"J'ai fait une grave bêtise et je le regrette, je ne pensais pas qu'un jour j'en arriverais là", a déclaré l'accusé, déclarations relayées par l'AFP. Il a également affirmé qu'il ne s'était "pas rendu compte qu'elle n'était pas consentante". "J'étais un peu bourré, sur le moment je n'avais pas conscience de ce que j'ai fait", a ajouté le jeune homme.
A la recherche de cigarettes…
Le choc a été violent, brutal même, ce 6 mai 2010 dans le pavillon N de l’hôpital Edouard Herriot. Et les infirmiers présents au petit matin n’en reviennent pas : dans la chambre 129 de Marie-Antoinette, 83 ans, ils surprennent un homme, Julien Bonnet, à genoux, le pantalon baissé et les mains rouges de sang. La victime, elle, est sur le lit, nue, les cuisses et les mains également maculées de sang. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, Marie-Antoinette a malgré tout compris ce qui venait de se passer : pendant un quart d’heure, le SDF, alcoolisé et sous l’emprise du cannabis, venait de la violer. "Une pulsion", expliquera-t-il plus tard aux enquêteurs, tout en reconnaissant le viol. Car ce matin de mai, Julien est parti à la recherche d’argent et de cigarettes dans les couloirs de l’hospice. Et il explique avoir sympathisé avec la victime avant de lui imposer un rapport sexuel.
La sécurité et la santé mentale de l’accusé en question
La Cour d’Assises du Rhône ne devrait pas trop se poser de questions sur la culpabilité de Julien Bonnet au cours de ces deux jours d’audience. Mais les débats devraient plutôt porter autour de l’accès à un pavillon dit sensible au sein de HEH. "L’institution hospitalière a été défaillante, s’insurge Jean Sannier, l’avocat des parties civiles. Et aujourd’hui, on sait que cela peut se reproduire." L’accusé est en fait un habitué des lieux: les aides-soignants avaient pour habitude de le laisser se réchauffer sur un brancard pendant l’hiver. Une aide qui était la bienvenue pour un individu en proie à de gros problèmes psychiatriques. Le garçon, rejeté par son père dès la naissance, et incapable d’être élevé par sa mère, a connu une dizaine de foyers pendant son enfance. Et au moment des faits, les experts ont estimé que Julien Bonnet était atteint de troubles ayant pu altérer, et non abolir, son discernement. Pénalement responsable, il risque jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle.