Lyon Mag : L’augmentation prévue de la TVA aura quelles conséquences pour Touroparc ?
Fabrice Tête : Ce serait catastrophique. Nous avons fait une simulation
sur 2010. Nous avions un résultat de 121 000 euros. Nous aurions 60 000
euros de moins si nous avions eu une TVA à 19,6% au lieu de 5,5%.
Existe-t-il des solutions à l’échelle du parc ?
Nous avons deux solutions. Soit augmenter en conséquence le prix du
billet. Cela représenterait 3 euros par ticket. C’est énorme pour les
visiteurs.
Soit faire des économies. Mais nous serons obligé de les faire au
détriment de l’investissement et de l’emploi. Aujourd’hui nous sommes
coincés entre deux solutions qui ne sont pas satisfaisantes.
L’augmentation du prix du billet est inenvisageable ?
Nous ne pouvons pas nous permettre d’augmenter le prix du billet si nous
n’apportons pas d’améliorations au parc. Si nous faisions un énorme
investissement, nous pourrions augmenter le billet. Mais augmenter pour
augmenter, nous ne pouvons pas le faire. D’autant que notre cible
principale, c’est la famille. Un couple avec deux ou trois enfants ne
pourra plus payer les billets. Nous recevons déjà beaucoup de familles
qui ne peuvent pas partir en vacances. Pour se faire plaisir, elles se
payent une journée à Touroparc, ou dans d’autres parcs. Beaucoup de ces
personnes ne pourront plus revenir tous les ans.
Que demandez-vous aujourd’hui au gouvernement qui souhaite présenter le projet à l’Assemblée rapidement ?
Je ne crois pas que le gouvernement fasse du cas par cas sur ce genre de
dossier. Mais nous leur demandons, à travers l’association française
des parcs zoologiques. Il faut qu’ils revoient leur copie.
A Touroparc, nous avons doublé notre effectif en trois ans. Nous avons
investi plus de deux millions d’euros pour nos visiteurs. Si le
gouvernement ne revoie pas sa copie, c’est terminé pour nous. Nous avons
un gros projet sur les trois ans à venir concernant une extension de 17
ha. Nous ne pourrons pas le faire. Et la quinzaine d’emplois
supplémentaires prévue passera à la trappe.
Serez-vous obliger de licencier ?
On ne l’espère pas. Après, il faudra voir une fois les comptes faits. Si
nous ne souhaitons pas licencier, il y aura des suppressions
d’embauches prévues. En ce moment, nous voulons recruter un
chef-animalier. Mais depuis l’annonce, c’est le statu quo. Nous avons
arrêté nos recherches. Nous attendons.
Augmenterez-vous le prix du billet à court terme ?
Nous n’augmenterons pas cette saison le prix de nos billets. Nous avons
des partenaires avec lesquels nous travaillons, souvent via les comités
d’entreprises. Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas tenir nos
engagements pris pour 2011.