« Domination et répétition, deux signes distinctifs des violences conjugales »

« Domination et répétition, deux signes distinctifs des violences conjugales »
Claire Fahys - LyonMag/JazzRadio

Claire Fahys, coordinatrice de Filaction, l’association de lutte contre les violences conjugales, était l’invité vendredi de Jazz Radio pour l’émission Ça Jazz à Lyon proposée en partenariat avec LyonMag.com.

Vendredi, c’est la journée internationale contre les violences faites aux femmes. Et le message portée dans cette nouvelle campagne rappelle « qu’un homme violent peut être Monsieur tout-le-monde. » « C’est important de le rappeler, explique Claire Fahys. Les femmes ont honte d’en parler, elles ont peur qu’on ne les croient pas. Rappeler qu’un homme violent chez lui peut ne pas l’être à l’extérieur permet de briser les tabous et de déculpabiliser les femmes. »
Des violences qui se nichent dans toutes les catégories d’âges et qui frappent toutes les catégories socio-professionnelles. « Il faut rappeler que ce problème est un problème d’ordre public et non privé », insiste la coordinatrice En 2010, 140 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint. « La violence conjugale est marquée par deux signes distinctifs. Le premier, c’est la répétition. Cela n’arrive pas qu’une fois. Le second, c’est le principe de domination de l’auteur des violences sur la victime qui ne sera jamais interchangé. C’est là une différence avec, par exemple, une simple dispute de couple. »  Concédant que « le temps de prise de conscience d’une violence conjugale est assez long », Claire Fahys se satisfait toutefois des avancées gouvernementales sur ce sujet. « La loi du 9 juillet 2010 permet une avancée importantes : l’ordonnance de protection des victimes. Une personne victime de violences peut directement saisir le procureur ou le juge des affaires familiales. Elle n’est plus obligée de porter plainte. » Au niveau des territoires, les associations sont toutefois confrontées à des difficultés certaines. Notamment au niveau de leur ressources financières. « On incite les femmes à venir parler, explique-t-elle. Si on ne peut pas les prendre en charge, cela devient un peu compliqué pour nous. » Fahys regrette également le manque de prise en charge des auteurs de violences. « Le problème doit être pris dans son ensemble., estime-t-elle. Sur le Rhône, peu de choses sont faites pour les auteurs de violence. Si un auteur de violence n’est pas traité et ne fait pas un travail sur lui-même, il peut être auteur de violences avec une autre femme. C’est souvent le cas dans les associations qui accueillent parfois des femmes victimes du même homme. » 3919, c’est le numéro à composer si vous êtes victimes de violences conjugales.
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