Plus les heures passent et plus les faits reprochés à Michel Neyret, 55 ans, semblent accablants.
Selon Reuters, qui cite vendredi matin une source proche de l’enquête, le divisionnaire pourrait avoir rétribué des indics avec le produit des saisies de drogue, notamment d’un réseau de cocaïne provenant d’Amérique du Sud. Le super flic pourrait avoir également fait revendre des stups pour son compte personnel et celui de son épouse qui est à la tête d’un hôtel trois étoiles avec parc et piscine près de Vienne en Isère. Cet établissement aurait d’ailleurs pu servir de guichet d’écoulement des stupéfiants.
Une hypothèse plausible au regard des perquisitions réalisées dans des banques et des établissements financiers suisses chez lesquels Neyret aurait eu des comptes.
Une autre arrestation effectuée à Cannes met en cause le commissaire. Celle d’un trentenaire lyonnais, en relation avec des trafiquants de drogue internationaux, qui aurait pu mettre à disposition du haut fonctionnaire des véhicules de luxe lors de ses séjours sur la Côte d'Azur, en l’échange de certaines informations.
Et cette affaire de grande ampleur éclabousse toute la police rhônalpine et plus généralement du Sud de la France. Trois responsables sont toujours en garde à vue. Il s’agit du patron de la brigade de recherche et d'intervention de la PJ lyonnaise, du chef de l’antenne grenobloise ainsi que de son adjoint.
Ils pourraient être impliqués tout comme des magistrats et d’autres responsables de la police à Marseille ou à Nice.
« Neyret ? Un flic de roman »
Le service de la PJ de Lyon est « tombé des nues. » C’est le responsable
hiérarchique direct de Michel Neyret, Claude Catto, le directeur de son
service, qui le dit. Et il n’est pas le seul : policiers, responsables
préfectoraux, magistrats. Personne n’a cru à cette histoire incroyable !
Pour maître François Saint-Pierre, qui a côtoyé Michel Neyret -
notamment dans l’affaire du GlobalCash, tout cela ne lui ressemble pas.
« C’était un flic de roman, de film. L’image d’un flic comme on les
aime. J’ai été extrêmement triste d’apprendre ce qui arrivait, confie
l’avocat. Je ne sais pas ce qu’il en est sur le fond. Je crois que tous
les avocats qui ont pu travailler avec lui ou contre lui auront perçu
cette image de flic remarquable, haut en couleur. »
Une ambivalence relevée par Olivier Marchal. L'ancien flic de la PJ,
devenu réalisateur, a avoué s'être inspiré de Michel Neyret pour le
personnage du commissaire Max Brauner dans son film Les Lyonnais. «
C'est un playboy en costume, confiait-il la semaine dernière. Un flic
assez manipulateur, avec des méthodes de travail très intelligentes et
très perverses. » Prémonitoire ?
Il n'y a pas matière à scandale : quelques poulets en circulation en moins, cela ne peut être que positif pour un pas comme la France où cet élevage est devenu trop intensif. Par contre, dans les mois qui viennent, il va être plus difficile de se fournir en stupéfiants de qualité en PACA et cela est très ennuyeux. De la même manière, l'an dernier, un réseau de prostitution a été démantelé sur Lyon avec pour résultat une extrême difficulté à recruter des call-girl pour nos soirées pendant près de 4 mois. Il faut que ces opérations s'arrêtent.
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