Difficile mercredi soir de se frayer un chemin jusqu’au salon Justin Godard. En particulier pour les chanceux qui ont pu y accéder ! Car dès 18h45, les conviés ont trouvé grille close. L’officier de police qui fait le planton devant l'Hôtel de Ville, imperturbable, évoque des raisons de sécurité pour justifier le camouflet. Du côté des 150 personnes présentes à l’extérieur, c’est la consternation. Des « On veut voir Collomb » fusent. Le mot « scandale » est décliné sur l’ensemble de son champ lexical. Et pour cause. Mercredi, dès 15h19, Gérard Collomb, via sa page Facebook, invitait le soir même les Lyonnais à venir participer à la réunion publique. Manque d’anticipation ou sous-estimation de l’intérêt des habitants sur le devenir de ce monument symbolique de la ville ? Sans doute un peu des deux, mais ce préambule à la réunion a donné le ton, même si sous les ors des salons de l’Hôtel de Ville, on est resté plutôt courtois. Sans pour autant rogner sur la fermeté.
Constantin : « Quand on dit qu’il ne faut pas toucher à l’hôpital de Rabelais, cela fait bien longtemps qu’il a disparu »
Gérard Collomb, accompagné des lauréats d’Eiffage, ses architectes et son directeur régional en tête, a rappelé son objectif « d’exploiter et de mettre en valeur la qualité patrimoniale, en s’inspirant de l’histoire du lieu. » L’architecte Albert Constantin, dont le long exposé historico-pédagogique a été très applaudi, a rappelé, un peu provocateur, que les commerces ont toujours existé à l’Hôtel-Dieu, usant à l’appui les photos noir et blanc de l’ancien passage de l’Hôtel-Dieu, détruit en 1956 et ancien lieu privilégié des bijoutiers lyonnais. Pas sûr que, dans le public, le maire du 2ème arrondissement Denis Broliquier ait apprécié l'exemple retors. Dans l’assemblée, on a quand même entendu des sifflets et un tonitruand « Vive la tradition » lorsque le diaporama déroulé via les grands rétroprojecteurs dévoilait le projet de structure-sculpture qui doit garnir le grand dôme de l’Hôtel-Dieu. L’architecte en chef des monuments historiques de Lyon Didier Repellin terminant l’exposé sur une note architecturale plus technique. Côté projet, rien n’a bougé. On souhaite toujours développer l’aspect muséal du site, étirant de 800 à 4 000m2 l’espace dévolu, sans pour autant avoir trouvé des solutions de financement. Et par rapport à la présentation de fin octobre, quelques détails ont été précisés : l’agencement des chambres de l’Intercontinental qui exploitera la partie hôtelière du lieu, le percement d’un parking de 200 places en sous-sol, la création d’un spa et l’optimisation de l’historique grand réfectoire en salle de réception.
Gérard Collomb à la tribune, l'équipe d'Eiffage assise à l'estrade
Collomb : « On ne va pas faire pour les pauvres aujourd’hui ce que l’on faisait au 16ème siècle »
Du côté des intervenants, invités à prendre la parole après l’exposé liminaire des hôtes, c’est évidemment la non-participation financière de la municipalité au maintien d’un projet à vocation médicale sur le site qui ne passe pas. Le Dr Raphaël Nogier, qui prend la parole le premier, est porteur d’une « pétition qui demande de mettre l’accent sur l’esprit santé », réunissant 8187 signataires. Du côté de Myriam Pleynard, du collectif Tout Pour Lyon 2ème, l’exposé, sincère et laborieux, charge le processus de décision politique qui a gouverné au choix de réhabilitation de l’Hôtel-Dieu. Les sanglots dans la voix de l’oratrice trahissent son trac et sa attachement au lieu. A droite, une dame âgée demande, naïve, s’il n’est pas malgré tout « possible de réserver quelques chambres pour les plus pauvres. »
Gérard Collomb, visiblement las de devoir faire face aux mêmes doléances, a répondu aux intervenants. Sur la non participation financière de la Municipalité : « Si nous avions eu de l’argent à investir, nous n’aurions pas fait appel à un acteur privé, explique Collomb, qui dans ce cas de figure aurait privilégié les HCL. Je n’ai qu’un argent : le votre. Je suis donc un peu comptable, et j’essaie de l’utiliser au mieux. » Sur le traitement médical réservés aux plus démunis à Lyon : « On ne va pas faire pour les pauvres d’aujourd’hui ce que l’on faisait au 16ème siècle. A l’hôpital Saint Joseph, où Georges Képénékian est professeur, continue Collomb, en désignant dans l’assemblée son adjoint à la culture, les plus démunis ont accès à l’IRM et au scanner. Voilà le prolongement de l’humanisme à la lyonnaise. »
Alors que la cérémonie touchait à sa fin, le maire de Lyon a été interpellé par une femme de nationalité allemande. « Ce projet, c’est un énorme camouflet pour tous ceux qui ont fait des dons dans le passé. En tant qu’étrangère, cela me choque vraiment » termine-t-elle, très applaudie. « Madame, l’Allemagne aurait sans doute des leçons à nous donner en matière de gestion de l’argent public » botte en touche Collomb. Quand on sait qu'au XVI ème siècle, Jean Kleberger dit le Bon Allemand, marchand germain philantrope dont la statue trône désormais quai Pierre Scize, était le premier donateur d'une souscription lancée par les bourgeois de l'Hôtel-Dieu pour aider les enfants malheureux, l'intervention cinq siècles plus tard de sa compatriote prend une toute autre dimension.
Livré en 2016, l’Hôtel-Dieu vivra une année 2011 charnière. En février, le bail à construction entre les HCL et l’opérateur Eiffage doit être signé. Le permis de construire est quant à lui espéré à l’automne.
... que Gérard Collomb était comptable de notre argent ! Que ce soit pour L'Hotel Dieu ou il brade le Patrimoine Lyonnais à des lobbys financiers... Ou pour les Accès au projet pharaonique de stade à Décines !!
Signaler RépondreOù avez-vous vu que toute la salle applaudissait le roi César Colllomb ? Moi ne n'ai pas eu les mêmes visions que vous Marie-France G.
Signaler Répondresur la photo du haut, on se croirait dans une église avec le prédicateur faisant son sermon de messe, et tous les sacristains autour pour l'encenser .......
Signaler RépondreG. COLOMB applaudi ? normal Mme MFG était la, comme les seuls autorisés à entrer, à condition qu'ils viennent pour la claque ! donc c'était une réunion de cireurs de pompes ... (bientôt funèbres) une asservie de plus ... ! quel manque d'objectivité c'est fou ! qui ne sait pas que les Lyonnais ne sont pas d'accord sur ce choix, comme sur beaucoup d'autres que le maire passe par pertes et profits !
Signaler Répondreoui marie france, vous avez raison Collomb est acclamé par le peuple lorsqu'il s'agit de dilapider le bien public et l'intérêt général. J'ai souvenir de nombreuses réunions publiques d'OL LAND à Décines où le public l'acclamait et enlevait même son t-shirt !!! Revenez donc à la raison. Collomb est l'objet fétiche des spéculateurs. Un jour, il devra rendre des comptes.
Signaler RépondreMadame PLEYNARD a été applaudie, vous ne le mentionnez pas marie-france G...
Signaler Répondrearticle assez partial, pour ne pas dire très... - le film de présentation a été applaudi, - vous parlez de sifflets ? Quand ? A quelle occasion ? Pourquoi ? J'étais présente, je n'ai rien entendu de tel! -Madame PLEYNARD a été chahutée, vous ne le mentionnez pas... Quant au Maire, chacune de ses interventions a été saluée par de nombreux applaudissements dans la salle. Le journalisme, c'est aussi dire la vérité ? Non ?
Signaler Répondreah bon Képénékian est professeur ? ça c'est nouveau pour la profession...
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