Sarkozy, trait d’union pour l’UMP du Rhône en 2012

Sarkozy, trait d’union pour l’UMP du Rhône en 2012
De g.à d. : Emmanuel Hamelin, Françoise Grossetête, Michel Forissier, Philippe Cochet, Michel Havard et François-Noël Buffet lors de la conférence de rentrée de l'UMP du Rhône - LyonMag

En proie à des sévères dissensions internes dictées par l’ambition de ses cadres, l’UMP du Rhône va jouer en 2012 la carte de l’union. Objectif : l’élection Présidentielle de 2012 et la réélection de Nicolas Sarkozy.

Photo de famille lundi matin au nouveau siège de l’UMP du Rhône rue Vauban à Lyon (6e). Michel Havard, Emmanuel Hamelin, Michel Forissier, Philippe Cochet, François-Noël Buffet et Françoise Grossetête unis à la même table. Réunis autour de Sarkozy pour la Présidentielle de 2012. Derrière l’image d’Epinal, la réalité est toute autre.
Emmanuel Hamelin et Michel Havard se battent toujours pour être le candidat de l'UMP  face à Gérard Collomb aux Municipales de 2014.
A l’échelle de l’agglomération, ce sont François-Noël Buffet et Philippe Cochet qui s’écharpent, le dernier reprochant au premier une opposition peu efficace. Le président de l’UMP du Rhône est même allé jusqu’à créer en mai son propre think-tank sur l’action communautaire, baptisé L’Autre Métropole.
Mais la défiance laisse désormais place à l’union. Par nécessité. Objectif commun : la campagne des Présidentielles de 2012.

Pour la droite locale, l’exemple territorial reflète l’enjeu national. Un miroir de ce qu’il pourrait se passer si la gauche remportait l’élection présidentielle de 2012.
Françoise Grossetête, présidente du groupe d’opposition UMP et apparentés à la région, brocarde ainsi « une majorité qui ne tient pas » au Conseil régional. L’exécutif composé des Verts, du PS et du Front de Gauche se retrouve, selon elle, prisonnier « des joutes et psychodrames entre les écologistes et les socialistes. »
Et de citer en exemple les blocages bien réels sur quelques dossiers, dont celui de l’hadronthérapie pour le traitement des cancers - qui recouvre l’enjeu plus général des nanotechnologies - boycotté par les écologistes. « Comment pourraient-ils faire ensemble pour gouverner la France ? », s’interroge-t-elle.

Chez le 1er vice-président du Département, la Présidentielle recouvre la problématique du « choix de société. » Un enjeu sur lequel la droite à une longueur d’avance pour Michel Forissier. L’atout majeur ? Son unité autour d’un seul candidat. « Au Conseil général, une partie du groupe socialiste téléphone à Collomb, quand l’autre appelle Queyranne », raille-t-il.

Michel Havard, leader du groupe d’opposition municipal Ensemble pour Lyon ne dit pas autre chose quand il évoque à gauche des « alliances quasi-impossibles. » « Ce sont des alliances électorales, continue-t-il, ce ne sont pas des alliances de gouvernement. » Havard prévoit d’ailleurs une nationalisation des thèmes du Conseil municipal de Lyon cette année. « Pour que la gauche puisse cacher sa propre incurie », juge-t-il, sévère. Il élargit son propos à l’ensemble de la gauche. « La critique, l’invective et le procès d’intention ne sont pas des projets de gouvernement », termine-t-il.

François-Noël Buffet, au coeur de l’enjeu de la décentralisation économique au Grand Lyon, rappelle l’effort maintenu par l’Etat pour le financement des collectivités locales malgré le gel des dotations. « Collomb nous a joué la hausse d’impôt pour les grands lyonnais fin 2010 avant de rétropédaler en mars », explique-t-il. « Le drame annoncé a été monté sur un mensonge public, celui de la baisse des dotations de l’Etat, alors que toutes les collectivités locales ont bénéficié de cette réforme, souligne-t-il. Il faut le dénoncer. »

Quid des tensions internes au sein de l’UMP du Rhône ? François-Noël Buffet, qui a maille à partir avec Philippe Cochet sur l’opposition à la communauté urbaine, oppose un « no comment » qui en dit long.
Du côté d’Havard et Hamelin, ce n’est pas non plus la franche cordialité. Emmanuel Hamelin a d’ailleurs été particulièrement muet lors de cette présentation de rentrée.
Mais puisque le cahier des charges est fixé et qu’il ne faut avoir que Sarkozy 2012 en tête, l’heure n’est pas à la polémique. Un sacerdoce que ne manquera pas de rappeler le secrétaire national de l'UMP Jean-François Copé à l’équipe rhodanienne de la majorité présidentielle, lors de sa venue à Lyon le 21 septembre.
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