L’horaire était avancé, fête nationale oblige. C’est donc à 19h30 que la
première partie assurée par Bumcello, un duo reggae, qui s’est présenté sur
scène. Composé d’un bassiste et d’un batteur qui ont entre autres
travaillé avec Matthieu Chedid, le groupe a été accueilli
chaleureusement par le public qui commençait déjà à se masser dans la
fosse. Catherine Ringer leur a fait l’honneur de venir les accompagner
sur un morceau.
L’ancienne chanteuse des Rita Mitsouko est ensuite arrivée pour son
concert à elle, et c’est avec un drapeau français qu’elle a fait son
entrée dans l’arène de Fourvière. « Vive la France ! » s’est-elle
exclamée avant de chanter. Vêtue d’un haut noir transparent au décolleté
plongeant, Catherine Ringer a prouvé qu’elle a encore la pêche.
Intenable, toute en déhanchés et en jeux de bras, elle a livré une
prestation pleine d’énergie et de folie. Accompagnée par quatre
musiciens (dont son jeune fils Raoul Chichin à la guitare), la star a interprété des titres de son dernier album solo
Ring’n’roll, au risque de décevoir certains fans des Rita Mitsouko, dont
elle a tout de même interprété quelques tubes comme L’Inquisiteur et Le
Petit train. Sa voix si particulière, capable d’être grave comme très
aigue, n’a pas pris une ride depuis les années 80, son intensité non
plus, du coup tout le monde y aura sans doute trouvé son compte parmi un
public très éclectique.
Véritable auteur-interprète, Catherine Ringer est tantôt drôle, comme
avec l’incroyable Tonge Dance sur laquelle elle s’est livrée à
d’improbables acrobaties de langue, sur La Sorcière ou sur Menuet, un
titre en forme d’invitation « à venir faire un nid dans la forêt »
destiné à la rappeuse américaine Missy Elliot, tantôt touchante quand
seule sur scène, mise en lumière par deux projecteurs centrés, elle
interprète Mahler, un titre dédié à « Fred Chichin, à Fred tout court »
(son ancien compagnon et acolyte décédé en 2007) et dans laquelle elle
s’adresse directement à lui en imaginant sa vie s’il était encore en
vie. Catherine Ringer s’est également payé le luxe de chanter La
Marseillaise pour commémorer le 14 juillet.
Le public lui aussi a répondu présent. Saluant chaudement chaque
prestation il a littéralement explosé en fin de spectacle. « Une
dernière avant le feu d’artifice ? », a demandé la chanteuse… Et quelle
dernière ! L’électrique C’est comme ça des Rita Mistouko a soulevé la
fosse comme les gradins, clôturant un concert pêchu comme attendu, et
comme de tradition terminé avec une pluie de coussins (dont les jets
n’ont pas perturbé les chansons comme ce fut le cas la veille avec le
chanteur surfeur hawaïen Jack Johnson).
Le public est ensuite resté nombreux pour admirer le feu d’artifice de
la ville de Lyon tiré depuis le plateau de la Basilique. La buvette est
restée exceptionnellement ouverte tandis que Tatie Charby a fait un DJ set dans lequel elle a mixé des tubes
internationaux pour faire danser les fêtards qui voulaient
continuer la fête, donnant ainsi un tableau surprenant de boîte de nuit
au beau milieu des ruines antiques.