Rhône : le Conseil général vote le renouvellement de sa politique de déplacements

Rhône : le Conseil général vote le renouvellement de sa politique de déplacements

Après l’épisode théâtral de vendredi dernier et le départ de l’opposition socialiste, le Conseil général a finalement voté lundi la délibération concernant la nouvelle politique de déplacements du Département. Le conseiller général et président du Sytral Bernard Rivalta n’a pas participé au galop de rattrapage.

Le Département deviendra-t-il à terme une offre alternative au Sytral ? Evidemment, en l’état, le projet ne donne aucun signe en ce sens. Le président Michel Mercier préfère d’ailleurs évoquer une offre qui, à terme, « viendrait en appui de celle proposée par le syndicat mixte des transports lyonnais. » Toute bonne volonté de respecter les chasses-gardées mises à part, le Département va s’offrir un outil permettant d’outrepasser le partenaire quasi-monopolistique que représente le Sytral. Pour l’instant, la question n’est bien sur pas d’actualité et le projet achoppe plus sur sa partie technique que sur l’éventuel doublon qu’il pourrait représenter.

Car le nouveau réseau a pour ambition d’être structurant, en particulier sur les zones géographiques du territoire non desservies par le mode ferroviaire. Il devrait ainsi s’appuyer sur une partie des lignes du réseau TER et sur deux lignes express départementales (LED). La création d’une offre de transports à la demande (TAD) est également à l’étude. Ce TAD zonal doit être utilisé en complément des dessertes régulières. Dernière arborescence : les lignes régulières de proximité, qui doivent se raccorder à la station intermodale la plus proche du réseau urbain. En complément, le Département souhaite développer les services types covoiturage et chèques transports. Ce sont au total deux LED, quelque quarante lignes de proximité et la définition de secteur de TAD zonal qui sont en gestation dans ce projet. Voté lundi en séance de « rattrapage » du Conseil général, ce renouvellement du réseau départemental deviendra effectif en 2012, date du terme du contrat de transport du Département signé en 2003, et d’une durée de neuf ans.

Mercier dénonce les « comédies » d’Annie Guillemot

« Qu’on le veuille ou non, cela sent la manoeuvre politique » soupçonne Louis Pelaez. Le radical de gauche est rejoint dans la critique par Annie Guillemot, qui pointe un rapport « sans budget, fait à la vite. » Tributaire de la voix de Bernard Rivalta, la maire de Bron redemande le retrait du rapport faute de « concertation avec les partenaires comme les collectivités locales et le Sytral. » Moins politique et plus pragmatique, le conseille général Jérôme Sturla juge le débat « prématuré », préférant attendre la réforme territoriale de 2014, et réévaluer la projet à l’aune de la compétence transports de cette dernière. Un ajournement inimaginable pour Georges Barriol, porteur de la délibération. Moins diplomate, Michel Mercier dénonce les « comédies » d’Annie Guillemot, dont la mairie, ceinte par les différentes modes de transports, n’a pas vraiment à souffrir d’un manque de desserte. D’autant que le projet de syndicat qui doit lier le Département aux intercommunalités qui souhaitent développer l’offre de transport sur leurs territoires, risque plus de faire l’affaire de zones en carence. On pense ainsi à des pôles intercommunaux comme la communauté de commune de la région de Beaujeu ou celle du Haut-Beaujolais. Le vote public demandé par le centriste Thomas Rudigoz n’arrange pas Mercier, visiblement en délicatesse avec les chiffres, et qui s’y reprend à plusieurs fois pour confirmer la validation de la délibération. 49 votants, 28 pour, 19 contre, 1 abstention et 1 absent plus tard, le projet est finalement voté. L’abstention du socialiste Bernard Chaverot, conseiller général du canton de Saint-Laurent de Chamousset fait d’ailleurs sourire jusque dans ses propres rangs.
Au-delà de l’enjeu concurrentiel avec le Sytral, la délibération fait s’affronter deux visions du développement du Département. Celle défendue par Bernard Rivalta, qui part des pôles urbains, en cercles concentriques, jusqu’aux pôles périurbains et ruraux. Du côté des élus issus des campagnes, on envisage plus le développement autonome de petits pôles, représentés par les communautés de communes et épaulés par le Département. Michel Mercier, élu de Thizy, en tête.

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2 commentaires
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wiiii le 30/12/2010 à 19:19

eh bien oui, Mr Mercier a mille fois raison de dénoncer les "comédies " de Guillemot !!

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Jeannot le 21/12/2010 à 21:02

Désolé, mais votre article n'est pas très clair : en quoi ce nouveau syndicat est-il concurrent du Sytral ? S'il déploit son activité hors du périmètre urbain du Sytral, les 2 systèmes seront comlémentaires. A moins qu'il ne s'agisse d'une affaire de gros sous, mais il faudrait nous l'expliquer.

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