Certains tatoueurs décident cependant d’ajouter de la
paraphenylènediamine (autrement appelée PPD) pour rendre la teinte du
dessin plus foncée. Une pratique illégale à même la peau en France car
les conséquences peuvent être graves. Angélique, une lycéenne de 17 ans
en a fait les frais. Elle a fait un tatouage au henné à la foire de Lyon
l’année dernière. Les signes d’allergie se sont vite développés. « En
première réaction, j’ai eu des tout petits boutons mais vraiment pas
inquiétants. Après les boutons sont devenus plus nombreux. En fait, ils
ont suivi la courbe du tatouage. Ils étaient ensuite de plus en plus
gros. On voyait bien qu’il y avait du liquide à l’intérieur et après ils
se sont mis à percer. Ca me démangeait toute la journée. Les boutons,
une fois percées, sont devenus des brûlures, des croutes et pour finir
une marque sur la peau », explique la jeune fille. Aujourd’hui
même si la marque du tatouage ne se voit plus, Angélique est allergique à
sept produits différents et en premier lieu aux colorations. Mais le
henné peut également entraîner une intervention médicale voire
l’hospitalisation. Le service d’allergologie du Centre Hospitalier de
Lyon Sud a traité une dizaine de cas en un an. Aujourd’hui il a décidé
de réagir en faisant passer un message. « Dès
que le mélange utilisé par les tatoueurs est noir, il faut l’éviter et
refuser. Tout comme vérifier que la couleur du mélange de tatouage qui
va être appliqué sur la peau soit bien orange et bien noir. Il faut
exiger que la préparation soit faîte directement sous les yeux,
c'est-à-dire un mélange de poudre verte, le henné naturel, avec l’huile
d’olive ce qui est assez traditionnel », recommande le docteur Audrey Nosbaum, dermato-allergologue.
Par conséquent, le Centre Hospitalier de Lyon a décidé de réserver des places d’urgence pour encourager les consultations. Car seulement 15% des personnes tatoués consultent en cas d’infections et d’allergies.