi. Avec tout çà l'OL n'a pas intérêt à descendre en Ligue2, quoique cet investissement ajouté aux placement en bourse et au sponsor de pari en ligne BetClic mérité bien d'acheter quelques équipes adverses en cas de danger comme Arles Avignon ou Brest qui n'arrivent même pas à boucler leur budget et sont obligé de vendre leur meilleurs joueurs à .....l'OL. Vive le sport et vive l'année mondiale de la biodiversité!!!

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la buse le 30/11/2010 à 17:19

la seule espèce menacée qui existe au Grand Lyon est le socialisme. Collomb va tuer le socialisme. Un jour, il faudra rendre des comptes. C'est bien beau d'aller faire le pitre au Grand Orient, de croire qu'on a la lumière divine, la science infuse. Collomb est devenu un vieil ecoeurant. Le socialisme est mort à Lyon

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Carton Rouge le 30/11/2010 à 14:51

« Sur le site nous avons 100 espèces menacées, dont 48 sont protégées » Elles ne sont plus menacées : elles n'existent plus. Comment peut-on faire croire, qu'après le massacre du bois de 5 hectares, la vie puisse subsisiter sur un parking entre un stade et une autoroute ? Gérard Collomb ment. La preuve est faite de la mauvaise foi et de la malhonnété des promoteurs du projet..

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