« Je regrette la position de Jean-Louis Borloo, qui décide de quitter l’UMP. » Le propos est signé de Philippe Cochet. Au lendemain de l’intervention de Borloo dans l’émission A vous de juger, le président de la fédération UMP du Rhône masque mal sa déception. A un peu plus d’un an du scrutin présidentielle, la grande entreprise de mutualisation de la droite et du centre menée par l’UMP s’est vu signifier son acte de décès par un de ses plus fidèles exécutants. Ministre de 2002 à 2010 sous Chirac et Sarkozy, Jean-Louis Borloo coupe ainsi le cordon. La faute à une UMP qui verse trop à droite, et dont l’ex-ministre de l’écologie souhaite représenter « l’aile humaniste », tout en s’en détachant.
« Que je le rassure, cette aile existe à l’intérieur de l’UMP », rectifie toutefois Cochet, qui cite en renfort l’exemple de fidèles parlementaires revendiquant leurs racines démocrates chrétiennes, comme Pierre Méhaignerie, ancien président du Centre des démocrates sociaux de 1982 à 1994, aujourd’hui vice-président de l’UMP ou encore du centriste Marc-Philippe d’Aubresse.
Pour Bernard Fialaire, le président des Radicaux Valoisiens du Rhône, le son de cloche est évidemment différent. « Borloo n’a fait que confirmer des orientations qui avaient déjà été prises en comité exécutif du Parti radical », rappelle-t-il. Une continuité naturelle que « le congrès du 14 et 15 mai des radicaux actera sur le plan réglementaire. » « La dérive assez droitière de l’UMP ne correspond pas du tout à l’esprit qui était celui d’un grand rassemblement du centre et de la droite pour gouverner le pays », explique-t-il pour justifier la scission. Et va même plus loin que Jean-Louis Borloo. En particulier sur la question d’une candidature valoisienne aux Présidentielles, où l’ex-ministre de l’écologie à préféré botter en touche. « Lorsque l’on a besoin de faire passer un discours fort, de se démarquer de façon très nette, cela passe par une candidature à la présidence de la République », tranche Fialaire. Même chose pour les Législatives. « Il y aura évidemment des candidats radicaux », insiste-t-il.
Les radicaux ne quittent pas l’UMP pour renouer avec « centrisme mou et faux-cul »
Cette déclaration d’intention de départ de l’UMP prendra-t-elle forme dans les différentes assemblées où Radicaux et UMP siègent ensemble ? En un mot, les élus radicaux feront-ils scission après le congrès de la mi-mai ? « Le vice-président du Parti radical, le député Robert Lecou, annonce ce matin dans Le Figaro son intention de ne pas quitter le groupe UMP », se rassure Cochet qui, par l’exemple, veut montrer que tous les radicaux ne se rangent pas derrière la position du président Borloo. Bernard Fialaire, également vice-président national, n’annonce pas non plus de grands chambardements. « J’ai toujours été pour respecter les engagements », concède-t-il, en mettant toutefois un bémol : « tout dépend comment nous serons regardés et considérés. »
Nul doute que les regards se feront moins amicaux si une candidature radicale au premier tour de la Présidentielle venait à obérer les chances de l’UMP. « Si nous n’arrivions pas à gagner les Présidentielles, l’un des actes fondateurs d’un échec potentiel pourrait être la scission des radicaux », anticipe un Cochet visiblement soucieux. « Le plus grave serait de ne rien faire, de se laisser emporter par le boulet trop lourd à porter de cette droite trop à droite », rectifie Fialaire, qui ne voit aucun danger à ce que les radicaux se singularisent. Une seule angoisse plane : ne pas revivre l’échec de l’UDF. « L’UDF nous a montré tout ce qu’il ne fallait pas faire. Il faut avoir un outil efficace, et ne pas recommencer ce petit rassemblement de courant de centrisme mou et faux-cul », termine-t-il.
Vendredi 8 Avril 2011 à 15h29
Divorce UMP / Radicaux : les réactions de Cochet et Fialaire
Comme attendu, Jean-Louis Borloo a fait savoir jeudi soir, sur l’antenne de France 2, que le Parti Radical valoisien quittait l’UMP. A treize mois de la Présidentielle, son président souhaite désormais incarner « l’aile humaniste » de la majorité, détachée de toute allégeance, et laisse clairement entendre qu’il pourrait être candidat en 2012. Une scission qui a évidemment suscité les réactions des présidents des fédérations UMP et radicale du Rhône, Philippe Cochet et Bernard Fialaire.
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En réponse à aAlain: On reconnait bien les vieux réflexes politiciens... Il faudra plus qu'un candidat UMP à Belleville pour mettre en danger Bernard Fialaire..... L'UMP aurait tort d'oublier que ce sont les électeurs qui ont le dernier mot... En voyant ce type de réaction, je comprend que le Parti Radical propose une nouvelle vision et méthode politique !
Signaler RépondreFaut pas vous inquiéter,Fialaire a déjà eu face à lui des candidats de la droite envoyés par les partis, ils les a toujours battu...et largement en plus...Eh oui, ans un canton, à l'élection directe, ce ne sont pas les partis qu imposent les élus....!!!!
Signaler Répondreils sont marrants à l'UMP. D'habitude, ils expliquent que les radicaux ne pèsent rien, qu'ils sont juste bons à demander des places sur des listes et là, maintenant, ils ont tous l'air inquiets de ce dépat....Faut savoir! Les chose seront plus clairs ainsi. Chacun pourra mesurer son poids et son influence
Signaler Répondreje suis persuadée que Jean-Louis a raison. c'est un véritable humaniste pourquoi ? tout simplement parce que un mec qui picole ne peut être que bon! ca nous changera de sarko qui fait du sport!
Signaler Répondrej'espèere que vous allez envoyer combattre Monsieur Fialaire en 2014 sur belleville . ayez un peu de co...... messieurs
Signaler Répondreump attardé: donner tous ces cantons a ces radicaux et maintenant.....cochet forissier démission!
Signaler Répondrequestion humanisme le fialaire en connait un rayon lui qui frappe sur les militant du parti radical l bravissimo l'humaniste de belleville
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