Dans le rugby l’amertume cède rapidement à la fierté lorsque les joueurs ont le sentiment d’avoir tout donné et quand la dramaturgie du match n’a tenu qu’à un rebond favorable ou un coup de pouce de l’arbitrage. Les tricolores méritaient d’être vainqueurs, ils le seront un jour prochain. Les époques se succèdent mais l’art du ballon ovale suscitera toujours de la passion chez des futures générations de joueurs, inspirées par la soif de conquête et les vertus de leurs aînés. Ces deux mois de compétition de haut niveau nous auront une nouvelle fois démontré la valeur de modèle, l’exemplarité de ce sport dont l’éthique devrait être recherchée dans toutes les relations humaines. La vaillance, l’opiniâtreté, la dureté au mal, le sens du sacrifice, la solidarité envers le groupe, la considération de l’adversaire et surtout ce respect évident et si naturel pour l’autorité de l’arbitre, devraient faire école dans d’autres sports, voire même dans différents domaines de la vie en société.
Chose étonnante, le football professionnel demeure le sport le plus populaire en terme d’audience et d’affluence alors qu’il n’a véhiculé ces dernières années, du fait de certains internationaux, qu'un trop plein d’images négatives : stars du ballon rond capricieuses ou analphabètes, débauche d’argent facile, individualisme forcené, violence gratuite sur les pelouses et parfois dans les stades. Dans ce domaine, le foot reste malheureusement un contre exemple alors que nos champions du monde de Handball ont su fort heureusement arborer des couleurs et affirmer une attitude qui évoquent aussi l’enseignement du rugby.
On se prendrait à rêver que la compétition présidentielle qui s’annonce puisse être comparable dans les règles et l’esprit, à une finale de coupe du monde de rugby. Un affrontement rugueux mais sans coup bas, de la tactique et du panache, de la résistance et de la créativité. Du courage surtout, pour emmener derrière soi un peuple entier et lui donner la capacité de vaincre l’adversité.